Part 25

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Alev

J’ai a peine le temps de scruter le regard de Neven qu’il me tourne le dos et se dirige vers le club.

Je bondis alors sur mes pieds, la peur me faisant oublié ma légère infirmité. Je manque de tomber mais Neven se retourne a temps, m’ayant sûrement entendu me lever rapidement, et me rattrape in-extremis avant que je m’étale sur le plancher de la terrasse en bois.

Je m’agrippe à ses bras, comme à une bouée, lui implorant de ne rien faire de stupide. Il me maintient contre lui, comme s’il avait peur que je m’échappe.

_ Je t’en supplie ne fais rien. L’implorais-je dans un souffle.

_ tu rigole j’espère ? Tu me donne une occasion de le tuer. Je ne vais pas la manquer. 

_ Je connais les règles Neven. Si tu fais ça, mon père te chassera. Je t’en prie, écoute moi. Gérons ça tout les deux.

_ rien a foutre des règles Alev. Je vais offrir une chirurgie à ce fils de …

_ non ! Dis-je sèchement.

Je me dégage de son étreinte et rejoins mon banc en boitant pour récupérer les béquilles toujours au sol. Neven me regarde impassible, la bouche close mais le regard tranchant. Je retourne à son niveau doucement et me tiens le plus droite possible pour lui faire face.

_ Si tu dis quoi que ce soit, mon père me mettra en cage. Laisse-moi gérer ça comme je l’entend.

_ je te rappelle ce que ça a donné la dernière fois Princesa ? Dit il en insistant sur cette remarque comme pour piquer ma fierté.

_ Ce n’est pas pareil. Je t’en ai parlé, pas pour que tu décides de jouer à qui a la plus longue avec Maxim, mais pour m’aider a faire en sorte que CE problème reste hors du club.

Il me toise de haut en bas pendant un moment. Puis, dans un bruit sourd, la porte grince et laisse apparaître Alec. Le regard qu’il nous lance laisse sous-entendre qu’il a compris ce que nous disions.

Neven se retourne alors vers lui, dans un mouvement presque aérien.

_ tu es là depuis combien de temps ? Demande Neven.

_ Depuis assez longtemps pour vouloir moi aussi offrir une chirurgie a ce trou du cul.

Je me décompose, horrifié que, ce que je voulais voir comme un secret entre Neven et moi, devient un secret entre Alec, Neven et moi.

_ et donc ? On fait quoi la parce que j’ai besoin de me défouler un peu. Dis Alec pour me ramener à la réalité.

_ RIEN ! on rentre, on fait la fête et on oubli jusqu’à ce qu’il se pointe, si il doit venir. C’est tout !

Aucun des deux ne répond a ma tirade. Je contourne Neven puis Alec et vais au bar directement pour couper court à cette discussion stérile.

Je retrouve mon souffle à l’intérieur, l’air amical des personnes présente ici me rassure. Mais, quand je repense au pourquoi de leur présences ici, je frissonne de remords. Mon père arrive vers moi à peine suis-je arrivé dans le salon. Il m’emmène et me présente à pleins de ses amis que je n’ai sûrement jamais vus, ou dont je ne me souviens pas.

Les discussions vont bon train, les souvenirs de ces visages me reviennent. Avec les rides et la fatigue du temps en moins.

Vers deux heure du matin, mon corps ne me soutient plus. Je suis éreinté, cette soirée a été magique et terrifiante a la fois. J’ai sentit le regard de Neven et Alec dans mon dos tout du long. Ils me guettent et, je suppose, guette Maxim en même temps.

Je retrouve Neven au milieu de la foule. Je le vois en grande discussion avec Frank, dos a moi. Je pose ma main contre son épaule. Il l’attrape et se retourne vers moi.

_ Désolé de te déranger. Dis-je d’une voix épuisée.

_ tu ne me dérange jamais. Je t’ai sentis arriver. Il me sourit de toute ses dents et m’adresse un clin d’œil tendre. Veux-tu rentrer ?

_ J’aimerai assez oui. Je suis morte de fatigue.

_ Alors allons y. Il se retourne vers Frank pour lui demander de prévenir de notre départ.

Nous marchons jusqu’au parking et , arrivé à la voiture, je sens que nous sommes suivit. Lorsque je me retourne, il n’y a personne. Mais je suis pourtant sur d’avoir entendu quelqu’un. Je finis par m’engouffrer dans l’habitacle de la Cadillac vert d’eau de Neven.
Il prend place a mes côtés, mes pensées me rattrape rapidement cependant. La présence de Neven ne m’aide pas. Il va me cuisiner, je le sais. Il va, comme toujours, me poser des questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je sais que je dois détourner son attention, mais à l’heure actuelle, je ne peux pas compter sur mon charme.

Lorsqu’il démarre, ses mains sont fermement accroché au volant, je sais qu’il rumine. Je sais qu’il rêverai de faire demi tour pour aller voir Maxim. Mais il ne me laissera jamais seule.

_ merci. Soufflais-je presque comme un murmure.

_ de quoi ? Il répond dubitatif et l’air interloqué.

_ de ne pas avoir fait de scandales pendant la soirée.

_ c’est pas l’envie qui me manque à l’instant même Princesa.

_ mais tu n’ira pas. Je le sais.

Il ne me répondis pas. Son silence vaut milles mots, tout comme l’étirement subtil de ses lèvres en ce qui ressemble a un sourire.

PandoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant