How it's started

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Cette journée a été longue, je n'en reviens toujours pas de me sentir aussi lessivée. Pourtant je me souviens avoir clos toute la paperasse avec mon boss.

Débarrassant mon manteau de la fine couche blanche qui le recouvrait, je sors mes clés du sac. L'insère dans la serrure puis actionne le poignet de la porte. Très vite la chaleur de mon chez moi m'enveloppe, je me débarrasse assez vite de ma couche de vêtements et de mes chaussures dans l'entrée puis évolue dans la cuisine où je ne tarde pas à faire sortir un Tupperware de hachis Parmentier que je mets dans le micro-ondes.
Le temps que cela soit prêt, je lance l'appel FaceTime.

_ Bonsoir mon cœur.
_ Bonsoir mon amour, comment a été ta journée ? Je demande le sourire aux lèvres heureuse de l'entendre.
_ Fatigante et la tienne ?
_ J'ai juste besoin de te parler ou de te voir pour que tout aille mieux, j'expire bruyamment, j'ai eu une journée chargée, haute en désaccord avec le client. Je veux venir te retrouver Matt, je ne me sens plus bien ici, je m'écroule sur le plancher.
_ Hey, bébé respire, calme toi et reprend toi. T'es la meilleure dans ton domaine, tu déchires tout et tu ne vas rien lâcher.
_ Justement, je me redresse, j'arrive plus a rien...je ne pensais pas que tout devait être si différent après Montréal.
_ Je sais mon cœur, mais il faut que tu t'accroches, il reste juste quelques mois.
_ 4 mois, c'est trop Matt. Tu me manques tellement...
_ Toi aussi mon amour, mais il va te falloir être forte. Tu peux faire ça pour nous ? Il demande faisant la moue, m'arrachant un petit sourire au passage.
_ J'ai juste besoin de te voir, te toucher, te sentir...
_ Je ferai n'importe quoi pour te retrouver mais le moment est mal choisi actuellement, il souffle un peu mal à l'aise en passant sa main dans sa nuque, on m'a placé sur un marché à plusieurs milliers de dollars sur Rosedale. Ça va être compliqué de se voir d'ici là mon coeur.

Les larmes me montent rapidement aux yeux. J'acquiesce silencieusement puis me tourne pour les essuyer.
Je ne le sens vraiment pas ces derniers temps. J'ai l'impression d'être repoussée. Peut-être que je m'emballe en me faisant des idées...je débloque c'est sûrement ça. Le stress du au travail, le manque et la fatigue...oui c'est cela.

_ Bébé, je...
_ J'ai compris. Tu bosses et c'est normal Matt. Je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec mes bêtises...
_ Jamais ce ne sont des bêtises mon coeur, il m'interrompt, tu me manques énormément et j'aimerai autant que toi qu'on se retrouve mais j'ai beaucoup trop de travail pour poser des vacances.
_ Même le week-end ? J'ose, espérant une réponse négative.
_ Ce n'est pas...
_ Ok, cool. Je crache, visiblement sur les nerfs, t'es incapable de prendre un week-end pour venir me voir...super.
_ Judie...
_ Non Matt, franchement je prends sur moi, je suis venue deux fois te rendre visite, moi aussi j'ai un travail mais je me suis rendue disponible pour le bien de notre couple.

Je profite pour récupérer le plat dans le micro-ondes, le pose sur le plan de travail et entame mon plat. Je n'avais plus trop envie de parler et lui aussi apparemment. J'étais énervée et complètement déçue par son comportement.

_ Je t'assure, dès que je peux je prendrai le premier vol.
_ Je vais terminer de manger, on se rappelle plus tard, je dis en mettant fin à notre appel téléphonique.

Je comprends sa position, elle est délicate, mais j'aurais aussi aimé qu'il se mette à ma place. Qu'il fasse plus d'effort pour nous. Il me donne la sensation d'en faire trop...

Depuis que je suis rentrée à paris j'ai l'impression que tout va mal. Je ne me sens plus vraiment à ma place. A mon travail je suis de trop.
On pourrait penser que cela est du au fait que j'étais déjà engrenée dans la machine de Montréal et que le retour est difficile mais non.
A mon retour j'ai trouvé qu'on a donné mon bureau au nouveau venu sous couvert de son piston. Ce dernier est tellement à l'aise qu'il se croit tout permis et me prend pour son assistante personnelle.

Le travail d'équipe c'est la base de ce métier, mais ça peut très vite devenir invivable avec un collègue comme le nouveau. Je supporte son comportement parce que j'ai les yeux fixés sur l'opportunité future.
La possibilité de retourner en fin d'année à Montréal et de m'y installer définitivement me donne la force de tenir. C'est mon leitmotiv, mais il faut le dire Matt ne m'aide pas non plus.

J'étais pas préparé à vivre une relation à distance, lui encore moins, mais on a du s'adapter et trouver de petits arrangements.
6h de décalage horaire ce n'est pas rien non plus.

Cependant je sens bien que les choses ne vont pas en progressant entre nous. On ne s'embrouille pas, c'est déjà ça, mais on communique de moins en moins. J'ai l'impression que je suis la seule à me battre pour cette relation, qui se démène pour deux tandis que lui observe juste la situation se dégrader.

On remarque assez aisément  tous les deux qu'on est en train de se lasser de ce système. La distance risque de tuer notre couple si on ne fait rien.

Ce n'est pas une question d'amour ou de sentiments. A ce stade je ne saurais dire de quoi il s'agit mais le constat est bien là. J'ai peur que cela n'ouvre une brèche à l'impensable. Qu'il finisse par faire tomber la sentence parce que je l'aime trop pour le faire, il n'y aura que lui pour trancher.

Mon bain pris, je me dirige dans mon lit. Je préfère ne pas lui transmettre toutes mes angoisses et envoi simplement un message lui souhaitant une bonne nuit.

Les semaines qui ont suivies étaient synonymes de désert. Ni lui ni moi n'avons fait le premier pas pour arranger les choses. Elles n'étaient pas mieux ainsi mais les circonstances faisaient qu'on avait peut-être besoin de prendre le large chacun de notre côté histoire de faire le point par rapport à nos sentiments et nos engagements respectifs.

Deux, trois semaines c'est long dit-on sans avoir de nouvelles de l'homme qui fait battre son cœur...alors imaginez ce que c'est que d'en faire le double et qu'en plus de cela vos messages sont laissés sans réponses...
Je comprenais sans comprendre ce qui était en train d'arriver, et comme je l'avais dit, seul lui déciderait de la tournure des événements, parce que je l'aime trop pour rompre avec lui même dis cette situation qui a plus que durée me rend malheureuse.

J'ai l'impression de ne pas avoir été la meilleure version de moi-même depuis que je suis rentrée. Autant pour mon couple que dans ma carrière.
J'ai régressé en tant que personne, ça je l'avoue. J'ai laissé mes peurs et mes insécurités me dominer sans émettre de résistance et j'en paie le prix en ce moment.

La force et l'énergie me manquent pour exprimer le dégoût profond qui tient mon âme face à son dernier message datant de la veille. Moi qui pensais que rien n'était plus fort que l'amour qu'on éprouvait l'un pour l'autre...hélas j'ai eu tort. La distance était apparemment une épreuve à ne pas négliger, et il a suffit d'un mois à peine où l'on a cessé de communiquer pour que tout s'effondre comme un château de carte.

J'aurai aimé crier ma peine mais mon coeur était trop endolori pour ça.
J'aurai aimé avoir le courage de demander des explications mais la peur de ces dernières ma saisie. Et comme un malheur ne vient pas seule, j'avais abandonné tout espoir de poursuivre cette vie.
Seuls ses mots avaient été le déclencheur de mes tourments.

Salut salut mes amours ! Meilleurs vœux à vous !
J'espère que vous avez passé une belle année 2024. La mienne fut chargée, raison pour laquelle j'ai été absente pendant plusieurs mois. Et cette année ne fera pas exception mais j'ai déjà la main. Je saurai m'organiser.

Alors ci-joint l'avant dernier chapitre de How it's started. J'ai pris plaisir à l'écrire mais comme toute chose a une fin, j'ai pris la largesse de vous poster le dernier chapitre pour ce soir. J'espère que ça vous plaira et surtout n'hésitez pas, comme d'habitude à partager vos avis concernant le livre.
Ça me fait plaisir de pouvoir communiquer avec vous.

Bisous x