Partie sans titre 20

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Lorsque je réussis à dormir, c'est une extase indescriptible qui s'empare de tout mon être. Un sentiment de paix, de repos, de liberté... Des douces mélodies de violon, de piano et de clarinette qui me mènent loin, loin du monde des vivants, plus haut que les nuages, plus haut que les avions, que les oiseaux. Comme si je me retrouvais au Paradis en l'espace de quelques heures qui durent des secondes.

Je ne peux pas le nier, j'adore rêver. Rêver, c'est comme un moyen d'échappatoire, même si je n'ai pas à échapper de quoi que ce soit. C'est juste sortir de la morne réalité et entrer dans un monde où le moindre des caprices est réalisable, le moindre des souhaits est exaucé.

Je suis plus poétique depuis un moment, je ne comprends pas pourquoi...

Ouais. Bon.

Pourquoi ai-je parlé du sommeil, en fait? C'est vraiment hors de contexte.

Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Pourquoi j'existe??

Je perds la boule.

Bon, c'est sûr que je ne publierai pas ce chapitre comme ça. Il a quelque chose qui ne va pas.

Ma mère a parlé de régime tantôt, elle a dit que c'est important de se garder en santé, et qu'elle croyait qu'on n'était pas en forme, ma soeur et moi. Elle a ajouté quelque chose sur les gars nous remarquant.

Je pense qu'elle ne voit vraiment pas à quel point je me fous de ce qu'elle a à dire sur ça.

J'ai beau être célibataire, je suis fière d'être libre. Je suis fière de mon corps qui m'a mené jusqu'ici, et je ne compte pas le voir comme un déchet. Il est vraiment tout sauf un déchet.

Je ne sais vraiment pas pourquoi je dis ça.

On dirait que mon cerveau a laissé carte blanche à mes doigts. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, personne ne leur dira de faire le contraire. Personne ne les arrêtera.

Wtf, je viens vraiment d'écrire ça...

En tout cas, je pense que je prends bien soin de mon corps. Je ne suis p-as complexée du tout. Je m'accepte. On dirait que ce n'est que maman qui ne m'accepte pas.

Tout d'un coup, j'ai arrêté d'écrire sans crier gare. Comme si l'entité maléfique qui me possédait jusque là avait quitté mon corps. Il y a toujours des frissons qui remontent le long de mes bras et de mon dos, mais bon, je n'y fais pas trop attention.

Et voilà. Elle revient.

L'entiuté revient.

Je ne sais vraiment pas pourquoi je suis en train d'écrire ceci. UUUUUUU&UUUU

uy4tbSRB ETW$/WZGS

Mes écouteurs sont branchés à mes oreilles. Non, pas à mon iPod. À mes oreilles. Bon, à mon iPod aussi.

Je ne me sens pas capable de faire une histoire cohérente en ce moment. La cohérence semble inaccessible.

Sérieusement, on dirait que je suis possédée. Ou hypnotisée. Ou les deux.

J'ai failli écrire «ont» à la place de «on». Je ne veux pas oublier mes règles de grammaire. Je ne veux surtout pas perdre ce don que j'ai pour l'orthographie.

Mon accent espagnol est en train de s'estomper avec le temps. Je ne veux pas qu'il s'en aille. Il fait partie de mon identité. Je ne veux pas qu'il parte du tout. C'est mon accent à moi, c'est une partie de mon être.

Bon, vous avez compris que je ne suis pas du tout dans mon état normal en ce moment.

Lorsque je suis sortie de la chambre, tantôt, je me suis arrêtée pour je-ne-sais-quoi. Ça me fait flipper, sérieusement. J'ai l'impression que je ne devrais pas être ici. Et même que... pas du tout.

Je ne sais vraiment pas ce que je fais.

Comme si... comme si ma vie venait de perdre tout objectif, comme si un arc-en-ciel venait d'être drainé.

Je sens mes yeux devenir vitreux et sans éclat. Pas à la manière d'une morte. Plutôt à la manière d'une morte-vivante.


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