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La semaine qui a suivit notre week-end était juste un délire.

Je commence le boulot à 9h et termine à 18h.
Rien de bien inhabituel vous me direz. Mais là vous n'y êtes pas.
Les conditions de travail parlent d'elles-mêmes.

On est mercredi, je viens de terminer de bosser et je ne suis pas stressée et encore moins fatiguée.
Vous ne me suivez toujours pas?

J'ai un putain de boulot qui demande beaucoup d'effort et de concentration. Je commence à 9h j'ai une pause repas de une heure et je termine à 18h. Tout ce qu'il y a de plus normale. Mais la différence se situe dans la qualité du temps passé au boulot.

Je suis plus productive, vous me direz c'est le changement d'air et je suis partiellement d'accord mais tout le mérite revient aux conditions de travail dans lesquels mon équipe bosse.
Il n'y a pas de tension, de discorde, le travail se fait en harmonie.

Je n'ai pas un boss qui pullule au dessus de ma tête me mettant la pression, pensant que je ne suis pas moins qu'un robot.
Je ne suis pas ballotée de service en services sous ses caprices. Pour le coup je suis sûre que ça doit bien lui faire chier à Sylvie, la supérieure de mon groupe. Une vrai harpie celle-là avec ses air de mégère.

Mais qu'est-ce que je m'en fiche royalement! Qu'elle se trouve un autre souffre douleur. J'ai fait génie civil vieille meuf! Pas communication!

Ce n'était plus vivable. Comment est-ce que tu peux t'assurer de la faisabilité d'un projet si à chaque consultation tu es dérangé pour une tâche de moindre effort et on te fait comprendre que tu travailles mal, on méprise tes efforts.
Et ce, jusqu'à ce que vienne mon heure de gloire, on m'a placé sur un projet dans un autre pays suite à un licenciement pour faute grave.

Faudrait vraiment qu'on apprenne aux adultes à se respecter et à gérer leur problème d'égo, le fait qu'un petit jeune soit bien placé en société par rapport à eux ne devrait pas représenter un danger. Au contraire ils devraient nous aider dans ce processus! Afin que l'on puisse continuer quand eux ne seront plus en état de travailler, mais non, eux ils veulent exceller dans la pose de bâtons dans les roues et tout garder pour eux.

Je devrais peut-être pensé à la remercier, si elle ne m'avait pas empêcher de terminer la restructuration des dimensions, je ne serait pas là aujourd'hui. Car bien qu'inachevé cela a plut au client et à mon boss.

Rentrant chez moi, je m'arrête au supermarché pour effectuer une mini course. Ce soir je dîne chez Alessia.
J'ai pris également une bouteille de vin, histoire qu'on amuse nos palais.

Mon père ferrait sûrement un AVC s'il savait la quantité d'alcool que j'ai ingurgité depuis mon arrivée à Montréal. Mieux vaut pas qu'il le sache.

Rentrant chez moi, je me douche puis enfile une pull col roulé jaune moutarde, un jean puis ma paire de botte polaire. Et un manteau bien chaud. Faut dire que le mois de septembre est déjà bien froid ici.
Je me maquille légèrement puis prends mon sac dans lequel j'ai mis la bouteille de vin et mes clés.





Un Uber plus tard, je suis bien au chaud chez Alessia qui n'a pas manqué de m'accueillir avec un verre de whisky coca dans les mains.

_ A cette allure je vais finir alcoolique. Même pas un mois et j'ai déjà consommé autant de verre que ceux pris en France de ma vie entière.
_ Tu serrais pas un petit peu menteuse toi? Elle me dit alors qu'elle lave les pommes de terres, me narguant d'un sourire.
_ Je suis alcoolisée, on ne devrait pas prendre en compte tout ce que je dis dans cet état, J'étanche ma soif.
_ Ouais c'est comme je dis, t'es bien un petit peu menteuse. Tu as à peine trempé tes lèvres dans ce verre.

Me levant de la chaise haute, je contourne le plan de travail pour la rejoindre.
Je coupe les pommes de terres et les carottes.
Tandis qu'elle fait revenir dans du beurre les pavés de saumon.

_ Alors qu'est-ce que tu penses de mes copines?
_ Elles sont sympa, je dis en lavant les ustensiles que j'ai utilisé ainsi que mes mains.
_ C'est tout?! Elle semble surprise par ma première impression de ses copines.
_ Bah oui, elles sont normales tes potes quoique un peu folle comme toi d'ailleurs.
_ Là ça va, t'as vraiment rencontré mes potes.
_ Genre elles sont différentes des autres filles de Montréal?
_ Carrément! Elle secoue les pommes de terre et les carottes qu'elle a mis dans un Tupperware avec des ingrédients. Tu peux me passer la plaque?

Je la lui donne immédiatement et l'observe faire.

_ J'aime pas cuisiné mais comme je voulais te faire plaisir pour la première fois que tu mets les pieds dans mon humble demeure, je m'y suis mise. D'habitude je commande des pizzas. Elle me dit en mettant le papier sulfurisé sur la plaque puis ajoute le contenu du Tupperware.
_ Fallait absolument pas te donner tout ce mal. Bien que la pizza me retourne le ventre je m'y serais faite.
_ T'es trop étrange. Pour revenir à la différence entre mes potes et les filles de Montréal, y a qu'à voir le feu qu'on a mis au Bangers le vendredi dernier tandis que les autres étaient toutes sages. Limite elles auraient pris un café noir bien serré s'ils en servaient là-bas. Elle ferme le four après y avoir rangé la plaque.
_ Tu les aiment pas ou quoi?
_ Boff, elles font trop d'histoires pour pas grand chose et j'aime pas ça. Mais après ici, chacun s'occupe de ses affaires.

La suivant dans le salon, nos verres de whisky coca en main on se mit à discuter de nos journées respectives.

_ Ah! Elle s'exclame, j'ai oublié de te demander, je demande toujours sache-le, qui te plaît parmi les garçons ? Parce que oui, ils sont canon ces petits cons.
_ ...
_ Tu peux dire mon mec hein, je te l'accorde il est hot. Elle pousse un soupir d'extase, regarde dans quel état ça me met de penser à lui, pfff.

Elle passe du coq à l'âne en un battement de cils. C'est tout elle et c'est fou.

_ Forcément il y en a un qui te plaît, elle s'approche de moi et m'ôte mon verre des mains. Déjà ils étaient tous intéressés comme ça t'a pas à blablater pour qu'il y ait quelque chose, elle souffle, rien qu'à voir comment ils te regardaient...
_ Oui ton copain est pas mal, mais, je lui reprends mon verre, le grand noir c'est quelque chose. J'avoue limite les yeux en cœur. C'est le genre de mec avec qui je me vois bien s'il doit y avoir quelque chose.
_ Oulah!! Je te l'accorde il est grave beau Kharl mais...je veux pas te blesser, elle me prend les mains, il est en couple.
_...
_ Il est en couple et flirt avec Sash.
_ Throw him up on the trash?
_ Yeah girl.

Puis on éclate de rire.

Punaise, fallait qu'il soit pris.

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