18 - Couché de soleil sur Londres

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"Être, c'est être la.

Vivre, c'est profiter d'être la".

Jean Cocteau


Je réalise que je suis déçus qu'il s'éloigne et qu'il continue la visite comme si de rien était. Comme s'il n'y avait pas cette énergie entre nous. Ou peut-être est-ce seulement moi qui la ressens ?

Avec un regard pareil, il faut me comprendre.

J'essaye tant bien que mal de me concentrer sur les trésors de la ville, et non sur l'homme à côté de moi. Je raisonne mon cerveau qui s'emballe à chaque fois que nos épaules se touchent, à chaque fois qu'il me sourit, ou même lorsqu'il marche devant moi.

Je me sens belle à chaque fois qu'il me regarde.

La culture d'Ethan m'impressionne, ses connaissances semblent être un puits sans fond. Chaque question que je pose, trouve une réponse. Mais pas que, puisqu'à chaque endroit il présente le lieu tel un guide touristique. Un guide de luxe quand même car avec cette chemise aux petits dessins de fruits, il est vraiment séduisant.

- Vous n'avez pas mangé depuis 2 heures, vous arrivez à tenir ? Me taquine-t-il.

- Oh si j'ai vraiment faim, je vous mangerais vous.

Je me stoppe net, consciente que ma phrase aurait pu être mal perçue. Son rire mélodieux se mêle à ma gêne. Ce sourire taquin me fait dire n'importe quoi.

- Que dites-vous de manger avant que le chauffeur vienne vous chercher ?

Le chauffeur ? Ah... oui je rentre seule.

- Tant qu'il y a de la bière, j'accepte.

Il me sourit encore. Et je tombe à chaque fois dans son piège.

- Et s'il y a des tapas, vous gagnez 10 points, je lance en le suivant vers un centre commercial.

- Ah carrément ? Et combien ai-je accumulé de points jusqu'ici ?

Je l'observe quelques secondes avant de répondre ce qui me vient en tête :

- Au début, vous en avez quand même perdu plusieurs.

Il semble surprit puis rigole.

- J'ai perdu des points parce que j'ai été trop professionnel ?

- Vous me sembliez si distant que j'ai eu du mal à vous comprendre.

- Est-ce que j'ai rattrapé mon retard ?

Son sourire provocateur est scandaleux !

- Je vous dirais cela après une bière, je réponds en ignorant mon estomac qui se contracte.

Il rigole, attrape ma main et entre dans le centre commercial surpeuplé. Des vitrines et de nombreuses personnes me forcent à rester collé contre lui. Je marche en silence, ma main dans la sienne, dans un contact qui me perturbe à nouveau.

Je crois que mon cerveau va faire une grève.

- Bonsoir Monsieur Dumlay.

Un homme en costume le salue depuis un comptoir en bois, et Ethan se dirige vers lui.

- Toujours à l'heure, lance l'inconnu en souriant à l'homme qui me tient toujours la main.

Les deux hommes échangent des banalités, pendant que j'observe autour de moi. Derrière le serveur se trouve une immense entrée en fer, laissant apercevoir un bar aux couleurs noires et bois.

Chère Chloé - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant