Chapitre 4

22 3 0
                                    

Je marche quelques minutes pour atteindre l'arrêt de bus.
Je n'attend pas très longtemps et prend place à l'arrière du véhicule.
Me voilà en route pour Hongdae.

A peine descendue, je me dirige vers un grand centre commercial: Daiso.
Je n'ai pas encore passé ses portes que je me vois déjà avec d'énormes sacs aux bras.

Seulement le stand de street food devant lequel je viens de passer me rappelle que je n'ai pas mangé depuis ce matin.
Sans trop avoir besoin de réfléchir, j'y prend une brochette de pommes de terre frites.
J'avoue, j'ai pris ça parce qu'elles sont en forme de spirale.

J'arrive devant le Daiso au même moment que je termine ma brochette.
On voit de l'extérieur que le magasin est énorme: on peut compter plusieurs étages.

Par chance, il n'y a pas énormément de monde à l'intérieur.
Je m'équipe d'un panier et commence mon « petit » tour.

Après même pas un quart d'heure, mon panier est rempli d'un quart.
Et je suis toujours au premier étage.

En même temps, qui ne craquerait pas pour des fournitures aussi belles?
Je vous aide: personne.

Quoiqu'il y ait peut-être mon colocataire. Il m'a l'air de quelqu'un qui déteste acheter ce genre de choses, pouvant être considérées d' « inutile ».

Je me trouve maintenant au quatrième étage, ou au cinquième je ne sais plus.
On perd vite le compte avec la quantité d'objets divers qui s'y trouvent.

Devant moi se trouvent des étagères remplies de bouteilles et de tasses de taille et de couleurs différentes.
Comment choisir parmi tant d'options? Il y en a au moins 200 là.
L'indécise que je suis en prend un coup.

-« excusez-moi? »

Je tourne la tête et voit une fille d'assez petite taille, mais pas jeune pour autant, me tapoter le bras.
Elle ne lâche pas mon regard avant d'ajouter:

-« est-ce que vous pourriez me donner la tasse là-haut s'il vous plaît? »

Elle pointe du doigt une tasse verte au motif quadrillé, se trouvant sur la dernière rangée de l'étagère.

-« oui bien sûr! », répondis je avec le même entrain qu'elle.

J'avoue que même sur la pointe des pieds je galère à l'attraper.
Ok, je suis grande, mais je ne fais pas 1m90 quand même.
Je lui passe l'objet qu'elle convoite puis elle me remercie. Je lui souhaite de passer une bonne journée en retour.

En attendant je n'ai toujours pas choisi de tasses moi.
Après encore cinq minutes, je m'empare de deux tasses assez simple, avec des nuages dessus.

Je me rends aux derniers étages puis redescend au premier.
J'arrive aux caisses pour payer mes achats.
Certes chaque article n'est pas très cher, mais le tout additionné représente quand même une certaine somme.

C'est avec deux énormes sacs que je sors du Daiso et retourne à mon appartement.
Je pose le tout dans ma chambre et range mes achats.

Il ne me reste plus que les deux tasses, que je vais poser dans l'armoire de la cuisine.

Mon colocataire ne semble pas être là, donc j'en profite pour prendre des ramens dans le placard.
Je lui en rachèterai demain, je n'ai plus envie de ressortir faire les courses comme il fait nuit.

Je fais bouillir de l'eau, y met les épices inclues dans le paquet et enfin les nouilles.
Je transvase le tout dans un bol et me munis de baguettes pour manger ma préparation.

Bon d'accord c'était assez simple à faire, je ne sais pas si on peut appeler ça préparation.
Est-ce que ça compte comme du fait maison?

Je m'installe au buffet et commence mon repas.
Au même moment, mon colocataire fait son apparition dans l'appartement.
Je lui dit « bonsoir », mais il ne me donne pas de réponse.

Il fallait s'y attendre.

Il va directement dans sa chambre en évitant tout contact visuel.
Je m'attend à ce qu'il claque la porte mais non; il pose son sac et sa veste puis me rejoint dans la cuisine.
Enfin, il va dans la cuisine quoi.
J'essaie de lancer la conversation.

-« alors, t'étais où? »

Il me regarde l'air de dire « tais toi » et me répond:

-« c'est pas tes affaires. »

Je lève les yeux au ciel et hésite à avoir un geste déplacé, comme il me tourne le dos et semble chercher quelque chose dans les placards.

-« moi j'étais en ville au Daiso. »

-« j'ai pas demandé »

Nan mais est-ce que c'est possible d'être désagréable comme ça sérieux?

Après un court instant il ajoute:

-« ce serait pas les ramens que t'es en train de manger là? »

Oups, c'est vrai que je ne lui ai pas demandé.

-« euh... si. Désolé j'ai pas demandé, mais je t'en rachète demain t'inquiète. »

Il ne répond rien mais soupire un grand coup en levant les yeux au ciel.
J'avoue qu'il a une bonne raison cette fois.

Il sort son téléphone de sa poche arrière et je pense qu'il se commande à manger.
Il retourne ensuite dans sa chambre d'un pas lent.

De mon côté je finis mon plat et fais la vaisselle, une fois la bonne température trouvée; j'ai tourné le robinet du côté froid au lieu du chaud, mais ne l'ai compris que plus tard en ne voyant pas la température de l'eau augmenter.

Je sens que la fatigue me prend, donc je vais à la douche, me brosse les dents et fais ma skincare.
Au moins, les habitudes ne changent pas.

Je sors de la salle de bain, traverse le couloir dans lequel je croise mon colocataire et entre dans ma chambre.

J'ai uniquement le courage de mettre une alarme sur mon téléphone, que je branche à côté de mon lit et sans même m'en rendre compte m'endors pour une longue nuit de sommeil.

Stay with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant