L'amor ne prévient pas avant de frapper

Chapitre 15 : La faille

« Noël. Une fête dénuée de sens pour moi. Je ne l'ai jamais fêtée. Pour moi, c'est un jour comme un autre. Mais cette année, à Poudlard, un lot de surprises m'attend. »

| 21 décembre 1976 - Sous-sol - 18h20 |

L'accès à la salle commune des Serpentard se trouvait dans le couloir sombre des cachots. Les murs n'étaient pas décorés, mais couverts d'étagères portant des bocaux en tous genres. Des animaux morts étaient sinistrement figés dans un liquide verdâtre. D'autres bocaux enfermaient des ingrédients que je n'avais pas encore eu le loisir de croiser en cours de Potions. Ce sinistre endroit dénotait avec le reste du château, frontière cassante avec l'antre de mon ancêtre. Il y faisait bien plus sombre et froid.
Finalement, je comprenais mieux le style et l'ambiance du manoir de mon père. C'était visiblement une marque de famille de proposer un endroit froid, austère, presque redoutable. Personnellement, j'aurais attendu un peu plus de classe et de noblesse en guise d'antichambre. Que je sache, les Serpentard n'étaient pas des obsédés lugubres de tout ce qui agit comme un répulsif chez les autres.

J'avais faussé compagnie aux Maraudeurs pendant qu'ils préparaient une nouvelle farce. Il était temps pour moi de reprendre la leçon de Dever, mon Serpentard ennemi favori. En pistant ses amis, j'avais découvert qu'il n'avait pas encore quitté sa chambre, après une nuit bien agitée. A en juger par leur rire gras et leurs sous-entendus, je sus qu'une autre fille avait eu le déplaisir de découvrir les véritables désirs peu convenables de Dever.

- Tiens tiens, mais que fait une lionne ici ? Tu t'es perdue Hunt ?

Je jaugeai le nouvel arrivant, un parfait inconnu pour moi. Il s'avança vers moi, un sourire mauvais au coin des lèvres. Lui aussi avait cette insupportable manière de me regarder. Pire encore que Dever. Mais contrairement à son autre camarade... le désir que je voyais dans ses yeux n'avait rien de charnel. Cela m'intrigua.

- Nous n'avons pas eu le plaisir d'être présentés, fis-je remarquer.
- Henry Wayne. Je suis content d'avoir l'occasion de te parler.
- Que veux-tu ?
- Tes compétences spéciales sont très intéressantes. Si tu es intéressée, je pourrais te parler de mes projets.

J'étais très curieuse de découvrir ce qu'un Serpentard me voulait. Avec un peu de chance, ça pouvait mettre un peu de piquant dans mon quotidien à l'école, sans avoir à quitter le château.

- Quels genres de projet ?
- Oh, je ne peux pas t'en parler ici.

Il jeta un coup d'œil à d'autres élèves, qui me regardaient en biais avant d'entrer dans leur antre. Ils ne devaient pas avoir l'habitude de voir une Gryffondor seule ici.

- Une affaire confidentielle ? m'étonnai-je. Pourquoi en faire part à une lionne ?

Il s'approcha de moi, un sourire carnassier au visage. Il brillait dans ses yeux une joie presque sauvage. Il se pencha à mon oreille, me déclenchant un frisson désagréable.

- Je sais que tu n'es pas une vraie lionne, dit-il dans un souffle. Tu es un prédateur unique.

J'eus l'impression que tout me corps était irradié sous l'effet de la surprise.

- Tu comprends j'espère l'intérêt que l'on se parle en privé ? demanda Wayne.
- Quel prédateur je suis selon toi ? soufflai-je tout aussi bas.
- Le Fantôme de la Mort.

Wayne me regarda dans les yeux, et m'adressa un clin d'œil. Si nous n'étions pas dans une école, il aurait eu droit à un tête à tête très particulier. L'anonymat était capital pour une tueuse à gages... Wayne connaissait mon nom, mon visage, et mon masque. J'allais devoir m'occuper de lui très vite.