Chapitre 7: Démuni, mais pas diminué

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Je ne sais quoi dire devant le questionnement étrange de la jeune fille. J'ouvre la bouche en "O".

"Si je m'attendais à ça ?!" 

- Je... Non mais pas du tout !

La jeune demoiselle pose ses mains sur ses hanches, suspicieuse.

- Vous êtes sûre de ça ?

Je zieute en direction de mon entrejambe, masqué par le drap qui me recouvre, une envie soudaine de vérifier. Néanmoins, la présence de la gamine me freine.

- Certain et maintenant du balai le mouflet !

La petite se vexe et baisse la tête. Au même instant, on frappe à la porte et Gaël pénètre dans ma chambre. Il est surpris par la présence de la jeune fille et il fronce des sourcils.

- Lanaëlle, qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai déjà dit de ne pas venir embêter les patients.

La petite me regarde une dernière fois avec curiosité avant de baisser la tête de nouveau et de dessiner des cercles avec son pied sur le lino.

- Mais je voulais savoir si c'était vrai...

- Vrai de quoi ?Demande-t-il.

 - bah, que le docteur lui avait coupé la zigounette...

L'infirmier retient un rire alors que je serre les dents et crispe les draps entre mes poings.

"Je vois que mon état intéresse grandement et fait bien rire..."

La voix de Gaël gronde :

- Non, ce n'est pas le cas, et même si ça l'était, Lanaëlle, ce ne sont pas tes affaires.

Elle affiche une moue boudeuse et s'échappe par la porte en pleurant presque. L'infirmier soupire et secoue la tête en refermant la porte derrière lui.

- Désolé pour tout ça. Lanaëlle n'est pas bien méchante. Elle est simplement un peu trop curieuse.

Je me retiens de lui dire ce que je pense, essayant de calmer la colère qui monte en moi. 

Gaël s'avance et sourit, changeant de sujet :

- L'opération s'est très bien déroulée. Le chirurgien a tout retiré et a envoyé la tumeur au laboratoire d'anatomopathologie. Nous aurons les résultats d'ici une semaine ou deux. En fonction, les médecins choisiront la démarche à suivre pour votre suivi médical.

Je hoche la tête et il continue :

- Comment vous sentez-vous ?

- Comme si un char m'avait roulé dessus, tentais-je de rire.

- Tenez, je vous ai apporté vos antidouleurs. Ne tardez pas à les prendre.

Il les dépose sur un plateau roulant avec un verre remplit d'eau.

- Vous avez besoin de quelque chose ?

- Non, ça ira, merci.

- Ah, au fait, j'ai ça aussi pour vous de la part de votre sœur.

Il glousse en me montrant mon lapinou et l'agite sous mon nez avant de le déposer sur le plateau sous mon regard incrédule. Je m'esclaffe puis grimace à cause de la douleur.

- Rire est une très mauvaise idée, dis-je finalement.

- Il vous permettra de vous remettre plus vite. En parlant d'aller mieux, si vous le souhaitez, vous pouvez déjà vous lever et marcher.

Il me tend sa main, souhaitant que je prenne appui sur lui comme un soutien. Néanmoins, Je refuse de la prendre. Je peux très bien y arriver seul. J'utilise mes avant-bras et glisse mes jambes hors des draps afin de poser mes pieds sur le lino. Je me lève tant bien mal en grimaçant. Mon bas-ventre me tire, mais je réussis à me mettre sur mes deux jambes sous le regard attentif de l'infirmier.

Maladie D'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant