Chapitre 18

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 Liesse sort de la salle de bain, vêtue d'un pantalon clair et d'un haut vert émeraude, fluide et bouffant.

– Oh, ça change ! T'as acheté ça quand ? demande Agatha.

– C'est Mina qui me l'a donné. Elle a une collection de vêtements, on cherchait un truc à me mettre pour les Médiévales, et j'en ai profité pour prendre autre chose.

– Ah bon ? Tu vas te déguiser pour les Médiévales ?

– Oui, comme je fais partie des bénévoles, Mina et Xav ont insisté pour que je porte aussi un costume.

– Il me tarde d'y être, alors ! Je sens que ces vacances t'ont fait le plus grand bien, je suis contente !

Agatha l'embrasse au passage. Liesse ramène ses mèches avant avec une épingle pour une coiffure en attache, libérant les autres en boucles rebelles jusqu'en bas du dos.

– Qu'elle est belle, notre fille ! Hein, chéri ?

Kévin relève la tête.

– J'espère que tu ne fais pas de folie avec Sasha !

– Papa !

– Quoi ? T'es plus une enfant !

– J'y vais, et ne vous inquiétez pas pour ma vie intime, je la gère !

Kévin grommelle dans son coin.

– On te fait confiance, assure Agatha. Dis, Lili, tu pourrais simplement passer à l'office de tourisme pour nous inscrire à la sortie en hélicoptère ? Tiens, je t'envoie nos cartes d'identité en photo, il me semble que l'office a besoin des numéros pour l'inscription.

– Oui, oui, j'y penserai. A ce soir, Sasha m'attend !

**

Liesse et Sasha descendent sur un chemin de plus en plus obscur. La végétation se fait plus dense.

– Tu m'emmènes où comme ça ?

– Sois patiente, tu verras !

Elle se sent en décalage, bien trop apprêtée pour une balade dans les broussailles. Lui a opté pour un T-shirt noir, un pantalon de jogging et des baskets confortables. Il se retourne et elle devine un sourire énigmatique.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– T'es surprenante, c'est tout !

– Je ne vois pas en quoi, réplique-t-elle en se défaisant d'une ronce prise sur son pantalon avec l'élégance d'une autruche sur patins à roulettes.

– Tu n'as pas peur de moi ?

Liesse réfléchit. C'est vrai qu'elle suit un homme qu'elle connaît depuis moins de trois semaines, seule, dans une forêt reculée. Un homme qui s'avère être une gargouille.

– Non, je ne sais pas trop pourquoi, mais je te fais confiance.

Elle repense néanmoins à tout ce qu'elle a lu. Sasha s'est arrêté. Des rayons d'or traverse la canopée, éclairant le visage de Liesse. Le soleil dessine une auréole sur ses cheveux sombres.

– Je me demandais, est-ce que ça te fait mal, quand tu te transformes ?

– Je ne sais pas.

Face à l'air intrigué de Liesse, il poursuit :

– C'est comme une amnésie. Lorsque c'est le moment, je sais que je vais me transformer, et je sais que je vais mener à bien ma mission. Mais lorsque je reprends ma forme humaine, j'ai tout oublié des sensations.

Le cœur en LiesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant