How it's started

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Je tourne et me retourne dans mon lit, incapable de trouver le sommeil.
La lumière de la lampe de chevet éclaire faiblement la chambre, révélant mes valises sur le sol à moitié remplie de vêtements et autres de mes affaires ainsi que le bazar que j'ai fait.

Ça fait moins d'une semaine que j'essaye de faire ces putains de valise et je n'y arrive pas.
Je n'aurais jamais pensé que le départ serait aussi pénible et dur à vivre.
Naturellement, mon regard oscille dans le sens contraire à ma fenêtre, voulant détourner le regard de mes affaires éparpillées sur le sol, mais je tombe sur mon billet d'avion posé sur la table de nuit qui me rappellent prestement mon départ imminent dans deux jours.

En effet, après avoir tout vérifié, devis, matériels, jointures, électricité, plomberie etc. avec le client concernant le chantier à livrer, nous avons procédé avec ce dernier à la signature du PV de construction et nous lui avons remis la clé.

Depuis, les choses se sont accélérées pour moi, chose à laquelle je m'attendais mais pour laquelle je n'étais pas préparé. Ça fait précisément cinq jours que je suis terrée chez moi à essayer de boucler ces fichus valises mais la force et le courage me manque. Ou du moins la détermination avec laquelle j'ai faite ces valises une année plus tôt m'a quitté.

Le retour en France est insupportable pour moi bien que je pourrai revenir l'année prochaine.

Le retour défavorable concernait ma présence sur le territoire canadien car j'avais déjà un projet sur lequel on m'avait placé pour les neuf mois à venir.
Cependant, ne voulant pas lâcher l'affaire et perdre une opportunité, j'ai négocié mon affectation à la succursale canadienne. Ce que j'ai pu obtenir mais au prix de ma patience. Une année supplémentaire.

En soi je suis heureuse de pouvoir revenir, et m'installer définitivement à Montréal mais l'idée de partir maintenant m'arrache les tripes. Longtemps je me suis cachée derrière le fait de ne pas vouloir m'éloigner de ma nouvelle famille, famille que je me suis choisie et que j'apprécie énormément mais la réalité et la raison de ce refus n'ont qu'une identité.

Matthieu Estinville.  

Ce bellâtre aux yeux Hazel. L'homme qui me fait tourner la tête à n'en point finir et pour qui je veux m'installer dans un autre pays que le mien. Celui pour qui je suis prête à tout plaquer sauf mon travail.

Malheureusement il n'en est pas informé. Je n'en ai pas parlé à ce dernier parce que j'aimerai également être sûre de certaines choses, par exemple que ce sacrifice vaudra la peine bien que je lui fasse entièrement confiance mais cela ne m'empêche pas de demeurer sur mes gardes.
On a préparé tous les deux la suite de notre histoire, comment on s'organisera pour avoir du temps pour nous entre nos occupations respectives histoire de ne pas laisser notre relation s'effriter avec le temps et la distance même si nous sommes conscients que les choses ne seront pas aussi faciles que nous l'espérons.

Tout doucement, dans le calme de la nuit, mes yeux lourds de sommeil se ferment.

Quelques heures après avoir ouvert les yeux, j'ai bouclé mes valises, me suis attelée au rangement sommaire de l'appartement avant mon départ, ensuite j'ai pris une douche.
Plus tard, j'ai reçu la visite de mon superviseur, nous avons longuement discuté sur mon avenir dns la boîte à mon retour et j'en ai profité, en plus de le remercier, de lui remettre les clés de l'appartement. Étant donné que la departure est pour le lendemain.

_ Enfin arrivée, je souffle d'apaisement une fois dans mon cocon d'amour.

J'entreprends de mettre mes valises dans un coin de l'appartement histoire de ne pas gêner le passage puis je file en cuisine.
Pour ce soir on va faire simple. Je veux passer un temps mémorable avec mon copain. Pour cela rien de mieux que des pâtes et du vin.

Le temps que tout puisse cuire, mon œil accroche l'horloge, 18h. Matt ne va pas tarder.
Je passe rapidement un coup de balai, aménage notre espace pour ce soir, pose ça et là des bougies puis abaisse la luminosité des éclairages pour l'ambiance romantique.
Dans la douche, je fais pareil, je remplis la baignoire d'eau chaude, de parfums et d'huile essentielle de lavande, prépare nos draps de bain et dispose en plus deux verres de vin rouge.

Retournant dans la pièce principale, j'ai à peine le temps d'arrêter le feu que le cliquetis de la porte se fait entendre, laissant apparaître celui qui fait briller mes yeux.

_ Et eux qui voulaient qu'on se fasse tous un restau...
_ Bonsoir, je me love contre lui.
_ Tu m'as manqué.
_ Toi aussi tu m'as manqué, j'embrasse tendrement ses lèvres alors que ses bras enveloppent ma taille.

On se sépare un instant, reprenant nos souffles. Sur ses pas, je lui prends sa mallette des mains et l'invite à me suivre.

_ On s'est tous vu il y a 2 jours, je dépose sa malette sur le lit, on a pu se dire au revoir, mais pour ce qui est de ma dernière nuit ici je ne veux la passer qu'avec toi.

Je l'attire de nouveau à moi, dépose des baisers sur sa mâchoire et l'observe petit à petit s'abandonner. Je défais dans des geste doux et précis sa cravate, déboutonne sa chemise, pousse mes mains dans son dos pour la lui retirer et la jette quelque part dans la pièce. Silencieusement, j'observe son torse magnifique recouvert d'un petit duvet, j'y passe la pomme de mes mains puis je me colle à lui, surélevant la plante de mes pieds, de ma bouche je titille sa lèvre inférieure pulpeuse à souhait tandis que lentement ma main retrouve ses côtes, glissent le long de ces dernières pour atterrir sur la boucle de sa ceinture.
Tout de suite, ses yeux clos au départ s'ouvrent, me laissant apercevoir ce beau regard Hazel prendre une teinte plus sombre, se dilatant sous l'excitation que nous ressentons.
Toujours immobile, nos regards accrochés, je défais sa ceinture et elle retrouve sa chemise.

Là seulement, je m'écarte, abaissant la température entre nos deux corps prêts à fondre l'un contre l'autre.

_ Tu es bien silencieux ce soir, je le taquine, suis-moi.

En tête de file, je le mène dans la salle de bain que j'ai préparé pour nous. Je m'assois sur le rebord de la baignoire, plonge ma main dans l'eau pour prendre la température de cette dernière.

_ Déshabille toi.

Sans broncher, Matt retire un à un pantalon puis caleçon et pour plus de fun, tourne sur lui même puis s'avance dans une démarche féline vers moi. Arriver à ma hauteur, il m'octroie un baiser, puis de ses mains il m'attire à lui.
Sauf que ce soir, c'est moi qui commande. Je me soustrais à lui, lui ordonne silencieusement de se mettre dans le bain.
Une fois qu'il obtempère, je lui remets une coupe de vin entre les mains. Son regard toujours présent sur ma personne, je fais passer ma robe par dessus mes épaules, mes sous-vêtements suivent.
Doucement, je m'installe dans la baignoire, dos à lui ma coupe pleine dans les mains et nous profitons de ce moment en partageant nos journées depuis la dernière fois qu'on s'était vu.

Notre soirée évoluant paisiblement dans la salle de bain, les mots qui autrefois traversaient nos lèvres se sont mués en souffles coupés sous le contacte des mains de Matt sur ma peau déjà bien sensible.
Sous l'eau trouble, nos corps en fusion se dévorent passionnément et le vin qu'il verse sur le haut de mon corps pour directement s'en abreuver me rend que plus folle sous son touché.
Mais rapidement, Matt me tient fermement, sors de la baignoire et nous entraîne prestement dans son lit où sans relâche ses coups de rein nous mènent au point de non retour.

Quelque peu essoufflé par notre corps à corps et toujours entre mes cuisses, Matt bouge lascivement, me procurant du plaisir à nouveau. Sentant l'orgasme arriver, il dépose des myriades de baisers dans mon cou puis remonte sur mes lèvres qu'il embrasse fougueusement.
Me sentant me contracter au maximum, il ralentit.

_ Regarde moi, ne ferme pas les yeux, il souffle, encrant son regard incandescent dans le mien.

Toujours sous ses balancements de hanche me faisant de plus en plus me perdre, il surélève mes mains au-dessus de nous et sous une énième poussée, je fonds sous son corps.

_ Je t'aime mon petit ange, il déclare tout près de mon oreille après s'être lui aussi relâché.