1. L'annonce

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8 Novembre

1h00

C'est le début de ma mission. L'objectif : tuer Lewis, un Américain sûrement connu vu le prix auquel j'ai été payée, 521 millions de dollars en cash. Je suis sur le toit d'un immeuble, arme à la main à une distance de 2 367 mètres exactement. Je ne veux pas me vanter mais je pense être l'une des meilleures tireuses d'élite du monde, évidemment. De plus, je me débrouille pas mal en tir rapproché avec mes deux Beretta 92 FS rose pastel, je n'ai raté ma cible que trois fois. Lewis en vue, je tire. À la seconde ou j'appuis sur la détente, je sais qu'il faut vite que je rentre au QG avant que la police ne se pointe.

2h00

- Max, tu t'occuperas des cinq-cent armes à feu à récupérer demain car j'ai cours. Gabie, toi et une petite équipe choisie par mes soins, vous m'accompagnerez jusqu'au lycée et vous mettrez en position pour tirer en direction de la salle si besoin.

J'ai remarqué qu'un homme portant un bonnet, une veste bleu marine à capuche ainsi qu'un jogging de la même couleur et des baskets noires me suivait quand j'allais en cours, depuis une semaine déjà. Mais avec toutes les demandes que l'on a reçues et mes propres règlements de compte, je n'avais pas pu m'en occuper. Je suspectais la police d'avoir des doutes ou un gang de vouloir me tuer. Je me lève de ma chaise et contourne mon bureau noir avant de me rendre devant la porte.

- Je rentre me coucher. Et prévenez-moi si vous avez un problème.

Je m'apprêtais à ouvrir la porte, lorsqu'un garçon d'environ vingt ans, jean bleu, t-shirt noir et baskets noires, l'ouvre à ma place en criant :

- Merde ! Putain on est dans la merde !

- Ferme-la ! je hurle à mon tour et il se tut immédiatement, qu'est-ce que t'as ?

- La photo de la personne qui vous a suivi que vous m'avez envoyé, c'est un membre de la brigade anti-criminalité internationale.

8h00

Je suis dans la salle 13 du bâtiment L pour le premier cours de la journée et je me fais déjà chier. Une salle de classe banale, mais mon bureau est le seul à être différent. Les paroles des gros cons étaient écrites dessus, telles que "Va te faire foutre l'intello" ou encore "Je vais te violer, SALOPE". Ce foutu harcèlement scolaire... Si je pouvais, je leur arracherais les yeux avec une cuillère et leur couperais la langue avec leurs propres ciseaux, à ces harceleurs. Mais je ne peux pas, c'est le problème, je n'ai pas le droit de me défendre à cause des doutes que ça pourrait apporter. La prof parle et je fais semblant de m'y intéresser.

16h30

Huit heures et trente minutes sont déjà passées. Mes pensées ne se concentrent que sur une seule chose : trouver l'homme qui m'a poursuivie et le tuer lentement. Ce salaud m'a cramée et j'allais le cramer à mon tour, mais ça allait être plus douloureux. Assise dans la classe, je m'ennuie à mourir quand soudain, le son d'une notification résonne. Elle provient de tous les téléphones de la classe. Je prends le mien et lis :

CODE D'URGENCE 519215
Alerte : la plus grande criminelle de l'histoire de France à été retrouvée. Il s'agit d'Ella, une élève de dix-huit ans scolarisée à l'Univer Master de Toulon.

Et en dessous, il y avait une photo de moi, sûrement prise en drone. C'est tout de même étonnant que je ne l'ai pas remarqué, j'ai pourtant l'ouïe fine. Tous les regards se posent sur moi. Je prends un air plus décontracté, la police ne pourra pas m'atteindre grâce à l'équipe de Gabriel, du moins pas tant qu'il sera vivant. J'étais donc en parfaite sécurité et en plus je pouvais arrêter mon jeu d'acteur.

Je me lève et la prof commence à taper quelque chose sur son téléphone. Je sors alors mon arme préférée de sous ma jupe et la pointe sur la prof. Je porte mes armes autour des cuisses sous mes robes et jupes, et aussi un poignard dans ma botte droite. Je dis alors :
- Donnez-moi vos téléphones, bien que cela soit inutile en vue du nombre de tireurs d'élite placés autour du lycée. Je présume que vous avez des questions et j'y répondrai volontiers après que vous me les ayez donnés. Je répondrai à vos questions, ou pas, jusqu'à 17h30 et à cette heure-là vous rentrerez tranquillement chez vous, accompagnés d'un tireur qui surveillera que vous ne disiez pas un mot. Est-ce que c'est clair ?

Certains hochent la tête pour faire signe qu'ils ont compris, et les trente élèves ainsi que la prof me donnent leurs téléphones.
- Asseyez-vous. Et posez vos questions, je vous promets que je ne vous tuerai pas, dis-je en riant.
Il y a un moment avant que le premier élève ne lève la main.
- Tu as vraiment tué des gens ? Question bête car la réponse était évidemment oui. Tout le monde a entendu parler de moi, même ceux qui vivent dans un trou paumé savent ce que j'ai fait.
- Bah ouais. Fin logique non ? Le monde est au courant.
Une dizaine de mains se lèvent d'un coup.
- Vas-y, Anne.
- Tu travailles pour qui ?
- Je suis la patronne en fait, donc je bosse pour personne. Lucas ?
- Combien de personnes travaillent pour vous ?
- Je n'en connais que dix-mille qui sont dans le sud et qui passent souvent au bureau, c'est mon cercle sûr. Et sinon plus de cinq millions. Tout le monde a l'air complètement terrifié mais je continue :

- Techniquement, dans ce chiffre il y a les dealers et les avocats compris, mais en gros ouais cinq millions environ. Fanny ?
- Hum... Tu travailles là-dedans depuis combien de temps ?
- Depuis que j'ai quinze ans, je dirige le groupe de dix-mille, mais avant j'étais rien. Mais je suis dans le milieu depuis mes huit ans. Et avant que vous me la posiez, non mes parents n'ont rien à voir là-dedans. D'ailleurs, j'en ai pas.

Une idée me traverse l'esprit. Pourquoi ne pas recruter, tant qu'on y est ?

- Quelqu'un est-il intéressé pour faire un stage avec moi ou même pour travailler avec moi ?

Trois personnes lèvent la main : Fanny, Lucas et Ben.
- Cool bon bah vous ne rentrez pas chez vous ce soir, suivez-moi, je vous emmènerai voir John qui cherchera si vous n'êtes pas suspects, et après il vous conduira au QG puis dans mon bureau pour votre stage, OK ? Ils hochent la tête en même temps.

riiiiing

The Creaminal (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant