「 ʟᴇ ᴄᴀᴜᴄʜᴇᴍᴀʀ 」- 𝗧𝟭

Chapitre 9 - Première danse

C'était le dernier soir, la dernière nuit, et il y avait une fête organisée dans le camping. La musique hurlait à fond ; les vacanciers s'amusaient, dansaient en buvant ; l'espace de restauration à l'extérieur et le bar avaient été décorés ; bref, c'était chouette, et tout le monde semblait heureux. Tout le monde, sauf moi.

Pourtant, j'avais vu Jungkook s'éclipser avec Gahyeon un peu plus tôt. Mais je n'étais pas heureux pour autant. Pourquoi ? Parce que Park Jimin. Comme toujours depuis une semaine.

Il n'avait pas pris ma menace au sérieux en fin de matinée, et il avait continué de m'emmerder, et de flirter avec moi. Parce que oui, quoi qu'il puisse en dire, il flirtait avec moi. La preuve en était qu'il dansait depuis une dizaine de minutes avec une belle blonde, son cocktail à la main, et qu'il me jetait des coups d'œil de temps en temps, probablement pour vérifier si j'étais jaloux ou non. Malheureusement pour lui, non.

Il avait bien essayé de danser avec moi en début de soirée, mais je l'avais envoyé balader.

Avant qu'il ne s'enfuît, Jungkook avait sautillé un peu avec moi, puis Sojung, mais j'étais vite retourné m'asseoir parce que ça ne m'intéressait pas. Je préférais regarder les autres s'amuser, assis sur ma chaise à siroter mon verre. Mais Jimin ne semblait pas décidé à lâcher l'affaire, parce que lorsque la musique s'arrêta, je sentis qu'il s'approchait de moi, sans même relever les yeux.

« Ne reste pas là, tu fais pitié, Hoseok.

– Mais je m'en fiche, Jimin, rétorquai-je avec un large sourire.

– Mais c'est la dernière soirée ! Viens t'amuser !

– Mais je m'amuse avec mon verre, assis à la table.

– Tu parles, tu fais alcoolique dépressif...

– Ça m'est égal.

– Quand je te disais que tu étais coincé, je ne pensais pas que c'était à ce point.

– Je ne suis pas coincé, Jimin.

– Alors prouve-le.

– Le prouver ? Et pourquoi est-ce que je le devrais ?

– Parce que tu soutiens que je mens.

– Et alors ?

– Je ne mens jamais.

– La preuve que si.

– Non. Tu es coincé.

– Très bien, si ça te fait plaisir de le penser.

– Ça ne me fait pas plaisir, loin de là. D'ailleurs, je te fais remarquer que tu es toujours mon andouille.

– Dans tes rêves, Jimin.

– Si. Tu es mon andouille, alors-

– Je ne suis rien du tout.

– Alors tu vas venir danser avec moi, continua-t-il.

– Tu me les brises.

– Allez ! C'est le dernier soir !

– Justement. Moins je te verrai, mieux je me porterai.

– Tu sais que c'est affreusement blessant ?

– Ne me fais pas rire. »

Étonnamment, il ne répondit pas. Je remontai donc mes yeux dans les siens, et quelques secondes plus tard, il tourna les talons. Il était vexé ? Grand bien lui fasse.