repas de famille

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- Je dois te dire quelque chose... annonçais-je à Bastien à la fin de la soirée. Le mois prochain, on va voir mes parents...

- C'est super ! s'enthousiasma-t-il.

- Ho que non, lui assurais-je. On va avoir le droit à pleins de questions étranges et déplacées...

- C'est pas grave. J'ai hâte de faire pareil avec notre enfant, mais j'ai besoin de quelques conseils avant.

- Tu as entre vingt et trente ans pour te préparer à ça.

- Il faut bien commencer un moment, non ? Et le plus tôt sera le mieux !

Je ris. Il avait toujours un moyen de dédramatiser les choses, c'était incroyable. Il allait passer la pire journée de sa vie et il en rigolait. Je voyais bien qu'il ne connaissait pas mes parents, car, d'après les souvenirs qui m'étaient revenues, ils posaient toujours les pires questions possible dès que j'aimais quelqu'un. Du genre : « Quand est-ce-que tu nous le présente ? » « Il est beau ? » « Il est fort à l'école ? » et j'en passe.

Mais si ça ne gênait pas Bastien, tant mieux. Il avait peut-être déjà vécu ce genre de chose adolescent, quand il allait chez sa petite amie. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il rajouta :

- Je n'ai jamais été invités chez les parents de mes copines quand j'étais plus jeune... En tout cas jamais quand il y avait les parents ! Du coup je ne sais pas trop ce qu'ils vont me sortir, mais je ne m'inquiète pas trop.

Bien sûr. Il n'était pas du genre à être inquiet. Quoi qu'il le semblait un peu quand je m'étais réveillée dans l'hôpital de Madrid, mais c'était le seul moment dont je me souvenais. Je me demandais encore comment s'était possible d'être toujours aussi souriant.

- Prêt pour aller au-devant du danger ? lançai-je en finissant de mettre mes chaussures.

- Le plus dur sera de quitter ta famille, s'exclama-t-il, trop sûr de lui.

Non mon gars, tu ne sais pas à quoi t'attendre si tu n'as jamais connu ça. À moins que ce ne soit juste pour but de m'humilier moi et pas mon copain ? En tout cas je savais d'expérience que nous ressortions tous les deux traumatisés quand on était plus jeune.

La question serait à creuser plus tard, pour le moment, on devait y aller. Je fermai la porte à clé et descendis jusqu'au parking.

- Tu veux prendre ta voiture où la mienne ? demanda-t-il.

- Je vais prendre la mienne, si cela ne te dérange pas, fis-je. De plus, tu ne sais pas où il faut aller.

Comme il opina de la tête, je m'écriai :

- Allons-y !

Je démarrai le moteur de mon véhicule et pris l'avenue. Bastien regardait par la fenêtre le paysage passer. Je pouvais voir qu'il n'allait pas bien. Ne me dites pas que le grand Bastien avait le mal des transports !

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