Alev
Ces bruits de pas vont hanter toute mes nuits. Ces éclats de rire dans mon dos, la sensation du béton froid sur ma peau, presque à même l'os. Je n'entends que ça, je sombre dans la folie, redoutant chaque sons comme étant le dernier.
J'aimerai entendre la voix de mon père, celle de Neven, celle de Franck... rien ne me manques plus au monde que la sensation d'être aimé.
Je ressemble à un de ces détenus d'Auschwitz, couvert de crasse, de sang séché et de cicatrices.
Je relève la tête, mes yeux me brulent. Encore un rêve étrange. J'ai toujours l'impression d'avoir enfin succombé, mais je me réveille à chaque fois. Un peu plus faible. John est parti ce matin, il avait des choses à faire pour Pete. Je suis enchainé à ce bon vieux mur depuis maintenant un mois je pense, je ne sais pas vraiment. Je ne compte plus. Pete m'a gratifié de quelques nouvelles plaies, une au flan gauche et l'autre dans le dos. Ma peau mise à nue le rend euphorique. Maden lui donne l'ordre de me faire souffrir le plus possible. Quel genre de père fait ça ?
Je n'arrive pas à croire qu'une femme est pu l'aimé assez pour décider de fondé une « famille » avec lui. Un homme si froid, qui n'appelle que le sang pour régler ses problèmes... Je ne sais pas si j'aurai pu l'aimé moi aussi.
J'entends des pas dans le couloir. Je m'enfonce dans le seul coin de la pièce que je peux atteindre, sur mon vieux matelas, défoncé par les coups de couteaux manqué de Pete. Je vois le visage de John dépassé de l'embrasure de la porte.
_ John, je suis soulagé que ce soit toi.
_ Ne le sois pas trop. Pete va repartir voir Folk, il va passer. Tu va devoir être forte ok ?
_ Pourquoi retourne t'il voir mon père ?
_ Je ne peux pas t'en dire plus. Mais je resterai avec toi quand il partira, tiens le coup jusque-là s'il te plait.
Je vois dans ses yeux un brin de panique. Il est vrai que, jusqu'à présent, Pete n'est jamais parti voir Folk sans me laisser une nouvelle plaie. Je respire profondément, déconnecte pour cerveau du reste de mon corps et attend.
Nous restons quelques minutes dans cette pièce, sans faire le moindre bruit, sans se lancer le moindre regards. Puis, comme si c'était la suite logique de notre attente, les pas de Pete se font entendre dans le couloir. Ses grosses rangers claquent contre le sol en béton. Je ferme les yeux, comme si cela aller me protéger.
La porte s'ouvre, me projetant l'image de mon bourreau instantanément. Il me sourit avec malice, cela me donne la gerbe immédiatement. Il s'avance vers moi alors que John reste dans le fond opposé de la pièce.
_ Alev, je suis ravi de voir que tu es bien éveillée. Il me sourit en tirant mon menton vers le haut. On va jouer à pile ou face aujourd'hui.
_ Encore un jeu ? Tu cherche à me divertir Pete ? Dis-je dans un souffle.
_ Mais toujours ma belle, tu sais, je suis sûr que ton père va craquer, il me demande encore de le retrouver, je crois que dans peu de temps ils pourront te récupérer. Mais je suis triste de te quitter. Alors je veux être sûr de garder les meilleurs souvenirs.
Il me relâche et je retombe doucement contre le mur derrière moi. Il se retourne face à John et lui tend la main, John lui donne un pistolet. Ce qui ressemble à un 357 Magnum, l'arme de prédilection d'Alec et Neven. Ils m'avaient entrainé avec ça. Mais je sais que son utilisation et surtout réservé aux séances de roulette russe.
_ Avec mon père, nous adorons changer les règles des jeux les plus amusant. Alors, je vais demander à John « pile ou face ? » et s'il a bon, je tire sur toi. Soit il y a une balle, soit il n'y en à pas.

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Pandora
RomansaJe suis revenue, 10 ans après avoir été exilée par mon père. Je ne suis plus en sécurité à New York, Charleston était ma seule option pour éviter une guerre. Mais j'avais oublié que le club est une famille, je l'ai rejoint malgré moi et je ne suis p...