Chapitre II

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J'ai cumulé deux jobs à moi toute seule sur une semaine et demi en plein chantier.
Dieu merci il n'y a pas eu d'intempéries, ni de problèmes liés à la sécurité des ouvriers ou de retards dans la livraison des matériaux. On dit bien que c'est lui qui change les temps et les circonstances, alors je suis heureuse de ce que tout ce soit bien passé. Je ne sais pas trop comment j'aurais réagis et mieux vaut pas je crois.
Ce qui est cool par contre, c'est que je serai payé pour ma dévotion comme me l'a spécifié monsieur Kent.

Note à moi-même, ne plus rejeter l'aide qu'on me propose quelle qu'elle soit.

Présentement nous somme à la phase la plus sensible du monde de la construction. La fondation. Celle que je redoute le plus après le cadrage car c'est le cœur même d'une construction.
Rate la fondation et ta construction ne tardera pas à s'effondrer.

Pour l'heure et la construction qui devait commencer, je ne me sentais pas de cumuler les casquettes de chef de chantier et de conducteur de travaux alors j'ai déclaré forfait et ai demandé à mon superviseur de rapidement placé quelqu'un avec moi.

Le jour qui a suivi —comme quoi demandez et l'on vous donnera— je me suis retrouvée avec un nouveau conducteur de chantier qui n'est autre que Philippe, un ancien collègue qui travaillait déjà depuis deux ans dans cette entreprise alors que j'y faisais mes stages.
Puis quand on m'a engagé pour un CDI un an plus tard lui il partait pour le Québec.
Et pour toutes les fois où l'on a eu à bosser ensemble c'était parfait. Du coup je suis on ne peut plus sereine pour la bonne gestion du projet.

Si vous saviez combien de fois on était joyeux de se retrouver Philippe et moi sur ce chantier.



Sortant ce soir là du chantier, je me rends particulièrement heureuse chez moi. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas été à cause de cette surcharge.

Je suis presque arrivée quand je reçois un message de Alessia.

De Alessia
« T'es libre aujourd'hui ?» 18:34

À Alessia
« Oui, tu peux passer, c'est moi qui régale ce soir. » 18:35
« Mais pointe toi un peu plus tôt» 18:35

Rebroussant chemin pour faire des courses, je me rends au super marché le plus proche et prends de quoi nous nourrir copieusement ce soir. J'avais une envie de dernière minute.

Une fois à la maison j'ai tout juste le temps de me doucher et d'enrouler une serviette autour de mon corps après avoir fait ma routine de nuit que la sonnette retentit.

Je lance un coup d'œil au cadrant et remarque qu'il n'est que 19h25. Je prends rapidement mon peignoir en soie que j'enfile en chemin.

Ouvrant la porte à la volé, me disant que ce n'est qu'elle, je lâche un salut rapide et retourne rapidement dans ma chambre me vêtir d'un jean et d'un tee-shirt beige que j'avais déjà étalé sur mon lit au préalable. Je coince mes cheveux dans une pince, mets une paire de claquette puis m'asperge de brume.

Un pied dans le salon, je me rends compte que nous ne sommes pas que toutes les deux.

Qu'est-ce qu'ils font tous là ? Enfin surtout lui? On est pas pote que je sache.

Ne pouvant pas me rétracter, je me contente d'avancer et de saluer mes invités.
Avec lui je ne sais pas trop comment réagir.
Sergio et Alessia passe par ici au moins une fois chaque deux semaines pour voir si je vais bien, le temps que je m'adapte mais lui, en dehors de ce soir au Bangers je ne l'ai plus revu et j'en ai encore moins entendu parlé. Je suis perdue là.

_ Vous êtes venus en avance. Par tôt je voulais dire 20h Alessia.
_ On était déjà dans les parages et on s'est dit autant venir une bonne fois, me répond Sergio.
_ Qu'est-ce que tu as fais?
_ Je sors du boulot là, je rigole, j'ai eu tout juste le temps de faire les courses et me doucher que t'es là petite teigne. Je vous sers quelque chose? Y a des sodas, de l'eau, de l'eau gazeuse, du Schweppes, du vin, de la crème de cassis, du gin et du martini, je propose à leur intention.

Faisant comme chez elle, Alessia ouvrit le placard de ma table basse et en sorti le martini souhaité par les garçons et la crème de cassis.
Tandis que moi je viens avec les verres et les dessous.
Déposant le tout, je leur intime de faire comme chez eux, après avoir signalé que je me retirais en cuisine pour préparer le dîner.

Quelques secondes plus tard, elle me rejoint en cuisine nos verres en main. Sans hésiter je pris une grosse gorgée du breuvage. Avant de la regarder avec les gros yeux pour qu'elle comprenne que je suis sur le point de la questionner.

_ Il fait quoi ici? Je demande doucement car ma cuisine est ouverte et donne directement accès dans le salon.
_ Ils traînaient ensemble après le boulot et m'ont pris. Faut dire que la technologie ça n'aide pas souvent. Elle souffle alors que je déballe les sacs. Siri a lu ton message et ils ont su. Sergio a proposé à son pote de taper l'incruste et je me suis dis que ça ne te dérangerai pas vu que vous vous entendez super bien tous les deux. En même temps il m'a pas trop laissé le choix, elle prend une gorgée de crème, je crois que Matt en pince pour toi cela dit, apparemment il arrête pas de parler de toi à Sergio.
_ On peu dire que j'ai eu de la chance d'avoir fait autant de course. Je blague histoire de détourner la conversation mais c'est peine perdue.
_ Plus sérieusement, elle se reprend, qu'est-ce que t'en pense? Il est mignon non? Yeux verts, bouche pulpeuse, corps de fou malade !
_ Ouais on va pas se mentir mais...je l'observe discrètement, je sais pas, y a pas de feeling entre nous, en plus on a jamais eu à discuter tous les deux, je termine en assaisonnant la viande hachée.
_ Oui c'est vrai car tu étais occupé à loucher sur Kharl. Mais il faut le comprendre, il a eu un coup de foudre pour toi. C'est comme ça, ça ne se contrôle pas, elle chuchote.
_ Lave moi ces légumes aux lieux de me raconter des conneries, on rit toutes les deux à ma phrase.

Cette soirée promet d'être gênante. J'espère qu'il ne sera pas lourd, ça m'embêterai de devoir être ferme avec lui.

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