Chère Chloé - Tome 1

50 - Adios con el corazon

"Ce n'est pas que la vie soit courte,

C'est que le temps passe vite".

Henri Jeanson

- Défronce tes sourcils, chuchote Edmond. Tu me fais penser à ma femme.

Je lui lance un regard en coin.

- Je vais contacter un chirurgien esthétique dès demain pour éviter de ressembler à ça, je lâche en buvant une gorgée de vin.

Nous rigolons ensemble puis le grand-père reprend :

- Fais attention à ne pas trop boire, je ne serais pas là pour te faire monter dans l'avion.

Mon estomac se contracte à cette pensée.

Il faut absolument que je parle à Matt. Et j'ai toujours repoussé ce moment, car j'ai peur de sa réaction. Mais plus que ça, j'ai peur de la mienne. Ma peur de partir. Ma peur de devoir quitter tout ça. J'ai peur de le blesser, et de le faire fuir.

Une main se pose dans mon dos et je reconnais son parfum aux teintes de musc.

Matt.

Il passe un bras autour de ma taille, et j'aime la manière dont mon corps réagit. J'aime ce sourire qui se dessine sur mes lèvres sans que j'ai besoin de le commander, cette pression dans mon estomac, et cette accélération dans ma poitrine.

- Puis-je vous emprunter votre petite-fille, demande-t-il à Edmond en se positionnant à mes côtés.

Le grand-père me lance un clin d'œil complice.

- Des personnes veulent te voir, m'annonce mon cavalier en m'entrainant vers un autre endroit de la soirée. Ce que j'adore ce soir, c'est que personne ne me parle de travail ou affaire. Ils me posent tous des questions sur toi, et l'incroyable chance que j'ai de t'avoir à mes côtés.

Je rigole et lui donne un coup de coude.

- Loveur que tu es !

- C'est officiel ma chère Chloé, je veux que tu m'accompagnes à toutes les soirées.

Mon estomac se tord douloureusement.

- Matt, justement je...

- Chloé, te souviens-tu de mes parents ? Me coupe-t-il subitement.

Oh bordel !

Je n'étais absolument pas prête mentalement à cela.

Je reconnais les deux personnes rencontrées lors du gala, totalement intimidées par ceux qui ont été sous les feux des projecteurs toute la soirée. J'aimerais être détendue, mais là, j'ai une double pression !

- Monsieur et Madame Dambury, je salue. C'est un plaisir de vous revoir.

- Nous te rencontrons enfin, lance son père avec la même malice que son fils sur son visage.

- Plutôt, nous la rencontrons à nouveau, rectifie sa mère.

Elle me sourit avec douceur, et Monsieur Dambury reprend la parole.

- Certes. Mais nous avons beaucoup entendu parler de toi ces derniers temps. J'avais hâte de te connaitre un peu plus.

Je me sens rougir jusqu'à la racine de mes cheveux.

- Comment se passe votre soirée ? Demande sa mère en nous observant, Matt et moi.

Je lance un regard à Matt dans l'espoir qu'il réponde à ma place. Ma gêne va me faire dire n'importe quoi, et je n'arrive toujours pas à supporter la pression de cette rencontre.