Chapitre 9 : Sauvetage

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Paniqué, il reposa la radio précipitamment. Son cœur battait à tout rompre. Il avait l'impression que son guide n'aimait pas les Occidentaux, et, intelligent comme il l'était, il allait deviner que Tom avait contacté des hommes comme lui.

Les mains moites, il fit semblant de s'affairer. Le dos courbé, il parcourut la pièce quand le diorug arriva. Son regard se posa sur Tom, et il se fit satisfait. Il était agréable de le voir travailler avec autant d'entrain, songea-t-il. Peut-être qu'il n'était pas si idiot que ça, finalement... il se méprenait sans doute sur le caractère de cet homme. Rassénéré, il repartit fouiller l'autre côté de l'avion.

Tom, quand à lui souffla de soulagement. Il l'avait échappé belle. Heureusement que les secours ne s'étaient pas manifestés quand l'autre était là, sinon, c'en aurait été fini de lui.

Justement, la voix de son interlocuteur retentit tandis qu'il songeait à lui.

- Allô, vous me recevez toujours ?

- Oui ! s'exclama Tom, inquiet.

Y avait-il un problème ?

- Je voulais vous informer que la localisation est terminée et qu'un hélicoptère viendra vous chercher. Nous mettons en place une équipe sur le champ pour vous secourir. Vous n'avez plus à vous inquiéter.

- Merci, merci, merci... sanglota Tom.

- Mais... comment allez vous faire pour survivre seul en nous attendant ? poursuivit la voix de son interlocuteur, inquiet.

- Un homme de désert... il m'aide, je crois. Il me nourrit et m'abreuve... je n'ai pas l'impression qu'il me veut du mal.

Tout à coup, une pensée affolante lui vint à l'esprit.

- Mais... sans doute que nous changerons de position... nous irons dans une caverne, loin... pourrez vous toujours nous retrouver ?

- Non. Je suis désolé, il va falloir que vous trouviez un moyen de rester sur ces lieux.

Tom serra les dents. Il n'avait pas la moindre idée pour effectuer ce qu'il lui demandait.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, l'homme lui indiqua :

- Je pense que... si vous n'étiez pas en état de marcher jusqu'à l'endroit où l'autre homme vit... ça pourrait marcher...

Tom demeura sceptique. Son guide l'avait fait fuir pendant des heures dans le désert alors qu'il avait de nombreuses plaies, ouvertes pour certaines, des brûlures, qu'il était assoiffé et affamé... Si il se blessait, l'autre trouverait un moyen de le faire avancer. Il murmura tour de même :

- Oui, je vais essayer...

- Je dois vous laisser, mon travail m'attend. J'espere que vous allez réussir... courage !

La communication fût coupée.

Tom inspira profondément, concentré. Comment pourrait-il faire ?

Il faudrait qu'il se blesse suffisamment sérieusement pour que soit inenvisageable un simple déplacement.
Il n'allait tout de même pas se laisser tomber du haut de l'avion !

Même avec les jambes brisées, mon guide trouverait le moyen de me faire quitter cet endroit. Non, il me faut autre chose...

Un frémissement sur le sable lui donna la réponse qu'il attendait.

Un scorpion, immense, venait de jaillir d'un creu dans le sable.

Il lui semblait se souvenir que les scorpions de ce désert étaient hautement venimeux, qu'ils procuraient folies évanouissements, vomissements, symptôme d'un terrible poison pour l'être humain.

Il n'avait pas le choix...

Mort de peur, il sortit discrètement de l'avion par une fenêtre brisée. Le verre coupé lui entailla la peau, avertissement funeste de ce qui allait lui arriver s'il continuait.

Il tremblait, partout, son cerveau ne cessait de lui envoyer des messages d'alerte, ses jambes étaient de coton, et de la sueur dévalait le long de son dos...

Il se répéta qu'il faisait ça pour rentrer chez lui... pour être secouru...

Il s'approcha sans un bruit de la tanière du scorpion.

Ce dernier sortit une pince, puis s'extirpa du trou en un mouvement fluide. Il était encore plus grand de plus près.

Peur, peur, peur...

Il tendit un doigt tremblant vers la bête qui le contemplait, immobile.


Le diorug entendit un cri. Il se précipita vers sa source, catastrophé. Qu'avait-il encore fait ?

Il découvrit Tom, gisant à terre, tremblant énormément, et qui criait. Fort. Très fort.

Son doigt avait déjà viré au violet, et sa main était parcourue de veine noirâtres.

Il comprit aussitôt.

Il tuait le scorpion d'un coup de bâton bien placé, avant de contempler Tom. Il était accablé. Mais pourquoi ?

Ils ne pourraient pas rentrer à la caverne, mais ce n'était pas ça qui inquiétait le plus le diorug. C'était la survie de Tom qui comptait.










Merci de m'avoir lue et à mardi !

CRASHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant