Un mois.
Un mois que je suis plongée dans cet enfer, cette cage où personne ne peut me trouver. Mon corps est recroquevillé sur lui-même, figé dans une solitude absolue. Mes genoux contre ma poitrine sont la seule protection que je peux espérer.
Un mois sans voir la lumière du jour, seulement ces vieux néons qui s'allument lorsque la lourde porte blindée du coffre s'ouvre.
Son coffre-fort.
Celui qu'il cache sous sa banque.
Tout lui appartient.
Même moi.
Personne ne peut me retrouver, car personne ne sait que cet endroit existe. Je suis seule, entourée de richesses qui pourraient me permettre de fuir. Il suffirait simplement de briser les vitres qui me retiennent. De rompre cette barrière invisible qui m'enferme à double tour dans un lieu déjà inaccessible.
Je ne peux rien faire.
Rien faire, à part espérer.
La pénombre est ma seule compagne, et le silence, mon seul réconfort. Je suis condamnée à vivre dans ma propre saleté depuis si longtemps qu'elle fait maintenant partie de moi. Elle me recouvre tel un filme protecteur. J'ai espoir que mes mains tâchés de crasses, que mon tee-shirt autrefois blanc recouvert de sang et que mes cheveux lourd et collant, le dégoute.
J'ai espoir oui.
Mais l'espoir ne fait que prolonger l'agonie en me laissant croire qu'il y a encore quelque chose à sauver là où tout est déjà perdu.
Je voudrais repousser cet homme, le rejeter loin de moi, mais si je le fais, ce sera ma fin. Je ferais un adieu à ce monde. Et peut-être que c'est la solution ? M'abandonner à une mort lente dans un lieu où les monstres n'existent pas.
Un grincement perce le silence.
Je me crispe.
La porte massive du coffre-fort s'ouvre lentement, comme à chaque fois. Je me replie dans un coin de ma cage, le cœur battant la chamade. Je ne veux pas. Je n'ai pas encore récupéré de notre dernière rencontre. La question est de savoir s'il a besoin de me punir ou de se satisfaire ? Je déteste devoir penser ainsi, mais je ne veux pas qu'il m'ôte encore un peu plus de mon humanité.
Une jambe moulée dans un costume entre dans la pièce. Mon bourreau apparaît avec un sourire pervers sur le visage. Grand, mince, élégant, il doit facilement approcher la trentaine. Ses cheveux bruns sont parfaitement coiffés, sa barbe brune est taillée au millimètre près et son large sourire révèle ses dents blanches impeccables.
Sous ses airs d'homme d'affaires infaillible et charmeur, se cache un homme pervers et cruel. Un homme dont la noirceur ferait pâlir les plus grands criminels. Je croise son regard brillant de haine. Des frissons de terreur courent le long de ma colonne vertébrale. Mon cœur se serre en le voyant défaire sa ceinture. Il s'approche de ma cage en retroussant les manches de sa chemise blanche.
— Bonjour, petite Sole, j'espère que tu as été sage aujourd'hui.
Sa voix grave résonne dans la pièce. Comment pourrais-je ne pas l'être ? Je n'ai rien ici, à part un simple matelas et un seau pour mes besoins.
Je garde le silence.
C'est ce qu'il attend de moi. Je fixe son visage empreint d'une satisfaction qui me rend malade. Le déclic du code qui s'active déverrouille la porte. Il sonne comme une cloche mortuaire. Je baisse la tête, soumise à subir une sentence que je ne mérite pas. J'attends que son pantalon descende à ses chevilles.
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ROB A BANK
RomantizmEt si vous trouviez une femme enfermée dans un coffre fort ? Il va la sauver. Elle va apprendre à vivre avec lui. Il déteste l'effet qu'elle lui fait. Mais son tortionnaire veut la récupérer. Il ne laissera personne toucher son butin. Car vole...