𝟒. 𝐊𝐄𝐋𝐋𝐘

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"𝐑𝐈𝐃𝐄 𝐓𝐇𝐑𝐎𝐔𝐆𝐇𝐎𝐔𝐓 𝐓𝐇𝐄 𝐂𝐈𝐓𝐘"

Je me sens libre.

L'air fait virevolter mes cheveux qui sortent du casque que je porte. Malgré le vent qui passe sur mes bras nus, je n'ai pas froid, j'aime tellement cette sensation. Et ça fait plus de deux mois que je n'ai pas ressenti ça. Deux mois de trop.

Me faufilant entre les voitures, l'adrénaline est si forte que j'en deviens presque folle. Certains me klaxonnent mais je m'en contrefous, je roule à la vitesse que je veux. Par chance, j'ai l'habitude de conduire une Ducati étant donné que j'en possède une, moi aussi, alors je maîtrise parfaitement ce que je fais.

Ça fait plus de deux ans que je fais de la moto, j'aurais bien aimé en faire un peu plus tôt mais ma sœur me l'a fermement interdit, comme quoi j'étais beaucoup trop jeune pour un engin aussi dangereux.

J'avoue, j'avais quinze ans à l'époque où je la suppliais de m'acheter une moto. Elle disait que c'était juste un caprice mais deux ans plus tard, je me retrouve avec ma première moto, une Ducati que Saturn m'a offerte le jour de mon anniversaire.

Le sentiment de liberté que j'ai lorsque j'enfourche et roule sur une moto n'a pas d'égal.

Pour en revenir à Gray, j'ignorais totalement qu'il avait une moto, en fait, tout s'est fait sur un coup de tête. Après qu'il m'ait traité de gamine — encore —, j'ai perdu mon sang-froid, alors je me suis levée et j'ai déambulé dans la maison jusqu'à passer à côté d'une porte entrouverte. En comprenant qu'il s'agissait d'un garage, j'étais entrée et j'ai vite aperçu la moto. Et ce crétin de Gray avait laissé les clés sur une étagère. Sans y penser à deux fois, j'étais déjà reparti avec la bécane.

Les lumières de la ville, les phares des voitures, la faible luminosité de la lune, la brillance des étoiles et le bruit de la moto. J'ai l'impression de vivre un rêve.

Dans mon casque, je ne cesse de sourire, l'euphorie me gagnant de plus en plus.

Je suis libre, je suis libre. Libre, putain !

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Je n'ai jamais ressenti que j'étais enfermée. Mais là, cet instant me prouve le contraire.

Enfermée sans s'en rendre compte, libérée sans y penser.

Je roule à travers la ville sans me soucier de rien.

L'absence de mes parents.

L'arrivée de Gray.

L'arrestation de Saturn.

Moi sur une moto qui n'est pas la mienne.

Je crois que de toute ma vie, je n'ai jamais été aussi insouciante. Mon cerveau était souvent préoccupé. Les études...La famille...Et d'autres choses dont je ne veux pas penser maintenant.

À un moment donné, cette bulle éclatera et la réalité me retombera en pleine face. Et je vais devoir m'y faire.

Mes parents sont morts et enterrés depuis longtemps.

Gray va être mon garde du corps.

Saturn est en prison.

𝑻𝑶𝑴𝑬 𝑰 : 𝑼𝑵𝑻𝑰𝑳 𝑻𝑯𝑬 𝑺𝑼𝑵 𝑺𝑯𝑰𝑵𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant