Chapitre 9 : Rédemption

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Je regarde Gaël dont le visage est très sérieux.

"Il pense réellement qu'il est mon gigolo ?"

Bien que l'envie de le taquiner sur le sujet soit forte, je me ravise.

"je ferai mieux de m'excuser..."

Je me mords la lèvre un peu plus et avoue à demi-mots.

- J'ai dépassé les bornes, je m'en excuse. Vous n'êtes pas un gigolo et loin de moi l'idée de le penser.

Il ouvre la bouche, surpris sans doute par mes excuses et j'ajoute comme pour me justifier :

- Vous êtes doué dans votre travail et vous avez su gagner ma confiance. C'est assez rare à vrai dire. J'aime le fait que vous me rentriez dans le lard, sans penser aux conséquences, ni même au fait que si je le voulais, je pourrais faire de votre vie en enfer.

Gaël croise les bras sur sa poitrine et fronce des sourcils.

- Et vous croyez qu'avec des excuses, qui ne semblent même pas vraiment en être, je changerai d'avis sur ce que je suis ? Je ne suis pas une vulgaire poupée avec laquelle vous pouvez vous amuser à votre guise. Je suis un être humain à qui on doit le respect.

Sa colère s'atténue légèrement et fait place à de la tristesse lorsqu'il ajoute :

- Vous auriez pu faire la demande autrement. Rien ne vous obligeait à faire peser l'argent et le pouvoir dans la balance.

Je baisse la tête, honteux avant de la redresser et capter le regard de mon interlocuteur.

- Vous avez raison... Je ne sais pas ce qui m'a pris. Y a-t-il une chose que je pourrais faire pour que vous me pardonniez ? Je ne souhaitais pas vous blesser.

Gaël se gratte la tête et la tourne, gêné.

- S'il vous plaît, il doit bien y avoir une chose qui nous permettrait de repartir sur des bonnes bases ? le suppliais-je.

- Et bien... Réfléchit-il. Il y aurait bien quelque chose... Mais vous n'êtes pas vraiment en état.

- Je me sens déjà beaucoup mieux.

- Vous êtes certain ?

Je hoche la tête, déterminé.

- Nous avons besoin de main d'œuvre à la SPA, une des personnes en charge de l'association vient de la quitter.

Je saute immédiatement sur l'occasion et je réponds :

- Je peux demander à des employés de venir et de s'occuper de...

L'infirmier secoue la tête.

- Non, c'est à vous et à vous seul de venir vous en occuper sinon je ne vous pardonne pas.

Je grimace et me résigne.

- D'accord, quand avez-vous besoin de moi ?

Un petit sourire sadique se dessine sur ses lèvres.

- Dans quelques jours. Pour le moment, il faut prendre soin de vous et vous reposer.

Je souris, heureux de laisser derrière nous cet épisode. Gaël s'approche du lit et y dépose une mallette remplie de produits à usage médical.

- Je vais devoir vérifier la cicatrice, si vous le voulez bien.

J'acquiesce, rabaissant les draps sur mes jambes, révélant mon corps totalement nu. Sans surprise, Gaël ne réagit pas lorsqu'il se penche sur moi, pour vérifier la cicatrice. Je soupire.

Maladie D'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant