Chapitre 16 : Changement de priorité

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Les mots de ma secrétaire résonnent dans ma tête et je répète :

- Un... Un malaise ?

- Oui, les pompiers l'ont emmené, il y a moins d'une demi-heure.

- Vous savez où ils l'ont emmené ?

- Oui, l'hôpital Saint-Christophe.

- Merci de m'avoir prévenu.

Je raccroche précipitamment et les doigts tremblants, je cherche immédiatement le numéro de Lucie et l'appelle. Malheureusement, je tombe rapidement sur la messagerie.

"Merde !"

Je passe ma main sur mon front et ferme les yeux, priant pour qu'elle n'ait rien de grave.
Machinalement, je finis de ranger mes quelques affaires dans ma valise en réfléchissant à une solution pour retrouver Lucie. Je la referme lorsque l'on frappe à la porte avant de l'ouvrir. L'infirmier se tient à l'embrasure de la porte, toujours aussi souriant.

- Vous êtes prêt pour le départ ? Me demande-t-il avant d'apercevoir ma mine sombre.

Il se précipite alors pour me demander ce qu'il ne va pas. Je lui réponds si vite que j'en mâche parfois mes mots.

- Lucie a fait un malaise au bureau, et les pompiers l'ont emmené dans un autre hôpital. Elle ne répond pas au téléphone et...

- Quel genre de malaise ? S'enquit-il.

- Je ne sais pas, j'ai essayé de la joindre, mais...

Je me sens tout à coup essoufflé et ma respiration est audible tandis que mon ventre se tord d'appréhension, la nausée me prenant.

- Elle est entre de bonnes mains avec les pompiers, respirez calmement et asseyez-vous cinq minutes.

- Je... Je ne peux pas... Je dois aller la retrouver, je fais fébrile.

L'infirmier me prend par les poignets et m'aide à m'installer sur lit avant de s'accroupir à demi en face de moi pour me regarder droit dans les yeux.

- Vous ne lui serez d'aucune aide dans cet état.

- Vous aviez raison, je n'aurais jamais dû lui mettre la pression... Tout est de ma faute... Avoué-je avec une pointe de culpabilité dans la voix.

- C'était mal venu de ma part de me mêler de votre conversation avec votre et sœur et j'avais tort. Vous ne connaissez pas les raisons de son malaise. Il n'est pas le temps de culpabiliser, alors respirez un instant.

J'inspire et expire plusieurs fois sous les conseils de Gaël et je ne tarde pas à apaiser quelques tensions. Gaël se relève alors et me lâche.

- Bien. Maintenant, vous êtes en capacité de réfléchir.

- Il faut que je la rejoigne à son chevet. Je vais appeler un taxi tout de suite.

- Je peux vous y accompagner, je finis dans vingt minutes.

- Avec votre vélo ?

Il affiche un petit rictus au coin de sa lèvre.

- J'ai aussi une voiture, vous savez.

- Je croyais que... Enfin, peu importe. C'est d'accord.

- Finissez de ranger vos affaires, Le Dr Esperanza va venir faire un dernier point avec vous et je vous rejoins.

Les minutes qui s'égrènent me paraissent une éternité et j'écoute à peine le médecin lorsqu'elle vient faire un petit débriefe de la semaine. Mes pensées sont uniquement tournées vers ma sœur et lorsque Gaël revient enfin dans la chambre, habillé de ses vêtements de tous les jours, je récupère ma valise et nous ne tardons pas à rejoindre le parking de la clinique.

Maladie D'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant