𝟑𝟐. 𝐊𝐄𝐋𝐋𝐘 & 𝐆𝐑𝐀𝐘

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"𝐈𝐓'𝐒 𝐉𝐔𝐒𝐓 𝐀 𝐌𝐀𝐓𝐓𝐄𝐑 𝐎𝐅 𝐓𝐑𝐔𝐒𝐓"

KELLY

— C'est le moment où tu me racontes entièrement l'histoire, m'impatienté-je.

Cinq minutes se sont écoulées et je n'ai toujours pas reçu ce que je voulais, à savoir les réponses à mes questions. Plus les secondes passent, plus mon impatience s'accroît à la vitesse de la lumière. Est-ce qu'elle se décidera à parler aujourd'hui ? pensé-je.

— Laisse-moi le temps de formuler correctement mes phrases avant de parler, j'ai peur que tu interprètes mal mes explications, se justifie-t-elle après un long mutisme.

— Pardonne-moi, je ne veux surtout pas te mettre la pression, ironisé-je.

— J'ai l'impression de ne plus te reconnaître ces dernières semaines, lâche-t-elle, l'air faussement triste.

Cette fois, une vague de colère monte en moi. Est-elle sérieuse ? Venait-elle véritablement de dire cela ?

Un rire sarcastique m'échappe tandis que je la fixe, le regard mauvais. Le temps où elle détenait une place dans mon coeur est révolu.

— T'es bien culottée de me dire ça, parce qu'au cas où tu l'aurais oublié, c'est toi qui est méconnaissable à mes yeux après tout ce que tu as accompli ces derniers jours, et j'ignore encore si cela dure depuis des semaines, voire des mois.

— Oh, tu dis ça parce que tu n'as pas encore entendu ce que j'ai à dire, rétorque-t-elle.

— Crois-moi, je n'attends que ça depuis tout à l'heure, c'est toi qui fais durer le suspense.

— C'était quoi déjà ta première question ?

Bien que son attitude ainsi que le ton qu'elle emploie me déplaisent, je réitère ma question, espérant que cette fois-ci, elle y répondra sans broncher.

— Tu sais quoi, je vais juste te raconter ce qu'il s'est passé depuis le début, annonce-t-elle.

— Je t'en prie, je suis toute ouïe.

Hésitante, elle balaie l'endroit du regard avant de prendre une grande inspiration. Quant à moi, je croise les bras autour de ma poitrine, patientant qu'elle daigne enfin prendre la parole et débuter son petit récit.

— Bon, tout a commencé, il y a plusieurs mois déjà.

Rien qu'à cette information, mes muscles se tendent. Plusieurs mois ? Bordel, c'est quoi cette histoire ?!

— On m'a contacté... Un homme m'a contacté. Je ne savais pas c'était qui mais il s'agissait de quelqu'un de très persuasif. À l'époque, j'avais besoin d'argent et il m'en a promis... beaucoup. La seule chose que je devais faire c'était de te surveiller et c'est tout. Comme une idiote, j'ai accepté et j'ai fait ce qu'il m'a dit. Puis, quelques semaines après, il m'a présenté Henri.

Une nouvelle information à assimiler. Comment ai-je pu laisser passer ce genre de détails ?

— On travaillait ensemble pour garder un oeil sur toi. En échange, nous étions grassement payés. Et... on devait te kidnapper pour te livrer aux ennemis de Saturn.

Au cours de son monologue, les pièces commencent à s'assembler davantage. Lors de la soirée en Grèce, Henri savait que je serai là et il m'a enlevé. Par chance, je suis parvenue à m'enfuir et l'embarquer avec moi.

— Puisqu'il a échoué, étant donné que tu lui as filé entre les doigts, j'ai dû m'en occuper moi-même.

— Pourquoi avoir attendu autant de temps avant d'agir ? De ce que tu me racontes, cela fait plusieurs mois que vous me surveillez, je me demande pourquoi n'avoir agi qu'il y a seulement quelques semaines ?

𝑻𝑶𝑴𝑬 𝑰 : 𝑼𝑵𝑻𝑰𝑳 𝑻𝑯𝑬 𝑺𝑼𝑵 𝑺𝑯𝑰𝑵𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant