Il regarda autour de lui. Le danger semblait s'être évaporée. Mesurant sa chance, il se précipita, son coutelas en avant, paré à toutes les éventualités.
Marchant le plus silencieusement possible dans l'avion, il emprunta l'allée qui remontait vers la cabine de pilotage. Il ne songea pas une seule seconde que le commandant aurait pu se trouver dans les parages.
De plus, la faim lui taraudait le ventre et la soif lui asséchait la gorge. Il ne pensait plus qu'à se rassasier à l'abris de tous dangers.
Il allongea le pas, posant souplement ses pieds dans le sable brûlant qui rejetait la chaleur de la journée autours de l'avion, à l'affût du moindre mouvement qui lui permettrait de repérer un potentiel ennemi.
Le commandant s'était évaporé.
*
* *Tom entra dans l'avion. Il se dirigea tant bien que mal vers la cabine de pilotage, extenué par les recherches qu'il avait faites afin de s'assurer que le commandant n'était plus dans le coin.
Il poussa la porte et s'effondra sur le sol. Il fit néanmoins l'effort de se relever, et de fermer à clé la porte de la cabine, à l'aide du coutelas qu'il avait récupéré.
Il s'endormit bientôt d'un sommeil lourd et sans rêves.
*
* *Au milieu de la nuit — du moins c'est ce qu'il supposait — il entendit des bruits contre la porte. Cela lui rappelait ... son chat quand il voulait sortir ? Il avait la manie de faire ses griffes sur la porte de sa chambre.
Mais non, ce n'était sûrement pas cela. Il se souvenait d'avoir fait un déplacement en avion, pour une conférence de philosophie, et il n'avait pas pu emporter son chat.Si ce n'était pas son chat, c'était donc son logeur... qui n'était pas des plus discret. L'esprit toujours embrumé par le sommeil, les yeux déjà refermés, ce qui ne changeait rien au vu du niveau de luminosité — qui était presque égal à zéro — , il se laissa doucement replonger dans le sommeil.
De nouveau, ce petit grattement horripilant. Tom secoua la tête, dans un demi sommeil. Quand il entendit ce grattement à la porte, encore, il se releva en baillant. Le logeur allait entendre de ses nouvelles ! C'etait pas permis de réveiller les gens au milieu de la nuit comme ça !
En ouvrant les yeux, il se rendit compte qu'il n'était pas dans ce qu'on pouvait appeler une décente chambre d'hôtes. Il dormait à même le sol, sur un amas de tissus abîmés, et les silhouettes des carcasses des chaises se découpaient dans la pénombre environnante.
Soudain, tout lui revint en mémoire, leur crash, ses blessures, le sable, le desert, le commandant... c'était peut-être lui qui grattait à la porte. Tom frissonna a cette idée.
Il se leva, le coeur battant, et se dirigea vers la porte qu'il avait bien fermée à clé avant son coucher.
Un doigt fourrageait dans la serrure, un doigt recouvert d'un gant blanc.
Sachant qu'il ne pourrait rien faire pour empêcher le commandant de troubler son sommeil, il se recoucha dans son nid de tissus, frissonnant du froid de la nuit, et se prépara à une longue fin de nuit entrecoupée de réveil.
Calmant son cœur qui battait la chamade en prenant de longues inspirations, il se rassura tant bien que mal en se disant qu'il était le seul à avoir un couteau, et par conséquent, le commandant ne pourrait pas rentrer au lieu de sa couche.
Il retomba dans les bras de Morphée¹.
Son somme fût de nouveau troublé par des grattements de plus en plus virulents contre la porte de la cabine de pilotage. Agacé, Tom se leva. Il entendit des grognements sourds, étouffés, comme si quelqu'un faisait un immense effort. Il prit peur à nouveau. En effet, il ne savait rien de la force du pilote, et peut-être celui ci serait en mesure de défoncer la frêle porte de la cabine ?
Tout a coup effrayé à la pensée de retomber à la merci de l'homme privé de raison, et mu par un soudain accès d'adrénaline, il se leva, franchit en quelques pas la distance qui le séparait de la porte, et cogna de toutes ses forces dessus, afin de faire fuir l'individu derrière et d'extérioriser sa peur.
Les halètements et griffements cessèrent comme par magie.
Tom, peu rassuré néanmoins, ne put se rendormir avant quelques heures.
Le lendemain matin, en sortant de la cabine, la première chose qu'il aperçut était le commandant, mort.
Morphée : divinité grecque du sommeil.
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CRASH
AdventureTom se réveille dans le désert, sans aucun souvenirs depuis son départ de chez lui, il y a quelques jours. Quelques vêtements le recouvrent à peine. Il est gravement blessé. Il ne se souvient seulement de sa destination, un centre où il allait assis...