Chapitre 15 : Bulle

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Samedi 8 juillet

10h24


Je sens la chaleur du soleil sur mon visage. Je souris immédiatement quand je prends conscience du contact de sa peau avec la mienne. Je suis bien. Je n'ai même pas envie d'ouvrir les yeux, je veux graver cet instant à tout jamais. Les quelques rayons du soleil qui caressent mon visage, le souffle d'Alex sur mon front, son bras qui m'enveloppe, ma tête sur son torse chaud, son odeur qui vient chatouiller mes narines, ce sentiment de légèreté. Seule l'envie de le voir me fait ouvrir les yeux. Je bascule légèrement ma tête vers le haut. Il était déjà en train de me regarder. Ses yeux bleus sont plongés dans les miens et il sourit. Il est tellement beau.

- Comment tu vas ?

Sa voix est si douce.

- Ça va

Je peux remarquer une pointe de soulagement. Je pense qu'il avait peur que je regrette hier soir. Mais jamais je ne regretterai. Sauf mes mots, je regrette ce que j'ai pu lui dire de blessant.

- T'es beau, ça te va bien le soleil

Je ne peux m'empêcher de sourire.

- C'est toi qui me va bien

Il sourit à son tour.

- T'es pas si mal que ça en drague

- Attends que je t'appelle princesse

On se met à rigoler mais toujours en légèreté, comme si on était dans une bulle qu'on aurait peur de faire éclater.  Il met sa main sur ma joue et la caresse tendrement de son pouce. Il me regarde comme on ne m'a jamais regardé. Je vois qu'il a envie de m'embrasser mais n'ose pas. Je me mets alors à caresser son front avec le bout de mes doigts pour arriver jusqu'à sa joue. Avec mon pouce je me mets à effleurer sa lèvre inférieure. J'approche mon visage du sien et je l'embrasse tendrement. Le contact de nos lèvres me donne un frisson dans tout le corps. Je ne me lasserai jamais de ce sentiment.

- Je suis désolé pour ce que j'ai pu te dire hier Alex. Merci d'avoir été là malgré le connard que j'ai été

- Je suis passé par là. Je sais que ton monde bascule quand tu te rends compte que tu ne te connaissais même pas toi-même. Tu en veux à la terre entière. Donc je ne t'en veux pas. Et puis, tes mots m'ont blessé oui, même si je savais que tu ne les pensais pas, mais le pire pour moi a été le fait que tu m'ignores. Ça m'était insupportable. J'aurais donné n'importe quoi pour te voir hier, alors même si tu étais en colère contre moi j'en avais rien à faire, tu pouvais encore me frapper à mort le principal était que je te vois Mino.

- J'ai bu toute la journée pour essayer de me retirer l'idée de la tête de venir te voir. Comme t'as pu le voir ça n'a pas vraiment fonctionné.

Je marque une pause pour prendre le temps de le regarder. Ça me fait du bien.

- Je n'ai plus jamais envie d'être loin de toi Alex. Je ne pourrai pas le supporter

- Je n'y compte pas

Il s'approche et m'embrasse. Soudain il se retire de mes lèvres et prend un air excité.

- Oh ! J'allais presque oublier!

Il me fait un bisou sur le front, se lève du lit et se met à quatre pattes par terre. Cette vue n'est pas déplaisante à vrai dire. Je vois qu'il prend un gros truc en dessous de son lit. Il se lève et se met dos à moi. Cette vue là non plus n'est pas désagréable.

- Ferme les yeux

Je m'exécute en me demandant ce qu'il va me réserver comme connerie. Je sens alors un objet se poser sur mes cuisses.

- Tu peux ouvrir ! dit-il enjoué

J'ouvre les yeux et je découvre un étui de guitare.

- Nan... Ne me dis pas que...

Il sourit et je m'empresse d'ouvrir l'étui. J'ai devant moi la guitare dont je lui avait parlé lors de notre tour en ville. La guitare que j'observe à chaque fois que je passe devant ce magasin. Celle qui me fait envie depuis tant de temps mais que je n'ai jamais osé m'acheter.

- Bon anniversaire !

Je pose délicatement la guitare sur le côté et sans transition je tire Alex dans le lit et je le couvre de baisers. Il se met à rire et à me supplier d'arrêter car ça le chatouille.

- Merci! Mais t'es fou! Je ne sais même pas en jouer

- On s'en fou. Je t'apprendrai. Je me devais de te la prendre. Si seulement t'avais vu tes yeux quand tu la regardais, presque aussi brillants que lorsque tu me regardes

Je souris.

- La ferme le squatteur

- Attends qui squatte mon lit là ?

- Ah oui tu veux jouer à ça ? Tu squattes bien ma maison et maintenant mon coeur...

- Oh toi !

Il me prend dans ses bras et me serre très fort en grognant.

D'un coup j'entends un bruit. Mais il ne vient pas d'ici.

- Mino ! Les garçons ! Je suis rentré !

Mon père.

SquatteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant