Chapitre 17 : La traque du passé

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« Je ne traque pas pour le plaisir de la chasse... je traque pour rendre justice. Et pourtant, l'une des rares qui compte à mes yeux est celle pour laquelle je manque cruellement de piste. »


| 15 janvier 1977 – Poudlard – 8h20 – Cours de Défense contre les Forces du Mal |

Je suivais le professeur Maxwell du regard pendant ses explications, essayant de l'écouter avec attention. Peine perdue, mon esprit était ailleurs. Mes découvertes sur la famille Halliwell avaient relancé la traque qui me tenait le plus à coeur : celle des responsables de la mort de ma mère. C'est moi qui avais porté le coup fatal, certes, mais rien ne serait arrivé sur ces criminels n'étaient pas venus foutre nos vies en l'air. Pendant des années j'avais rêvé de vengeance, sans jamais avoir la moindre piste. Tout ce que j'avais sur eux, c'était leur marque. Je n'avais jamais réussi à les relier à d'autres affaires, ni à entendre parler d'eux. Toutes mes recherches menées jusqu'ici n'avaient mené nulle part. L'affaire des Halliwell était peut-être le nouvel angle d'attaque qui me donnerait enfin un indice. Cet espoir rendait mon quotidien difficile à supporter. C'est comme si tout était subitement passé au second plan. Je n'attendais qu'une chose : un message de mes sources, avec des indications de traque.

- Ils répandent le désespoir, dit Remus à côté de moi.

Je raccrochai péniblement à la réalité en entendant la voix de Remus. Il me lança un regard intrigué. A l'évidence, mon inattention était visible.

- Miss Hunt, si vous le voulez bien, vous ferez la démonstration.

Le professeur me regardait, ainsi qu'une bonne partie de la classe. Je ne savais même plus sur quel chapitre portait le cours. J'avais l'impression de me réveiller d'un sommeil profond. Je me levai néanmoins, pour me comporter comme d'habitude. Je rejoignis Maxwell pendant qu'il poursuivait ses explications, confiante sur mes capacités d'improvisation.

- Les Détraqueurs représentent un énorme défi quand il s'agit de les repousser, reprit Maxwell en s'adressant à toute la classe. Alors qu'ils répandent le désespoir, le seul moyen de faire apparaître un Patronus est de penser au souvenir le plus heureux que nous ayons dans notre mémoire. Il ne doit pas s'agir d'un souvenir simplement joyeux... il doit vraiment être profond. Que sa seule évocation dans votre esprit vous protège des ténèbres. Miss Hunt, vous sentez-vous prête ?
- A quoi ? Vous avez un Détraqueur dans votre bureau ?
- Un Epouvantard. Je vais rester dans son champ, pour qu'il prenne l'apparence d'un Détraqueur. Il sera moins puissant qu'un authentique, toutefois, l'affronter vous demandera la même force d'esprit. Prête ?

Je n'avais jamais eu l'occasion d'affronter un Détraqueur. Voilà enfin l'occasion de me mettre à l'épreuve. Je fis le vide dans mon esprit et sortis ma baguette, prête au combat. J'eus l'impression que la classe respirait d'un seul souffle, dans l'attente de l'apparition du Détraqueur. Je n'en avais jamais vu, mais je savais combien ces créatures étaient redoutées, même des plus grands mages noirs. Elles étaient les gardiens d'Azkaban, et représentaient une punition bien plus grande encore que d'être privé de liberté. Car ces monstres s'en prenaient à l'esprit et à l'âme.

- Prête, assurai-je.
- Alors allons-y.

Maxwell donna un coup de baguette en direction d'une armoire qui s'ouvrit dans un grincement. Une vague de froid se répandit instantanément dans la pièce, balayant les flammes des bougies, givrant lentement les fenêtres. Je sentis mes poils sur hérisser le long de mes bras... dans ma nuque... le long de mon dos. La haute silhouette encapuchonnée sortit de sa cage, flottant à un mètre du sol dans sa tenue noire déchirée. Mes yeux se posèrent sur ses doigts cadavériques. Sa respiration était lente, rauque. Je comprenais que cette créature soit la peur la plus profonde de Maxwell. Au-delà de son visuel évoquant la mort... je pouvais déjà sentir son influence néfaste en moi. Je levai ma baguette et prononçai d'une voix claire et forte :

L'amor ne prévient pas avant de frapperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant