Chaque fois que maman parle de corvées, je boude. Pour moi, les corvées, c'est un sujet tabou. Je n'aime pas qu'elle planifie toutes sortes d'affaires pour "nous aider à nous organiser". Soit je le fais, soit je le fais pas, un point c'est tout, et sentez-vous chanceux quand je le fais!
UUUGHH ÇA M'ÉNAAAARVE.
* * *
Ma soeur et moi, on commeentait perversement une vidéo au sous-sol, dans sa chambre, lorsqu'elle a demandé si il y avait des chips. J'ai affirmé, pis on est montées à la cuisine pour manger le reste du paquet. Elle a clarifié que si maman nous le reprochait, c'était ma faute. Pff. Ce qu'elle est gentiiiiille, ma petite soeur!
Puis elle a ouvert le frigo et elle m'a demandé de faire des patates pilées avec elle. J'ai dit non. Pis là, du vide, elle a commencé à me lancer des patates. Genre elle visait ma face.
C'est l'un des sentiments les plus bizarres que j'ai ressenti jusqu'à maintenant. Et c'était bizarrement bon.
* * *
Mon amie est là, avec moi, à la Ronde (magnifique parc d'attractions pour mes lecteurs de France). Je pouvais toujours pas le croire. Oh god. On était les premières en file avant l'ouverture. LES PREMIÈRES. C'est... oh gooooood.
Les portes s'ouvrent et on court le plus rapidement possible vers le Goliath, le manège le plus haut et le plus rapide de la Ronde. ON EST LES PREMIÈRES À EMBARQUER. Woooooo. C'est cool, monter dans un manège hyper populaire sans devoir faire une file! On s'attache et on se prépare au décollage, sauf que j'oublie quelque chose... mes lunettes. Mes lunettes vont tomber pis s'écraser à terre. Elles coûtent 540$ mes lunettes! NONONONONOOON. J'appelle rapidement une employée qui me les enlève et les place sur une petite table. OOOUUF.
On décolle. On décolle. On décolle. J'hyperventile. C'est trop haut. Trop à 90 degrés. Je vais tomber. Je vaistomberjevaistomberjevaistomberjevaistombeeer.
Je crie à m'en arracher les poumons.
À L'AIDE.
Puis le petite charriot descend la pente. J'ai l'impression que mon corps se déchire en deux. Mon ventre me chatouille sans que personne ne me touche. Je vois mon amie qui lève les bras et je l'imite pour voir si ce mal se finit.
Oh god. J'ai l'impression de voler.
Puis le manège remonte une pente. Je suis écrasée contre mon siège.
J'ai de plus en plus mal à respirer.
Peu après, le manège s'arrête. DIEU MERCI. Il était temps.
Pour me venger, j'oblige ma chère copine à faire la Maison Rouge.
On entre et c'est noir. Juste... noir. On entend des cris au loin. Moi, j'entends les cris de mon amie et de deux autres filles derrière moi. Je tatônne devant moi pour guider les filles. Je suis la seule à ne pas crier du tout.
On entre dans un couloir de tourbillons noirs et blancs. On dirait qu'on a fumé de la drogue.
Soudainement, le sol s'effondre en dessous de nous. Les filles crient. Je m'amuse pas mal ici, étant la seule à garder son sang-froid à cause de tous les jeux-vidéos d'horreur que j'ai vus dans ma vie.
À un tournant, on rencontre un clown. Oh non. J'ai pas besoin de devenir sourde.
Puis, quelques pas plus loin, on rencontre un couloir avec une poutre au milieu. Au bout, devinez quoi? Un clown. Un clown assis. Tranquille, le mec.
Non. Nononononon. Je n'entre pas là-dedans. NONONONONONONONONON.
À un moment, j'ai pensé à rebrousser chemin.
Les filles se sont mises à crier leur vie.
Bon, tu te calmes. Si tu perds le contrôle, les autres le perdront encore plus qu'elles ne l'ont déjà perdu.
Ce n'est que des employés. Ce n'est que des employés. Ce n'est que des employés. Ce n'est que des employés.
Le clown au bout rit de notre gueule, même si il commence à s'impatienter.
Bon. Je prends un grand souffle et avance. Les autres me suivent comme des chihuahuas perdus.
Jusqu'à maintenant, je survis.
Je passe devant le clown, la tête haute.
J'ai réussi.
Les autres crient derrière moi. Je leur dis de se dépêcher si elles veulent sortir un jour d'ici.
On passe un couloir avec un bébé en plastique dans une baignoire, séparé de nous par une vitre. J'avance sans m'attarder. Un bruit de bébé qui pleure retentit dans le noir. Les autres crient. On sort de ce couloir. On voit lalumière à travers des rideaux. On sort.
Le soleil rencontre ma peau. J'admire l'expression de mon amie. Je me mets à rire. Ça a été un des plus beaux moments de ma vie jusqu'à maintenant.
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Textes pour mieux me connaître (ou presque)
RandomJe ne peux pas dormir.Toutes ces images, toutes ces idées grouillent dans ma pauvre tête qui ne désire qu'un peu de repos. Je ne peux pas dormir tant que je n'ai rien écrit de mon gré. Tant que je n'ai rien décrit, rien imaginé. Je ne peux pas dormi...