Part 24

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Alev

Nous arrivons au club en voiture, Neven me laisse sortir de la voiture seule malgré le temps que cela me prend. Il m'accompagne à l'intérieur ou j'entend très nettement le son de la musique, les cris et les rires. Je jurerai entendre mon père également de là où je me trouve.

Lorsque nous pénétrons dans le salon bondé, Neven s'avance un peu pour avertir mon père de mon arrivé. Ce dernier vient ensuite rapidement vers moi.

_ Cariña, je suis ravis que tu sois enfin la ! Il me sert contre lui. Une étreinte qui m'a tant manqué que j'en profite, oubliant chaque sons, chaque corps autour de nous. Vient, prend un siège ne reste pas debout.

Il me conduit près d'un fauteuil confortable, entouré de Franck, Spencer et Alec. Ils m'embrassent tous et m'offre une bière bien mérité je dois dire. Je remarque les différents membres des clubs alentour. Ceux de New York m'offre également de franche embrassade. Je les avait certes quitté un peu comme une voleuse mais, ils ne m'en tiennent pas rigueur.

Maxim s'assoit alors à mes côtés pendant que je cherche Neven des yeux. Ce dernier a disparu quelques instants après notre arrivée.

_ Alors ma belle. Tu t'en sors chez toi ? Ce n'est pas trop difficile ?

_ tout va bien. Neven a tout fait pour que je m'y sente bien. Je suis sur que d'ici quelques jours je pourrais même aller a la boutique. Je sourit a cette idée. D'ailleurs, où sont Marissa et Fanny, je voudrais les remercier de leur super travail.

_ Je vais essayer de te les trouver. Elles doivent être dans le coin. Il se lève puis se retourne vers moi en se mettant a ma hauteur. J'ai un de tes amis de New York qui m'a contacté. Il voulait te voir. Il est en ville.

_ un ami de New York ? Qui est-ce ?

_ un certain Thomas. Il avait l'air triste que tu doives partir si vite.

Maxim s'en vas sur ces mots. Mon esprit est en ébullition, je sais parfaitement qui il est. Et Maxim vient de lui donner l'endroit exact où je me trouve. Je dépose ma bière sur la table basse devant moi en offrant un sourire de façade à mes acolytes.

Le souffle court je me relève et vais tant bien que mal vers le bar avec mes béquilles pour rejoindre Lenon. Je le retrouve au service, comme toujours. Il me voit arriver et se dirige directement vers moi.

_ Coucou Alev ! Tu veux boire quoi ?

_ heu... rien merci Leny. Par contre, as-tu vu Neven ?

_ il est monté. Je vais l'appeler reste la.

Il sort de mon champ de vision et je me retrouve avec ma crise d'angoisse, seule assise au bar.

Je sens une grande main sur mon épaule, mon père se tient la, a mes côtés. Et je suis soulagé de le voir.

_ papa. Tu vas bien ?

_ c'est à moi de te poser la question. Tu as l'air... absente.

Je ne sais pas quoi dire. Pour le moment il n'y a rien a dire. Mais je sais que les non dits sont un poison, j'en ai fais l'expérience. Mais le club a aussi d'autre choses a faire en ce moment que s'occuper d'un fouteur de merde. Si je me contentais d'en parler à Neven, ça suffirait sûrement.

_ non tout va bien papa. J'attend Neven. Je vais bien.

_ Super. N'hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit. Tout le monde ici est à ton service.

Je l'embrasse et il repart vers sa table. Maxim me toise au loin, incapable d'imaginer le tourment dans lequel il m'a plongé. Je suis incapable de m'enfuir et pourtant c'est clairement ce qu'il faudrait que je fasse.

Neven arrive, suivit de Lennon. Je reste fixé sur Maxim qui discute plus loin et ne sens pas tout de suite la main dans mon dos.

_ Aleva. Lennon m'a dit que tu me cherchais.

_ oh.. je ne t'ai pas entendu arriver. Je me relève de mon siège. On peut aller dehors ?

Il opine et nous nous dirigeons vers l'extérieur du club ou certains fument, boivent et dansent. Je reprend peu a peu la respiration. Je sais qu'il a remarqué mon trouble, mais il ne dit rien, attendant sûrement que j'y vienne de moi-même.

Je marche jusqu'à une table un peu plus loin et un fois arrivé a côtés je souffle enfin un grand coup. Neven me regarde, sans sourciller pendant tout ce temps.

_ Assied toi Alev. Dit il d'un ton autoritaire.

_ Je vais bien. J'avais juste besoin d'un peu d'air.

_ Assied toi quand même.

Je m'exécute. Il récupère mes béquilles et les déposes a mes pieds pour qu'elles ne tombent pas. Je sens son regard pleins de questions se poser sur moi. Ce regard qui m'intimide tellement.

C'est le seul a oser me regarder si franchement. Sans jugement et sans dégoût. J'ai l'impression que rien n'a changé pour lui, sauf, cette étincelle de rage dans ses yeux qui ne l'a pas quitté depuis que je me suis réveillé a l'hôpital.

_ tu te sens bien Alev ? Me demande t'il en restant debout, les mains enfoncées dans les poches de son jean troué.

_ je ne sais pas. Je soupire. A vrais dire, je pense que je me sens bien pour le moment. Mais ça ne va pas durer.

_ pourquoi dis tu ça ?

_ je... d'abord , tu dois me promettre de ne rien faire pour l'instant.

_ je ne ferai pas ça et tu le sais très bien. Son rictus étire ses lèvres dans un demi sourire qui me fais fondre. Mais je ne dois pas céder.

_ si tu le feras. Sinon, je peux t'assurer que tu va amèrement le regretter. J'essaie d'avoir de l'aplomb, mais je déglutit lorsqu'il s'approche de moi avec le même regard ancré dans ses orbes bleus.

_ et comment vais-je donc le regretter ?

_ tu verras. Maintenant écoute moi j'ai besoin de dire ces choses là a quelqu'un.

_ je t'écoute attentivement depuis tout à l'heure. Il sourit toujours et je sais pertinemment que ça ne durera pas.

_ Maxim est venu me voir tout a l'heure. Pour me dire qu'un de mes amis de New York avait demandé de mes nouvelles car il passait dans la région.

_ C'est plutôt cool ça non ?

_ Je n'avais pas d'amis a New York. Et je n'ai absolument jamais dit a personne, a part les membres du club, ou je partais.

Le regard de Neven s'assombrit de secondes en secondes. Si bien, que je commence même à avoir peur de continuer sur ma lancée. Mais l'insistance de ses yeux m'y oblige.

_ Je pense savoir qui est cette personne. Mais... je voudrais me tromper.

_ qui ?

_ Il s'appelait Thomas.

Cette seule phrase me brûle la langue. Son prénom entre mes lèvres me fait frémir et c'est pire que de l'acide dans mes oreilles. Neven comprends. Je n'ai pas eu besoin de lui donner de détail. Il n'a pas eu besoin de m'entendre le dire clairement, il sait qui est Thomas. Il m'a entendu lui raconter quelques raisons de mon départ de New York. Et je sais maintenant, que la rage que je croyais voir dans ses yeux n'est rien, comparé à l'explosion volcanique qui l'habite maintenant.

PandoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant