Chapitre 8 : Appel

20 13 4
                                    

Tom se tourna lentement, méfiant. La personne qui l'avait interpelé n'était autre que son mystérieux sauveur.

Il le regardait avec animosité. Tom se sentit agressé par ce regard et ne put s'empêcher de se sentit vexé. Il se dégagea d'un geste brusque de la main.

Le diorug le regarda avec encore plus de colère. Une part de lui, plus grosse de seconde en seconde, se demandait ce qui lui avait pris de s'occuper de ce frêle humain qui faisait le fier. Pourquoi ? S'était-il trompé ? Était-il comme tous les autres blancs, égoïste, hautain, susceptible et rancunier ?

Il se détourna, le regard sombre. Il ne pouvait pas se permettre d'attendre une lune de plus avant de rejoindre l'avion. Si d'autre hommes comme lui couraient dans la nature, se permettant de souiller le désert selon leurs bon vouloir, il ne devait pas attendre.

Il réunit plusieurs outres, des rations de viande de dromadaire séchée, et il enfourna tout ceci dans un grand sac. L'autre le regardait faire, immobile et silencieux.

L'homme du désert attrapa un grand bâton, contempla un instant Tom, songeur, puis en saisit un deuxième et le lui lança. Tom s'écarta vivement avant de lui lancer un regard furibond. A quoi servait de le sauver si c'était pour l'assommer avec une branche taillée le jour d'après ?

L'inconnu se contenta de lui lancer un regard exaspéré, puis retourna à ses préparatifs.

Tom ramassa le bâton et le tînt serré dans son poing. Si l'inconnu voulait le tuer - même si c'était assez contradictoire après l'avoir sauvé - il vendrait chèrement sa peau.

Ses jambes flageolantes lui rappelèrent soudain son état d'épuisement avancé, ainsi que sa non-maîtrise des arts de combat. De plus, hormis ce moment de velléité passager, l'inconnu n'avait plus fait mine de l'attaquer.

L'homme du désert se tourna vers Tom et lui adressa un signe de la main accompagné d'une exclamation :

- Dierca !

Tom hésita. Il ne savait pas ce que cela voulait dire, mais le signe semblait lui signifier qu'il devait rejoindre le diorug.

Il raffermit sa prise sur le bâton et s'approcha lentement de lui. Aussitôt, il lui tendit un sac, empli lui aussi d'aliments. Tom le contempla un instant, un air stupide affiché sur le visage, avant de comprendre qu'il fallait simplement qu'il le prenne en main.

Sans un regard en arrière, le diorug se mit en marche. Un vent léger et bienvenu s'était levé sur le désert, soulevant de la poussière et charriant de la chaleur. Malgré cela, le spectacle était incroyable. On eut dit que des milliers de petits grains d'étoile se donnaient rendez vous ici, devant eux, pour leur offrir ce magnifique spectacle.

Tom en resta bouche bée.

Trop longtemps au goût de son guide, qui en grogna de mécontentement. Il revint sur ses pas, le saisit sans ménagement par l'épaule et l'entraîna avec lui dans sa marche.

*
* *

Durant des heures, ils marchèrent, pas après pas, trace après trace, empreintes après empreintes. Le souffle rauque de Tom se mêlait à celui, régulier et apaisé, de l'inconnu. Tom hahannait, haletait, ne savait pas comment il faisait pour marcher encore après ces heures éreintante de marche forcée.

Enfin, un éclat particulier à l'horizon interpella le diorug, qui poussa un cri de victoire.

- Sdè !

Il pressa le pas, obligeant Tom à accélérer encore.

Devant l'avion, Tom s'effondra. Il respirait de grande goulées d'air, aspirant avec avidité le fondement de sa survie.

L'inconnu n'attendit pas pour se mettre au travail. Il fouilla d'abord autour de l'avion, cherchant méthodiquement chaque chose qui pourrait l'intéresser, sous le regard fatigué de Tom, qui se reposait.

Enfin, après de longues minutes, il se leva, et fit mine d'aider l'inconnu. Par gestes, il lui communiqua qu'il allait chercher à l'intérieur de l'avion. Le diorug l'acceptait sans un mot, se contentant de lui montrer ce qu'il tenait dans la main, par lui montrer ce qu'il devait chercher. Il ne lui disait pas qu'il cherchait en plus d'autre trace de vie humaine.

Dans la cabine, la radio l'attendait, comme si elle était précisément là pour lui. Il la saisit, empressé, puis l'activa.

- Allô, allô, allô... est ce que vous me recevez ?

En son fort intérieur, il priait avec ferveur pour que son appel soit intercepté.

- Allô, allô, allô...

- Allô, allô, allô...

- Allô, ici la base.

- Allô ! Je suis perdu dans le désert ! Mon avion s'est crashé ! Je vous en supplie, venez me chercher !

Il en pleurait. Il voulait partir, avoir la certitude d'être sauvé !

- Nous localisons votre appel, attendez... ne quittez pas.

Il pleurait de soulagement. Il avait l'impression que son cœur allait exploser. Mais soudain, il entendit, dehors :

- Koreal ?











[ Dierca ] : Viens
[ Sdè ] : Enfin
[ Koreal ] Que se passe-t-il

Merci de m'avoir lue et à vendredi !

CRASHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant