un retour... inespéré

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Deux mois étaient passés sans aucune nouvelle de Bastien. J'avais assez vite retrouvé du travail, j'étais désormais professeure d'histoire dans un lycée pas trop loin de chez moi. Bon, ça ne payait pas aussi bien qu'exploratrice, mais je ne m'ennuyai quand même pas. Entre les élèves, les parents, les copies et les voyages à préparer, j'avais une vie bien remplie. Mais maintenant, je trouvai le temps de me balader le samedi et d'appeler mes parents de temps en temps, même si cela voulait aussi dire que j'avais trop de temps pour penser à Bastien. Je me sentais plus libre qu'avant. Alors que je passais devant le café du coin de la rue, prête à rentrer chez moi, j'aperçus une silhouette que j'avais déjà vu quelque part sortir de la foule et se diriger dans la rue d'en face. Je me rapprochai, sûre que c'était quelqu'un que je connaissais. Mais qui ? Ce n'est que quand la personne se retourna que je sus à qui j'avais à faire.

- Bastien ! m'exclamai-je en courant vers lui et en sautant dans ses bras.

- Laure ? fit-il surpris. C'est toi ? Tu m'as tellement manqué !

- Moi aussi ! Où étais-tu passé ?

- Je viens de rentrer de loin. Viens, allons boire une verre le temps que je te raconte toute la vérité.

Quelle vérité ? Anxieuse, je l'emmenai chez moi. J'avais pas grand-chose à servir, mais il se contenta d'un simple verre de vin rouge. Je pris la même chose que lui. Je voyais qu'il était tendu. Peut-être ne pensait-il pas que j'allais lui tomber dessus alors que je l'attendais depuis qu'on s'était quitté.

- Tout est ma faute, commença-t-il. Je travaille pour des services secrets. On m'a signalé une entreprise à Paris qui volait les objets anciens pour se faire de l'argent. Je devais passer sous couverture en me faisant passer pour un touriste et te suivre jusqu'à ton campement. Là, d'autres gens allaient s'occuper des contrebandiers et les arrêter chacun de leur côté eux et leur équipe. On pensait que tous les employés étaient dans le coup, c'est pour ça que je devais te surveiller aussi. Mais avec le crash, il y a un léger changement de programme. Je ne te connaissais que grâce aux dossiers de ton entreprise, et ils ne te décrivaient pas tel que tu es vraiment. Je ne savais pas que tu étais innocente dans l'affaire au début, que tu ne savais pas ce qu'il se passait et que tu aimais ce que tu faisais. Je ne m'en suis rendu compte que lorsque tu m'as fait entrer dans le temple. Tu es vite devenue plus qu'une simple cible. Je pense qu'après que nous avions dû fuir les créatures de notre propre campement, c'est là que j'ai compris. De plus, tu savais plus ou moins ce que tu faisais et j'avais envoyé un message d'alerte au service, je savais qu'on serait bientôt retrouvés.

- C'est pour ça que tu n'étais jamais inquiet ? demandai-je.

- Oui, je savais qu'on était en grand danger que pour très peu de temps. C'est pour ça que je n'ai pas abandonné. Le panneau que j'avais fait a servi de signe, et, comme je m'en étais douté, ça avait marché.

- Tu veux dire que c'est à cause de toi que j'ai perdu mon emploie ?

Son sourire disparu aussitôt.

- Je ne te connaissais pas à ce moment, s'expliqua-t-il. Sinon, j'aurai pu trouver une alternative pour ne pas te mettre dans l'embarras...

un événement inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant