14 - Que calor

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"Ne te fie pas aux apparences.

Le sel ressemble au sucre.

Mais si tu te trompes, ce sera infecte".

La langue pendue


Il se braque tout à coup et je suis surprise.

- Oh... Non, je m'intéresse simplement à vous. Vous connaissez toute mon histoire, et je...

- Vous avez raison, reprend le brun en se raclant la gorge. Mais je n'ai pas autant d'informations que vous le pensez. Seulement ce qui est en lien avec votre mère biologique.

J'ai compris, pas de questions personnelles.

- Vous êtes tatouée ? Demande-t-il en observant ma jambe.

Pour simple réponse, je tends ma jambe pour faire apparaître le tatouage sur ma cheville.

- Donc ... Mh, Une pastèque ?

Je rigole face à son incrédulité.

- Ne me jugez pas comme ça, je lâche lorsqu'il lève un sourcil. C'est un tatouage en commun avec Stella.

Ses lèvres forment un rictus moqueur, et j'essaye de me convaincre que les frissons qui me parcourent sont dus à la chaleur.

- Vous semblez proche, poursuit-il.

- J'ai beaucoup de chance de l'avoir comme meilleure amie. Vous arrivez à voir le votre malgré votre travail ?

- J'ai beaucoup de connaissances autour de moi, mais pas forcément de meilleur ami à proprement parler.

- Pourquoi ?

- J'en ai eu marre de perdre mon temps.

Cette remarque me fait frémir.

- Les vrais amis ne vous font jamais perdre votre temps, je réponds avec douceur.

- C'est ce que je pensais. Puis j'ai dû me concentrer sur mes études, mes obligations familiales, mon sport. Je n'ai pas eu le temps.

- Vivre de façon solitaire n'est pas trop difficile ?

- On s'habitue à tout dans la vie.

Qu'a-t-il pu vivre pour pouvoir répondre cela ? Comment se fait-il qu'il soit si solitaire alors qu'il est si agréable.

Et pas seulement à regarder !

- Est-ce que l'Angleterre vous plait ? Reprend-il.

Ce changement de sujet me désoriente.

- J'aime beaucoup les paysages mais pas forcément les personnes !

Ça, c'est ma réponse de femme troublée par l'homme d'en face.

- Oh. Ne faites pas une généralité ! Margaret reflète une mauvaise partie de l'aristocratie londonienne, mais ils ne sont pas tous comme ça.

- Oh, mais je parlais de vous !

Il m'observe avec sérieux, et j'éclate de rire.

Mais son sourire énigmatique me fait regretter mon zèle.

- Je suis ici pour vous torturer, c'est bien connu, chuchote-t-il avec un regard provocateur.

Et il me dit ça, à quelques centimètres de moi, a moitié nu. Je lui donne une tape amicale sur l'épaule car c'est ma seule répartie, et bien sûr, il se moque.

Chère Chloé - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant