retour sous le soleil

15 5 0
                                    

Je savais ce qu'on avait oublié quelque chose au camp. L'horloge. Il m'était impossible de savoir quelle heure il était et cela me rendait complétement hystérique. J'avais la manie de toujours regarder l'heure. Je regardais ma montre toutes les dix minutes quand j'en avais une. Et quand la pile mourrait, la changer devenait ma priorité. Mais là, je ne pouvais pas savoir l'heure. J'avais quand même de la chance, je n'avais pas peur le noir contrairement à la majorité des personnes. Ma lampe torche (j'en avais trouvée une au fond du sac) m'avait lâchée dans la nuit, et je préférai ne pas utiliser celle de Bastien tout de suite. On en aurait besoin pour le retour, car nous voulions être assuré de ne pas nous perdre dans la partie labyrinthe du temple sans nous en rendre compte, les pièges n'étaient plus un problèmes, on les avait déjà désactivés. Ce serait une perte de temps incroyable, surtout que je ne savais même pas quelle heure il était.

Je tendis l'oreille pour essayer d'entendre des bruits extérieur. S'il y avait des gazouillements d'oiseaux, c'était signe qu'il faisait jour, s'il y avait des hululements de chouettes, il faisait nuit. Mais les murs étaient trop épais et la sortie trop loin pour que je puisse distinguer le moindre bruit extérieur. Bastien bougea dans son sommeil et mis son bras contre mes côtes. Je frémis, mais sans me dégager. Je lui jetai un coup d'œil pour vérifier qu'il dormait bien et qu'il n'essayait pas de profiter que l'on soit près pour prendre ses aises, même si je le voyais pas comme ça. Mais non, il sommeillait profondément. Il avait un très beau pli sur le visage quand il dormait. J'espérai juste que ce ne soit pas la faute d'un mauvais rêve. Sa chaleur corporelle me réchauffait, je trouvais ça plaisant. On avait l'impression de se trouver dans une cave ici. Il n'y avait aucune fenêtre et pas de radiateur non plus. Vivement que Bastien se réveille, le soleil commençait à me manquer cruellement.

- Tu as bien dormi ? demandai-je dès que Bastien ouvrit les yeux.

Mon visage était penché une dizaine de centimètre du sien. Je devais probablement ressembler à une psychopathe de si près dès qu'il venait de se réveiller mais bon, je m'en fichais. Ce qui comptait était juste que mon ami ne parte pas en courant dès qu'il me voyait m'approcher en pensant que je lui voulais du mal alors que j'attendais juste qu'il daigne se lever.

- Je n'ai pas aussi bien dormi depuis longtemps, Cependant j'ai bien senti tes pieds grelottant chercher un refuge plus chaud sur les jambes.

- J'ai fait ça ? Excuse-moi. Cependant toi tu as mis tes mains toutes froides dans mon dos.

- Désolé, je n'ai pas remarqué. On est quitte ?

- On sera quitte lorsque tu sauras correctement ranger une valise comme un grand garçon, répliquai-je avec un sourire malicieux.

Nous disposons les objets les plus rares trouvés dans deux grosses caisses mises à disposition. On avait découvert un assortiment de bijoux qui m'allaient à merveille, du collier en or à la bague en rubis. « Je n'ai jamais vu quelqu'un de plus beau que toi en ce moment, » me glissa Bastien lorsqu'il braqua sa lampe torche sur moi. Je me détournai pour qu'il ne voit pas à quel point mes joues étaient devenues aussi rouges que la pierre précieuse à mon doigt. Je n'étais pas particulièrement belle et je n'avais pas pour objectif de devenir une star de la mode, il avait dû voir mieux ailleurs et voulait juste me flatter. Ou alors l'amour rend aveugle... Qu'est-ce que je me racontai ? Il y avait encore plein d'affaires à transporter dans la caisse, ce n'était pas le moment de rêvasser !

- Un conseil : Essaie de caler les objets plus petits entre deux autres. Là ils prennent plein de place, on ne pourra pas emmener grand-chose.

- Ce n'est pas mieux pour éviter de les abimer ? s'étonna-t-il. Je croyais avoir réussi à me souvenir de quelque chose du magazine que j'avais lu sur l'archéologie !

- C'est pas de l'archéologie déjà, c'est de l'exploration. On explore et on ramène des objets ancien et, le plus souvent, de grandes valeurs.

- Comme les archéologues quoi, s'obstina-t-il, sûr d'avoir raison.

- Non. La différence est que les archéologues sont assis par terre à passer le pinceau sur des vieux trucs pendant que les aventuriers prennent des risques dans la vie sauvage partout autour du globe, pour ne pas réussir leur mission parfois même s'ils ramènent eux-aussi.

- D'accord, merci pour l'éclaircissement. En tout cas, j'ai réussi à ranger la vaisselle dorée dans le même carton grâce à ton précieux conseil. J'espère juste qu'elle ne sera pas trop abimée.

- Mes cours d'organisations valent le coup alors. J'ai presque fini la deuxième caisse, on va pouvoir mettre les voiles en direction de la lumière !

Le chemin fut plus rapide au retour qu'à l'allée. Il nous suffisait de marcher tout droit, et, comme les pièges avaient déjà été désamorcés, on était pas obligé de s'arrêter tous les dix mètres. Au bout de ce que je dirai une ou deux heures, nous étions déjà arrivés à la sortie. Il ne devait pas être loin de midi d'après la position du soleil. Nos bras étaient réduit en bouillie pour les cartons de plusieurs kilogrammes que nous avions dû porter, mais j'étais sûre que leur contenu valait le coup.

- Je ne pensais pas que j'aurais pu être aussi ravi de voir le soleil un jour, s'extasia Bastien en levant les bras au ciel. Regarde comme il fait beau ! Si tout l'été est comme ça, on a une chance incroyable !


un événement inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant