Pandora

Part 20

Alev

La pression constante qui broie ma cage thoracique me fait sortir de ma léthargie. Ce goût métallique qui tapisse ma langue est subtil presque imperceptible. Je commence à ouvrir les yeux pour observer ce qui m'entourent. Trop de lumière, beaucoup trop de blanc. Je ne supporte pas longtemps cette luminosité agressive, refermant presque aussitôt mes paupières. Lorsque je rouvre les yeux, je vois l'objet de tout mes derniers rêves. Juste là, à mes côtés. Comme un putain de mirage.

Je sers avec difficulté mes doigts sur les siens. Il tient si fermement ma main que j'ai du mal à la bouger. Je tire sur ses doigts pour lui indiquer que je suis réveillé.

Il n'ouvre pas les yeux. Je pense qu'il dort très profondément, il arbore un demi sourire qui me fais fondre. Je fini par ouvrir la bouche pour l'appeler. Ma voix doit être complètement rouillée.

_ Humm ... Neven... l'appelais je fébrilement.

Ce n'est que lorsqu'il ouvrit un œil, sur moi, qu'il reprit vraiment connaissance. Il fut ahuri et complètement désorienté. Il pressa ma main plus fort. Désormais debout a mes côtés, il leva son autre bras pour caresser ma joue. Je ne peux m'empêcher de sourire a son contact sur ma joue, recouverte d'un épais bandage.

_ Princesa... si tu savais comme je suis heureux de te revoir. Me chuchote t'il avec délicatesse.

_ Je suis heureuse d'être la. Enfin.

Il meurt d'envie de me serrer contre lui. Je le sais. Mais il ne le fait pas. Je lui en suis reconnaissante d'ailleurs. On se toise mutuellement pendant un long moment. Je sais qu'il devrait normalement appeler mon père, lui annoncer que je suis revenu d'entre les morts. Mais il prend le temps de me garder pour lui, encore un long moment.

_ je suis si désolé Neven... Dis je pour nous sortir de cette état de transe.

_ Ne t'excuse pas Aleva. Tu as fait ce que tu pensais être bien. J'arriverai à vivre avec ça.

Je ne peux malheureusement pas lui parler d'avantage, mon état de fatigue est au plus haut. Il le voit bien et finit par embrasser mon front, sonné mon médecin et sortir de ma chambre pour passer son coup de téléphone.

Le médecin est donc venu, faire un point sur mon état de santé, sur mes différente lésions, sur ma jambe qui ne guérit pas. Mon visage les met mal à l'aise. Jamais le médecin ne m'a regardé en face. Est-ce si moche ? Neven lui, me regarde droit dans les yeux. C'est le seul.

Quelques minutes après le départ du médecin, Neven se tient debout au pied de mon lit, il tient mes chevilles dans ses mains, comme pour me notifier de sa présence alors que je somnole. A l'arrivé de mon père, je perds ce contact rassurant. Folk me sert contre lui, il pleure contre mon épaule, je suis incapable du moindre mouvement, je sais que cela pourrait prendre des semaines pour que je marche à nouveau. Mais je respire.

_ Ma fille, je suis si heureux de te voir réveillé... je suis impardonnable, tout ceci est ma faute, tu auras pu mourir là-bas, par ma faute... Si Neven n'avais pas réussi à te faire sortir de là, qui sait ce qu'il se serai passé.

_ Papa, calme toi. Je ne vais pas si mal finalement. Je suis simplement défigurée. Il a pris ma beauté papa... je sanglote en pensant à tout ce que Pete m'a fait.

_ Non Aleva, il ne t'a rien pris. Tu es toujours la plus belle fleur du jardin. Me dit mon père avec un regard attendrit par la pitié.

Je ne lui réponds pas. Il m'annonce que le club de New York est ici. Que Maxim est venu pour me voir, depuis mon départ de New York je n'ai pas eu de nouvelles de lui, nous étions pourtant assez proche.