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_ Qu'est-ce qui se passe avec Matt? C'est la dixième fois de la journée qu'il m'appelle, elle regarde son cellulaire, si on compte hier ça va faire trente, elle affiche une mine de dégoût, heureusement que je dormais.
_ Me parle pas de lui Sach, je finis par dire lasse, il me tape sur le système en ce moment.

Aujourd'hui nous sommes un dimanche matin et par cette journée anormalement ensoleillée on s'est décidée à prendre un brunch avec les filles au Lys&Bird's, le salon de thé et pâtisserie préférée de Sacha. Olly manque malheureusement à l'appel, ce qui est assez répétitif ces derniers temps. Elle est, pour cette fois, à New York voir sa famille avec Clark. Ils ne rentreront que dans deux semaines selon les dires de Alessia.

_ Ce matin il m'a appelé en panique, me demandant où tu étais passé. Ne me dis pas que tu es partie sans avertir Ju.
_ Ale, j'ai vraiment pas envie de parler de ça.
_ Tu devrais en parler avec lui ou nous le dire au lieu de tout garder pour toi et ensuite mettre des distances entre vous. Ça se passe si mal que ça ?

Je fais mine de ne pas les écouter, touille mon blossom tea et suce ma cuillère grossièrement.
Je déteste être dans ce genre de situation et le pire dans tout ça, c'est que c'est la première fois que ça m'arrive.

_ Il faut qu'il comprenne certaines choses, je lâche après avoir déposé ma cuillère, je suis chez lui depuis déjà vingt jours et je vais en passer sûrement plus parce qu'une peste a réussi à convaincre mon frère de repousser son vol, je lance un sale regard à Sasha qui pince ses lèvres entre elles retenant son rire de peste, tu ries je t'étrangle avec la sangle de ton sac, je la préviens, bref j'en ai marre, je souffle en m'affaissant dans mon siege.
_ En gros Matt n'y est pour rien!
_ Si si, c'est le pire je t'assure! Je clame ne voulant toujours pas éclairé mon entourage sur son acte.
_ Mais tu vas parler oui!! S'impatiente Alessia voulant comprendre, ou il faut que je te secoue ?

Je les regarde et marmonne quelque chose d'incompréhensible dans ma barbe.
J'ai pas l'habitude d'étayer mes problèmes de couple à qui que ce soit, même histoire d'avoir un avis extérieur. Depuis Coralie, c'est devenu une habitude pour moi de ne pas en parler, c'est devenu une habitude de tout garder pour moi.

_ Vous vous êtes disputé? Surenchérit Sasha

Je secoue négativement la tête.
A quoi bon? On a même pas l'occasion de le faire ça aussi.

_ Qu'est-ce que tu veux qu'il arrête ou qu'il change? Poursuit Alessia.
_ Qu'il brûle cette putain de console, je souffle, j'en ai ma claque. Je suis seule à la maison toute la journée, quand il rentre j'ai à peine droit à un bisou, il prend sa douche, il mange la nourriture que J'AI préparé ensuite il passe un temps fou sur sa putain de PlayStation. Je finis par tout déballer.
_ Mais...
_ Et le comble c'est qu'il n'a pas de temps pour moi, je suis comme une plante verte...j'ai l'impression que je ne lui plaît plus autant que ça au final, rien ne va jamais plus loin entre nous, je lâche de but en blanc ma tirade.

Les filles éclatent de rire à ma grande surprise. Je ne sais vraiment pas ce qu'il y a de drôle dans les faits que je leur ai relaté.

_ Je voulais dire que le jeu de séduction qu'il y avait entre nous au début semble être mort! J'ai l'impression que parce que je suis chez lui il me prend pour acquise, il ne fait plus aucun effort. J'ai l'impression d'être invisible et ça je ne le supporte pas. Alors je suis partie, je passerai récupérer mes affaires tout à l'heure et je rentrerai chez moi. j'avoue.
_ Est-ce que tu as essayé d'en parler avec lui?
_ Tellement de fois...
_ Tu lui as clairement dit que ça te posait un problème qu'il soit tout le temps branché sur sa console plutôt que de passer des moments avec toi ?
_ Pas comme ça mais je le lui ai fait comprendre Sacha!!! Dieu sait combien de fois ! Je pose la main sur mon front, il m'a promis de faire des efforts pourtant...je comprends juste qu'il n'en a rien à foutre qu'on passe du temps ensemble ou pas. S'il t'a harcelé c'est parce qu'il s'est rendu compte que je l'ai bloqué.
_ Tu as agi comme une gamine pourrie gâtée là Judie, commence Alessia, tu aurais du lui dire pourquoi ça te pose problème. Elle pose sa tasse, tiens on va faire quelque chose, donne moi ton téléphone, qu'on arrange tout ça. Elle tend sa main vers moi.
_ Si tu penses que je vais le débloquer tu te goures.

On finit par passer à autre chose et rentrer plus tôt que prévu du brunch Alessia et moi puisque Sacha a été appelé pour une urgence médicale.
Passant le pas de la porte de chez moi étant devenu leur repère, je tombe sur beaucoup de paires d'yeux, parmi lesquelles le Hazel de mon copain avec qui j'entre facilement en contact.

Les saluant rapidement, je prends le chemin menant à ma chambre, Matt sur mes pas.
A peine la porte ouverte, il s'empresse d'y entrer également et me plaque doucement contre cette dernière.

Poster devant moi, yeux dans les yeux, une guerre silencieuse se joue. Non, cette fois-ci il n'est pas question de celui qui baisse les yeux a perdu.
Il me regarde durement, on se jauge tous les deux, pour voir qui s'emportera en premier.

_ Je déteste ce que tu as fais hier, cette manière de réagir.
_ Tu n'avais qu'à agir comme il se devait et ça ne serait pas arrivé.
_ On aurait du en parler toi et moi, il me caresse la joue.
_ Je rêve secrètement de brûler ta console. J'avoue puisqu'il veut qu'on en parle. Quand tu es dessus tu m'oublies, j'ai l'impression à ce moment là de ne pas exister pour toi, tu me donnes l'impression que je t'ennuie ou quelque chose du genre.
_ Absolument pas mon bébé d'amour, il tient ma tête entre ses mains, je veux que tu aies de l'espace, du temps pour toi, je ne veux pas t'imposer ma présence à longueur de journée déjà qu'on partage tout actuellement. Je ne veux pas que tu te lasses de moi c'est pour ça que j'essaie de ne pas trop être sur tes côtes. Mais jai compris que je m'y suis mal pris en voyant ta réaction.
_ D'accord, mais si j'avais eu besoin d'espace je te l'aurais dis. Je sors ma tête de ses mains, tu m'as donné l'impression que je ne te plaisais plus.
_ Le jour où ça arrive crois-moi, je te le dirai. Pour l'instant tu me plais toujours autant que le premier jour où j'ai fait ta rencontre.

Toujours dans la même position, il se rapproche de moi, tellement proche que l'on partage la même air.

_ Tu me pardonnes ?
_ Tu es sûr que je te plaît vraiment ? Parce que tu ne me donnes pas cette impression. Tu arrêtes tous nos moments intimes, c'est comme si tu ne veux pas me toucher.
_ Tu vas devoir te sortir toutes ces idées de ta petite tête mon coeur, si tu savais combien d'effort ça me demande pour tout arrêter...
_ Alors ne fais aucun effort, laisse les choses se faire tout simplement.
_ Tu as envie de moi à ce point? Il me taquine, t'avais qu'à me le dire tu sais, il prend mes mains, ce que je veux c'est qu'on soit tous les deux sur la même longueur d'onde.
_ Je veux juste être avec toi c'est tout.

Je le contourne pour retrouver mon lit où je dépose mon sac. J'entreprends d'enlever mes chaussures quand je le vois s'abaisser à ma hauteur. Il saisit ma jambe, remonte ma longue jupe en jean et une fois qu'il voit la fin de ma botte en cuir, il abaisse délicatement la fermeture de cette dernière et la ôte.

Silencieuse et en haleine face à sa prochaine action, je le regarde faire.
Il retire la chaussette que j'avais en dessous puis embrasse ma jambe nue, ne manquant pas de me regarder dans les yeux.

J'observe chacun de ses gestes, notamment ses mains qui défont ma fermeture et s'introduisent dans ma jupe.
Comme s'il me faisait passer un message, ses gestes sont lents, emprunt de douceur mais son regard me crie et me projette au milieux de cette candeur toutes les choses indécentes possibles et inimaginables qu'il me ferrait.

Fermant les yeux, appréciant sans aucun doute ses doigts sur ma vulve une fois qu'il eut décalé ma culotte, je me mordais à présent les lèvres pour ne lâcher aucun son tellement il était habile.

Redescendant brusquement de la montagne que je gravissais, mes yeux s'ouvrirent au même moment. Me réadaptant à la lumière, je le vois à présent adossé nonchalamment sur la porte un sourire insolent pendant sur ses lèvres.

_ Nous terminerons à la maison, je l'observe pantelante, les muscles de sa mâchoire tressautant, ce soir, dit-il avant de sortir.

Je m'étale à nouveau sur le lit après avoir soufflé de frustration. Il ne me reste plus qu'à changer ce drap maintenant.

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