𝟷

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Maël est entendu sur le ventre, il traîne depuis au moins 30 minutes sur son téléphone. J'ai beau lui dire qu'à un moment il faut se lever, c'est impossible de le sortir du lit sans qu'il me râle dessus pendant 3 jours. J'ai fini par m'habituer, bien sûr, mais même après presque 5 ans, c'est impossible qu'il ne râle pas.

- Tu sais que tu travailles dans 1h? Je lui dis.

- Tu gâches mon matin, laisse-moi.

Je lève les yeux au ciel et viens agripper son ventre pour le coller à moi, il soupire pour la forme mais se tourne vers moi en coupant son téléphone. Il ne refuserait jamais un câlin, et heureusement, j'ai toujours besoin de ma dose.

- Pourquoi j'ai accepté de travailler déjà? Mon plan de vie c'était dormir.

- Je sais chou, mais t'as pas le choix, et ne te plains pas, c'est pas comme si tu détestais ce que tu faisais.

- Je ne déteste pas ce que je fais, je déteste devoir me lever.

Je l'attaque à coup de bisous et le décide enfin à se lever, il aura fallu le temps qu'il faut, mais au moins j'ai réussi.

Si vous vous posez la question, est-ce que moi j'ai un boulot, la réponse est oui. Et j'en suis fière, applaudissez-moi s'il vous plaît. Maël travaille depuis l'année dernière déjà, mais j'ai seulement fini ma dernière année à ce moment-là, donc me voilà dans ma première année de boulot. Ça ne me stresse pas autant que ça, je connais l'endroit, j'y ai fait un stage. Apparemment j'étais tellement cool qu'il ne voulait pas me lâcher... (Mon égo parle sûrement pour moi, mais j'aime penser que c'est ça qu'il s'est passé.)

- Lève-toi aussi si je dois me lever, dit Maël en passant la tête de la salle de bain.

- Mais moi je ne travaille pas encore, j'ai le droit de traîner vois-tu.

- Je m'en fous, debout.

Oui, il est toujours aussi facile à vivre qu'au début. C'est un pur bonheur tous les jours, je vis sur un petit nuage. On pourrait presque y croire s'il n'entrait pas dans la chambre à ce moment-là en râlant.

- Tu sais que tu es très beau?

Il lève les yeux au ciel, il n'est pas d'assez bonne humeur pour accepter ça en souriant.

- Montre que tu m'aimes au lieu de râler.

Il refuse toujours d'être agréable, donc je sors les grands moyens. Je me redresse et viens entourer sa taille, il laisse tomber sa tête sur mon torse et me laisse lui faire des papouilles dans les cheveux.

- T'arrêtes de râler?

- Jamais, c'est dans mes gênes.

Je soupire, exaspéré et recule pour prendre son visage en coupe.

- Je devrais peut-être rester avec Jules la prochaine fois.

- Mais oui bien sûr, je suis sûr que ça ferait plaisir à Aïdan.

Je ricane sur ses mots, oui je suis sûr que ça pourrait lui plaire, mais jamais de la vie, beurk.

Il repart dans la salle de bain finir de se préparer. Je me mets quand à moi en route vers la cuisine pour faire un déjeuner, parce que c'est pas tout ça mais j'ai faim. Je me fais un chocolat chaud et un bol de céréales, je mets aussi chauffer de l'eau pour le thé que je sais que Maël va se faire.

Je pense que je vais quand même bouger aujourd'hui, voir quelqu'un, et ne surtout pas rester seul toute la journée et m'ennuyer. Même si je pourrais me refaire l'intégrale de Hunger Games, ce qui est plutôt tentant enfaite...

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant