Chère Chloé - Tome 1

32 - La danse

"A ne rien tenter, on peut aussi ne rien vivre"

Auteur inconnu

J'attrape sa main, ravie à l'idée de m'échapper de la soirée quelques minutes, et je le laisse m'entraîner vers de nouvelles allées végétales. Mais cette fois-ci, l'ambiance est plus sombre puisque certaines bougies se sont consumées, créant une atmosphère plus... secrète. Matt me guide, m'explique l'histoire de ce jardin, et affiche une joie communicative. Je reste accroché à lui, savourant ce contact qui est rassurant. Il me fait sourire malgré toute la tension qu'a générée cet événement.

- Attends, lance Matt en s'arrêtant sans que je comprenne. Ferme les yeux.

Je panique.

- J'ai une surprise, reprend-il en posant sa main sur la mienne afin que je reste accroché à lui. Fais-moi confiance.

Ce n'est pas forcément ma spécialité mais son sourire me donne envie d'y croire. Alors, je prends une inspiration, me tiens un peu plus à lui et ferme les yeux, sentant mon cœur s'accélérer.

Pourquoi ? Seul lui le sait.

- Maintenant, annonce Matt, tu vas utiliser tous les autres sens. Que sens-tu comme odeur florale ?

Collé à lui, j'inspire en me concentrant sur ce qu'il se passe autour de moi.

- Le jasmin.

- Lequel ? Souffle-t-il contre ma peau.

Oh bordel, sa voix suave !

- Tu m'en demandes trop, je lâche en réfléchissant malgré tout.

Mais mon cerveau est emballé par cette proximité.

Ainsi, les yeux fermés, je sens encore mieux ses muscles se contracter lors de ces mouvements, son parfum aux notes de musc, son énergie qui me porte, et son sourire dans sa voix.

Je vais mourir avant la fin de cette soirée !

- Jasmin étoilé, finit-il par ajouter en reprenant doucement la marche. Garde les yeux fermés, j'ai envie de te faire découvrir une nouvelle façon de voir les choses. La nature n'a pas besoin d'être vue puisqu'elle développe tous tes sens. Qu'est-ce que tu entends ?

- Que nous nous éloignons de la fête ?

Je l'entends rire.

Même les yeux fermés, il m'hypnotise !

- Tu es perspicace ! Mais ce n'est pas cela que je voulais.

- Mmmh...

J'essaye de mettre un nom sur le cri que j'entends. Malheureusement ce n'est pas Margaret qui se fait égorger, mais simplement le champ d'un oiseau.

- Un hibou ? Je demande.

- Parfait. Leur hululement peut être audible à 1 mile.

Nous continuons ainsi pendant plusieurs minutes, et le sentiment de légèreté me gagne de plus en plus. Je le laisse me guider, et bizarrement, j'ai confiance en lui au point de le laisser m'entraîner loin de la soirée. Je ne sais pas où il m'emmène, ni quelles sont les raisons, mais je me laisse porter.

Il a un don impressionnant, sa sœur avait raison !

- Tu vas pouvoir ouvrir les yeux, lance le blond en s'arrêtant doucement.

Je l'imite et attends quelques secondes.

- Le jardin secret de ma mère.

J'ouvre enfin les yeux et mon souffle se coupe.