petit imprévu

33 9 12
                                    

Je parlais avec Bastien pendant plus de cinq heures. Il m'expliquait tous les lieux qu'il avait déjà visité. J'étais étonné de voir que j'étais allé à peu près les mêmes endroits que lui. Il nous restait approximativement trois heures avant d'arriver à Rio lorsque la même voix qui nous avait demandée de nous asseoir et de nous attacher au début du vol retenti en coupant tous les gens qui bavardaient :

- Veuillez vous attacher de nouveau. Une tempête imprévue se dirige droit vers nous, l'appareil risque d'être secoué pendant quelques instants. Ne vous en faites pas, tout se passera bien.

Je me raidis et Bastien dû se rendre de quelque chose car il me demanda aussitôt :

- Quelque chose ne va pas ?

- Je ne suis pas rassurée dans les avions, avouai-je. Je redoute toujours qu'il se passe quelque chose d'imprévu comme une tempête...

- Quelque chose qui pourrait retarder ton emploi du temps ? fit-il avec un sourire.

- Oui, ou même pire.

- Combien de voyages en avion as-tu fais ? demanda-t-il alors.

- Au moins une quinzaine...

- Et tu n'as jamais eu de souci ?

- Non mais...

- Alors il y a aucune raison qu'il y ait un problème aujourd'hui, me rassura-t-il.

- D'habitude, il n'y a pas d'alerte dans ce genre ! m'exclamai-je, sentant que je commençais à paniquer.

- Mais je suis sûr qu'il n'y a pas de gens prêt à t'aider s'il se passait quelque chose d'imprévu assis à tes côtés.

C'était vrai. Même si je ne le connaissais pas trop, je savais qu'il n'était pas comme mes assistants. La plupart du temps, c'étaient mes collègues qui ne faisaient que me juger car j'étais toujours la seule femme à partir en expédition. C'était la première fois que je voyageais seule en fait. Mais je n'étais pas inquiète de ça. Ce qui me stressais le plus, c'était l'avion qui bougeait dans tous les sens. Je ne voyais même pas ce qu'il y avait en-dessus de nous. Par les formes plus ou moins hautes que je pouvais déceler, je déduis que c'étaient probablement des arbres, ou peut-être la mer avec de grandes vagues, ce qui n'était pas plus rassurant. Je me rassis correctement dans mon siège et fermai les yeux pour faire comme si tout ce qui était autour de moi n'existait pas. Je pouvais presque y croire, mais les secousses de l'avion se faisaient de plus en plus fortes, au point que tout ce qui n'était pas accroché aux parois volait dans tous les sens. Je faillis me prendre un tasse qui devait contenir du thé (avant qu'il ne se soit fait renverser dans son vol-plané) dans la tête mais Bastien l'intercepta d'une main.

- Merci, fis-je.

- De rien. Je voulais juste vérifier que la tasse était vide, je commence à avoir soif, répondit-il avec un sourire que je n'avais jamais vu sur le visage de mes collègues.

Un sourire qui me faisait ressentir quelque chose de spécial. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir à ce que cela pouvait signifier car l'avion piqua soudainement en direction des formes noires au sol. Des cris de terreur me vrillèrent les oreilles lorsque des branches transpercèrent la coque qui se brisa comme du papier. Puis l'appareil se disloqua petit à petit sur les arbres, je me pris une assiette que personne ne put arrêter tandis que mon siège se déchirait du reste, me faisant perdre de vue les autres passagers de l'avion. Je voulus voir où étaient les autres voyageurs, mais, dans ma chute, je ne distinguais que des formes indistinctes qui bougeaient dans tous les sens. Où étaient les autres ? Je voyais pas où je tombais et je fus prise par surprise lorsqu'une grosse branche qui semblait ne surgir de nul part me tapa en plein dans le visage et m'assomma.


un événement inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant