Histoire d'un soir [ en réécriture ]

Chapitre 45.

ALICIA.

Je n'arrivais pas du tout à croire qu'après quatre mois, j'étais dans les bras de mon père. 

Les émotions étaient si intenses qu'aucun de nous deux ne parvient à retenir ses larmes. 

- Papa murmurais-je sur son épaule. 

Il m'étreint assez fort pour que j'entende certains de mes os se briser. Derrière lui, j'aperçu la silhouette de Massiléo qui disparu aussitôt. 

Lorsque nous nous détachions, j'essuyais mes larmes sur revers de ma main, en observant mon père. 

Son teint hâlé, témoignant de son métissage bien prononcé, et ses yeux verts qui sont exactement les mêmes que les miens...

- Ma fille, dit-il en pressant une nouvelle fois ses lèvres sur mon front, au même endroit que Massiléo. 

-Allons dans ce restaurant, me dit-il en le désignant de la main un café non-loin de l'université.

L'acquiesçais en silence, et je pris son bras.

Nous étions installés depuis peu, et mon père ne pouvait empêcher ses larmes de couler sur ses joues. 

J'avais les yeux rouges, mais je ne pleurais plus.

-Je vais tout te raconter ma puce, mais je t'en supplie dis-moi que tu vas bien hein ?

Mon père inspectait mon visage de part et d'autre, ainsi que mes poignets. Son regard était inquiet, et je le comprenais. 

J'avais disparu plus de quatre mois. Nous n'avions jamais été séparé plus d'une ou deux journée, sans se parler.

Je posai ma main sur son poignet.

-Papa, je vais bien, je te le jure lui affirmais-je avec un sourire pas du tout forcée.

Revoir mon père me rendait tellement heureuse, c'était la personne qui m'avait le plus manqué, celle que je voulais le plus rassurer.

Ses larmes s'arrêtèrent, il reprenait un peu plus ses esprits. 

Je savais que le temps de la conversation approchait, et j'angoissais de plus en plus.

-Comment as-tu été mise au courant pour ton adoption ?

La voix de mon père était brisé, mais je savais qu'il comprenait que c'était plus qu'important pour moi.

-Mencia.

Il hocha la tête, et je continuai.

Je ne voulais pas le mettre au courant de nos relations, elle était aussi sa fille et je savais qu'il l'aimait tout autant que moi. 

-Comment s'appelait ma mère ? Pourquoi me l'avoir caché aussi longtemps papa ? Où est-elle actuellement ?

Lorsque je me rendis compte que j'assaillais mon père de question, je baissai la tête.

-Excuse-moi, enfin.. tu comprends, je veux juste tout savoir..

Il passa sa main sur ma joue.

-Ne t'excuse pas mon ange, je vais tout te dire. 

Il baissa les yeux. 

-Ta mère, est la femme la plus incroyable que j'ai pu rencontrer, la plus jolie, la plus vivante, la plus douce, la plus aimante commença t'il en souriant légèrement. Mais son éclat était en train de ternir, elle avait été marié de force à un homme épouvantable, lié à des activités illicites.