Chapitre 10 : Confidences fraternelles

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- Alors qu'est-ce que tu souhaites ? Tu peux tout me demander ? Me demande Chris, les yeux remplis d'espoir.

 - Est-ce que tu es sourd ou le fais-tu exprès ? Je t'ai demandé de déguerpir d'ici.

Ma réplique claque, froide et impérieuse.

 - Mais je...

- Tu quoi ? Rien du tout. Chris, j'ai besoin d'être seul et de réfléchir et avec toi dans les parages, c'est impossible.

Ses épaules s'affaissent un peu plus.

- Tu me recontacteras ?

Je tire sur les draps pour me couvrir le ventre.

- Chris, tu viens de me demander ce que je souhaitais et que tu ferais tout pour moi, alors va-t'en !

 
J'ajoute ensuite sur le ton de l'ironie :

- Ou bien était-ce encore un de tes mensonges ?

Mon ex lève les mains en l'air.

- Ok, ok, j'y vais, calme-toi.

Chris glisse ses mains dans ses poches en relevant, l'air sombre puis il part en direction de la porte. Il se retourne une dernière fois et se mord la lèvre.

- Je suis désolé. Tu vas me manquer. Repose-toi bien.

Je le regarde droit dans les yeux, sans mot dire tandis qu'il s'éloigne. Il semble sincère, mais après tout ce que j'ai vu ces derniers jours, je me dis qu'il doit être un sacré comédien.

Je pousse un soupir de soulagement lorsque j'entends, au loin,  la porte d'entrée se fermer . Je ne m'étais même pas rendu compte que je retenais mon souffle jusqu'ici. Je frotte ma main sur ma nuque avant de me lever et de me diriger vers la salle de bain pour une rapide toilette. Bien que je doive éviter toute douche, je ne supporte pas de rester crasseux. Un gant de toilette, un peu d'eau et de savon suffiront. 

Lorsque j'ai fini, je retourne dans la chambre et choisis des vêtements adéquats. La cicatrice est mal placée et j'ai remarqué que les vêtements de tous les jours étaient plutôt insupportables. Je décide donc d'enfiler une tenue plus large et confortable.

Le reste de la journée se déroule dans le calme et dans l'ennui et je décide le soir même, de préparer le dîner.

"Lucie ne va pas tarder à rentrer et elle sera sans doute affamée."

J'ouvre le réfrigérateur et je récupère du blanc de poulet que je dépose sur le plan de travail. J'attrape au passage quelques légumes que j'émince en fines lamelles tandis que je mets la poêle à réchauffer.

Je découpe la viande et fais mijoter le tout pendant que je fouille les placards afin de récupérer des galettes de maïs. Je les réchauffe avant de touiller les éléments qui cuisent toujours sur la plaque électrique. Pour terminer, j'agrémente la préparation d'épices que je dépose sur les galettes. Je roule le tout avant de les mettre au four à feu doux.

"Le plat préféré de Lucie est presque prêt. Elle va adoré !"

Je souris, fier de moi lorsque j'entends la clé tourner dans la serrure suivie d'une porte qui s'ouvre puis se ferme.

Ma sœur entre rapidement dans la cuisine en humant la pièce.

- Hmm, ça sent délicieusement bon ! Sourit-elle.

Elle dépose son sac sur le comptoir et s'approche du four pour regarder à l'intérieur. Comme une petite fille, ses yeux s'agrandissent et pétillent tandis que j'entrevois presque la bave qui s'écoule déjà aux coins de ses lèvres.

Maladie D'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant