Histoire d'un soir [ en réécriture ]

Chapitre 46.

ALICIA.

Quelques heures avant.

J'ai passé une nuit horrible. 

Massiléo avait pris l'habitude de m'appeler et d'attendre que je sois endormies pour raccrocher, mais même là je n'avais pas réussi à m'endormir plus de trente minutes. 

Mon corps me jouait des tours. 

Il était chaud, puis froid et quinze secondes après chaud. 

Et quand je dis chaud, je veux dire chaleur extrême, comme si nous étions en plein été à Malaga. 

Mais surtout, j'avais des nausées. 

Depuis que j'étais rentrée chez moi, il ne s'était pas passé un jour sans que je vomisses ou que j'ai fortement envie de vomir. 

Mon cerveau faisait indéniablement un énorme déni sur ma situation, souhaitant trouvé toute les excuses possibles à mon état : gastro, tétanos ou même grippe aviaire. 

L'hypothèse selon laquelle... j'avais oublié de prendre ma pilule, notamment ce fameux jour... était inconcevable. 

Non. Non. 

L'idée que je puisse être enceinte, ce qui serait la chose la plus logique m'effraie tellement.

Elle m'effraie parce que je sais pertinemment au fond de moi, que ça expliquerait mon état. 

Mais mon cerveau est dans l'incapacité de mettre en forme cette hypothèse, de me dire que peut être... en plus d'avoir brisé une partie de mon âme... il avait fait bien plus. 

Il s'était implanté en moi. 

Parce qu'il n'y avait aucun doute sur l'identité du père d'un potentiel enfant. 

Depuis cette... depuis que s'est arrivé, je n'ai jamais réussi à aller au bout avec Massiléo... je ne m'en sens pas capable et surtout... la pénétration me fait très peur. 

Bien qu'il soit doux, et compréhensif, mon corps nécessite encore un peu de temps pour refaire confiance à une intrusion extérieure. 

Ce que j'essaye d'oublier, mais que Massiléo s'entête à me rappeler. 

Parfois, j'aimerais qu'il me prenne une bonne fois pour toute, sans écouter mon corps parce qu'à chaque fois... j'ai l'impression que cet homme m'a... j'ai l'impression qu'il m'a brisé... qu'il a mis un point définitif à ma relation avec mon corps. 

Non. Non. 

Tu n'es pas enceinte.

Mon cerveau chauffait.

 J'avais du retard pour les cours, mais j'étais figée sur mon lit, les membres tremblants.

Les cheveux en pétard, les larmes montaient dans ma gorge.

Va faire un test.

Je rejetais complètement l'idée d'une potentielle grossesse. Rien ne me filait plus les chocotte que d'être enceinte, maintenant.

Je courrai dans la salle de bains afin de  passer de l'eau sur mon visage, et effacer toutes ses questions de mon esprits.

Respire.

Si j'étais enceinte, de mon..bourreau..satané violeur.. Massiléo me laissera, il me fuira comme la peste.

Il va t'abandonner.