Assis dans le lit, attendant de me réveiller complètement de ma sieste, la bouche sèche, je glisse mes doigts dans mes cheveux. Malgré moi, je récupère une touffe de cheveux. Je fixe alors ma main avec les mèches à l'intérieur.
"Apparemment, je ne vais pas échapper à la chute des cheveux."
Je soupire las. Je savais que c'était une possibilité, mais l'observer et le vivre est une chose totalement différente. Je ne sais trop comment réagir.
"Est-ce si grave au fond ? Ce ne sont que des cheveux ?!"
Je me lève et me dirige vers la salle de bain, chassant mes anxiétés. Au passage, je jette mes cheveux dans une poubelle et je récupère un gobelet en plastique à côté de l'évier. J'ouvre le robinet et le remplis d'eau avant d'en avaler le contenu. Désaltéré, je retire mon caleçon et file sous la douche. Avant que je n'atteigne celle-ci, j'ai un soudain haut-le-cœur et je me précipite au-dessus des toilettes. Je régurgite alors l'eau qui venait à peine de pénétrer mon estomac. Je me redresse, tremblant, quelques gouttes de sueur s'écoulant le long de mes tempes. J'essuie ma bouche avec le revers de ma main et me dirige vers l'évier. Je me rince la bouche et je recrache son contenu avant de croiser mon regard dans le miroir.
J'ai passé littéralement ma journée au lit, extrêmement fatigué, mais l'impression que mes cernes se sont encore creusées davantage. D'autant que lorsque je fixe mes pommettes, elles semblent moins joufflues. Je détaille le reste de mon corps et m'aperçois que celui-ci s'est affiné. Il est vrai que depuis que tout ce que je mange a le goût de la cendre, j'ai des difficultés à avaler quoique ce soit.
Je relâche mes réflexions et passe sous le jet d'eau chaude. Je ferme les yeux savourant non seulement la chaleur, mais aussi la sensation des gouttelettes d'eau qui percutent ma peau avant de s'écouler. Je reste ainsi un long moment avant de prendre le gel douche et de me savonner. Mes gestes sont plus lents qu'à mon habitude, mais je finis par me rincer et sortir de la douche en enveloppant mon corps d'une longue serviette noire. J'éponge alors mon corps et prends soin de m'habiller correctement.
***
Il est bientôt 17 h et Gaël ne devrait pas tarder à venir. Je me dirige vers le réfrigérateur et fixe son contenu. Après un bref inventaire, je constate que malgré les choix variés qui s'offrent à moi, rien ne m'enchante. Je prends alors la première boite préparée avec soin par Marie, ainsi que la bouteille de jus de pomme déjà entamée. Je dépose mon déjeuner, (ou devrais-je dire dîner ?), dans une assiette que je réchauffe au micro-onde. Pour patienter, je me sers du jus avant de le porter à ma bouche. Pour une fois, la saveur de la pomme ne me dérange pas et j'en profite pour me resservir une seconde fois. Lorsque mon plat est assez chaud, l'appareil sonne pour m'avertir. Je récupère tout ce qu'il faut et m'installe pour manger. Je me force à avaler quelques bouchées avant de finalement très vite abandonner.
La sonnette de l'appartement retentit. Je débarrasse mon assiette, sachant très bien que Gaël est arrivé. Ne pouvant entrer sans avoir le code du bâtiment, nous avons convenu qu'il sonnerait et que je descendrais dans la foulée.
Je me chausse et rejoins le véhicule de Gaël. Ce dernier est adossé à la carrosserie, lunettes de soleil sur le nez et les bras croisés sous son torse. Il ressemble presque au mauvais garçon.
Mais un mauvais garçon diablement séduisant.Il se redresse, un petit sourire s'étirant sur ses lèvres lorsqu'il m'aperçoit.
- Votre carrosse est avancé, mon seigneur, plaisante-t-il en m'apercevant.
Je hausse un sourcil puis souris à mon tour tandis qu'il m'ouvre la portière. Je m'installe et mets ma ceinture lorsque Gaël rejoint le siège conducteur. Il ne tarde pas à démarrer.
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Maladie D'Amour
RomancePDG d'une grande entreprise, Marc Rigault a tout pour être heureux : la richesse, le sex-appeal et un homme, chris qui l'aime et le soutien. Et pourtant, tout bascule du jour au lendemain à l'annonce d'une terrible nouvelle.