𝟐𝟔. 𝐊𝐄𝐋𝐋𝐘

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"𝐎𝐕𝐄𝐑 𝐓𝐈𝐌𝐄, 𝐖𝐄 𝐆𝐄𝐓 𝐂𝐋𝐎𝐒𝐄𝐑"

L'astre du jour s'efface inexorablement du ciel pour laisser la lune et les milliards d'étoiles briller à leur tour.

Assise en tailleur sur mon lit, je patiente le temps que Grayson se décide enfin à me raconter sa conversation avec Saturn. Toute la journée, il a gardé sa bouche bien fermée, refusant catégoriquement de m'en dire davantage.

Ma sœur l'aurait-elle menacé pour qu'il se taise ? Ou pire encore, qu'il ne m'adresse plus la parole ?

Rien qu'à ce constat, je ressens un pincement au cœur. Ces pensées lugubres provoquent un frisson le long de mon dos. De toute mon âme, j'espère fort qu'elle ne lui a pas donné cette directive.

Finalement, je me résous à aller lui demander ce qu'ils ont bien pu se dire. Je me redresse et pars en direction de sa chambre. Je ne prends pas la peine de toquer et m'invite dans la pièce plongée dans l'obscurité, aucune silhouette ne se dessine dans cet antre non éclairé.

— Grayson ? l'interpellé-je tout de même.

N'ayant pas reçu de réponse, je me lance à sa recherche dans toute la maison, pour finalement l'apercevoir à travers la baie vitrée qui donne une vue à l'extérieur. Torse nu, il exécute plusieurs paniers avec un ballon de basket.

Telle une obsédée, je l'épie en cachette tandis qu'il se tire et marque une nouvelle fois. Seule la lumière émise par la lune éclaire sa peau dévoilée. Je l'observe en silence, ne voulant pas l'interrompre. Ses mouvements sont hypnotisants, magnétisant mes pupilles qui ne se détachent pas de son corps.

À un moment donné, comme s'il avait senti mon regard sur lui, il tourne la tête. En me découvrant en train de le mater sans scrupule, chose qui semble devenir une habitude chez moi, il esquisse un sourire.

Mes joues virent au rouge, mais je ne bouge pas. Je soutiens son regard qui devient de plus en plus intense. Il me fait un clin d'œil, geste qui provoque des fourmillements sur mon épiderme, avant de tirer un dernier panier. Ensuite, il s'approche dangereusement de moi, les yeux ancrés dans les miens.

Arrivé à mon niveau, il me détaille minutieusement sans se départir de son sourire. La vue de son torse à découvert, gardant les traces de ses prouesses au basket, rend ma respiration haletante. Je manque d'air.

— Je te fais tant d'effet que ça ? me taquine-t-il, son visage trop proche du mien.

— Ne compte pas sur moi pour gonfler ton égo. Il est assez gros comme ça.

Une lueur de malice traverse ses pupilles.

— Parle-t-on toujours de mon égo ou fais-tu référence à autre ch-

Je ne laisse pas parvenir à bout de sa phase et lui donne une tape sur le bras. La douleur infligée est insignifiante en vue de l'hilarité de Grayson.

— Connard.

Un rire m'échappe contre mon gré, se joignant à celui de mon garde du corps.

— Tes sous-entendus de pervers, tu peux te les garder.

— Ouais ouais, sinon, tu m'expliques la raison pour laquelle tu m'espionnes ? Je sais que je suis irrésistible, mais tu peux me mater quand tu veux. Pas besoin de te cacher pour ça.

Je lève les yeux au ciel. Il est vraiment pas croyable.

— Je veux te parler sérieusement, alors s'il te plaît, arrête.

À la suite de mes mots, il arbore une expression sérieuse, prenant sans doute conscience que je ne plaisante absolument pas.

— Bien. Maintenant, j'aimerais que tu me dises ce dont vous avez parlé avec Saturn.

𝑻𝑶𝑴𝑬 𝑰 : 𝑼𝑵𝑻𝑰𝑳 𝑻𝑯𝑬 𝑺𝑼𝑵 𝑺𝑯𝑰𝑵𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant