𝟑𝟏. 𝐊𝐄𝐋𝐋𝐘

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"𝐓𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐀𝐑𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐋𝐋 𝐓𝐎𝐎 𝐌𝐀𝐍𝐘 𝐔𝐍𝐀𝐍𝐒𝐖𝐄𝐑𝐄𝐃 𝐐𝐔𝐄𝐒𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒"

Le lendemain

Une odeur masculine fortement présente m'accueille à mon réveil. En prenant conscience que je suis dans un lit, j'en déduis que Grayson m'a encore porté dans mon sommeil.

Un bref coup d'œil par la fenêtre m'indique qu'il fait nuit dehors ; j'ai dû m'endormir toute la journée. Néanmoins, je n'en suis pas mécontente, cela m'a fait du bien ; j'en avais affreusement besoin.

La lune donnant la seule source de lumière, je parviens à voir les traits de Grayson tandis qu'il a toujours les yeux clos. J'inspecte et admire chaque parcelle de peau de son visage. Il est beau. Bien que cela ne m'avait jamais échappé, on dirait que c'est la première fois que je le remarque. Du bout des doigts, je caresse doucement son épiderme chaud.

Lorsqu'il bouge légèrement le temps d'une milliseconde, je retire abruptement mes doigts, les privant de la chaleur que leur procurait le contact soudainement interrompu.

Sans que je n'esquisse le geste de mon propre chef, une main forte aggripe mon poignet et ramène mes doigts là où ils étaient un instant plus tôt.

— T'es réveillé ?

— Non, marmonne-t-il.

En réponse, je lui donne une tape sur le torse. Au lieu de grimacer, il éclate de rire et entreprend d'ouvrir les yeux, cependant, je l'en empêche et saisis un oreiller pour le placer sur sa face. Bien évidemment, je n'exerce qu'une légère pression. Juste assez pour faire cesser ces rires mais tout de même pas au point de l'étouffer.

Il gesticule et réussit à se libérer de mon emprise. Toutefois, je ne lui laisse pas le temps de poursuivre ses gestes car je me mets à califourchon sur lui et bloque ses poignets au-dessus de sa tête.

Ses billes noirs s'écarquillent et me fixent intensément, ce qui a le don de provoquer des picotements le long de mon épiderme. Ignorant les frissons qui me traversent et ma respiration accélérée, je soutiens son regard avec la même intensité.

Une tension électrique s'installe entre nos deux corps avant de se propager dans toute la chambre et crépiter à la fois au-dessus de nos têtes et dans nos iris.

Nos yeux ancrés l'un dans l'autre, nous restons dans cette position un moment, sans piper mot. Des minutes passent avant qu'il ne prenne la parole, brisant ainsi le silence chargé de non-dits :

— Je ne m'attendais pas à ce que tu sois assise sur moi, avoue-t-il sans esquisser le moindre mouvement pour se dégager ou me dégager.

— J'aime avoir le dessus, que ça te plaise ou non.

— Oh, crois-moi, ça me plaît bien plus que tu ne le penses.

Il accompagne sa phrase d'un sourire ravageur juste après s'être effrontément léché les lèvres sous mes prunelles avides. Instantanément, mes joues se réchauffent et virent au rouge. Tout en grognant, je pose mon front contre le sien.

— Tu me rends complètement folle, Grayson.

— Comme tu me rends complètement fou, Sun.

— T'es au courant de l'effet que tu me fais et tu en joues, l'accusé-je.

Et c'est bien la première fois que je ressens autant de choses pour un homme. Que je ressentes quelque chose tout court, après réflexion.

— Je n'ai jamais douté de mes dons de séductions mais les entendre dans ta jolie bouche est exquis. Et si tu veux tout savoir, tu as un effet infiniment plus élevé sur moi. Je t'ai dans la peau. Dans la tête. Dans le cœur. Dans l'âme. Je t'appartiens, Sun. Utilise-moi à ta guise.

𝑻𝑶𝑴𝑬 𝑰 : 𝑼𝑵𝑻𝑰𝑳 𝑻𝑯𝑬 𝑺𝑼𝑵 𝑺𝑯𝑰𝑵𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant