Épilogue

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Lorsque je sortis des bras de Morphée, encore épuisé et légèrement nauséeux, je mis un instant à rassembler toutes les pièces du puzzle afin que mes souvenirs reviennent en totalité. Cependant, je n'eus pas besoin de tourner la tête pour savoir ce que j'allais trouver à côté de moi : j'avais bien senti que mon lit était vide.

Recroquevillé sur moi-même, je tirai sur mes cheveux en grognant et en m'insultant. Je m'étais fait avoir. Quel con. À quoi je m'attendais, en réalité ? À me réveiller à ses côtés, dans ses bras, le couvrir de baisers et prendre le petit déjeuner ensemble les yeux dans les yeux sous les ricanements de mes colocs ?

Oh merde. Est-ce que quelqu'un l'avait vu sortir de ma chambre ? Est-ce que quelqu'un l'avait vu entrer, également ? Il y avait au moins une personne qui savait qu'il avait passé la nuit ici, il y avait forcément quelqu'un qui l'avait fait rentrer dans l'appartement. Mais qui ?

Je fus bien tenté de m'enterrer sous ma couette une fois de plus. J'étais davantage perdu que la veille. Je savais encore moins ce que je voulais, ou plutôt si, j'avais l'impression de vouloir quelque chose, ou au moins de l'espérer, sans l'assumer.

« Je ne te demande rien pour demain, je n'espère rien », m'avait-il dit. Mais aurait-il voulu quelque chose, en réalité ?

Son discours, ses gestes pendant... Son inquiétude à me voir lui tourner le dos après... Est-ce que j'avais rêvé tout ça ? Non. Mais est-ce que ça avait voulu dire quelque chose, pour lui ?

Oui, j'avais fait les choses bien, c'était évident. Dans n'importe quel cas de figure, j'aurais fait les choses bien. Mais il avait semblé différent. Est-ce qu'il avait été angoissé en réalité, et que je ne l'avais pas vu ? Ou est-ce que ce serait son masque qui serait tombé ?

« Est-ce que je peux t'embrasser une dernière fois ? », m'avait-il demandé avant que nous ne sombrions. Putain, il me rendait vraiment dingue. Je ne le comprenais pas. Il était la plus grosse énigme que j'avais eue à résoudre jusqu'ici.

J'emmêlai mes cheveux en grognant une fois de plus, et je me levai. Le réveil m'indiqua qu'il était plus de treize heures, alors je me rassurai en me disant que tout le monde devait être parti.

J'enfilai quelques vêtements, traversai ma chambre, et j'entrouvris discrètement la porte. Aucun bruit. Je l'ouvris plus largement et mis un pied dehors. Rassuré, je quittai la pièce, jetai un coup d'œil au salon où le canapé et le matelas gonflable étaient vides, et les plaids et couvertures soigneusement pliés et entassés.

Je partis pour la cuisine, et je tombai sur Yoongi.

« Salut, lâchai-je.

Salut. Bien dormi ?

Oui, mais pas assez. Je suis épuisé.

Tu t'es couché tard, aussi.

Ouais, je comprends pas pourquoi je suis déjà réveillé, du coup. »

J'ouvris le frigo afin de trouver des restes à grignoter, quand quelque chose me fit tiquer. « Tu » ?

Mon cœur accéléra et j'inspirai profondément. J'étais le seul à être fatigué, c'est tout.

« Des nouvelles de Kook et Gahyeon ?

Non. Lui est encore au lit, et elle je ne l'ai pas croisée.

On lui tirera les vers du nez quand il arrivera.

C'est ça. Et toi ?

Et moi ? Quoi, moi ?

「 ʟᴇ ᴄᴀᴜᴄʜᴇᴍᴀʀ 」-  𝗧𝟭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant