𝟷𝟼

62 3 0
                                    

Il est très tôt, sûrement trop tôt. Je m'habille en vitesse et prends une douche pendant que Maël traîne devant le miroir en désinfectant sa plaie. Il m'attend pour que je refasse le pansement.

- T'as mis de quoi manger dans le sac? Il demande à travers la douche.

Je réponds oui en me demandant s'il n'aurait pas un deuxième cerveau, à part, rien que pour son estomac. J'ai rencontré Maël qui mangeait le moins possible et maintenant j'ai Maël mange dès qu'il peut, ce qui n'est pas à déplaire, loin de là. Mais lui qui veut garder la forme, s'il ne fait rien il finira avec une brioche. Ça ne lui déplaira q'à lui, j'aimais bien son visage rond.

Je finis ma douche et en sors un essuie autour des hanches, sans me sécher. De toute façon il fait assez chaud pour rester trempé sans avoir froid.

Pour ceux qui se demanderaient, non le pansement n'est plus vraiment nécessaire, il ne le porte plus quand on ne bouge pas, mais quand on sort il préfère recouvrir sa blessure.

- Elle te fait toujours mal quand tu forces sur ton bras?

Il acquiesce, même si je crois secrètement qu'il ment et que ce n'est qu'une excuse pour ne rien faire. Je sais qu'il l'a déjà fait, et qu'il n'hésiterait pas à le refaire.

- Je suis fatigué, il soupire.

- Tu es toujours fatigué, et tu vas dormir tout le vol, ne fais pas comme si tu ne le savais pas.

Il lève les yeux au ciel et vient s'appuyer contre moi, tendant le bras pour que je lui fasse son pseudo-pansement.

- On doit pas déposer Artémis chez quelqu'un? Demande Maël, comme si il ne vivait pas ici.

- Amalia vient s'occuper d'elle tous les jours après le travail, croquettes et tout. De toute façon tu sais bien que tu as fait ton chat aussi asocial que toi.

Il soupire, feignant d'être agacé, et enfile un tee-shirt. Je l'attrape et viens le coller à moi, déposant de multiples bisous sur son cou, il s'appuie contre moi et laisse sa tête tomber en arrière sur mon épaule.

- Bon, habille-toi, je termine les sacs et on se mettra en route.

***

La route était longue jusqu'à l'aéroport, et l'attente pour l'avion encore plus, Maël avait son livre, mais je n'avais pas la foi de faire pareil. De toute façon je suis trop fatigué pour me concentrer. En plus de ça il faisait glacial dans le grand bâtiment et j'ai eu le temps de mourir d'hypothermie au moins 3x le temps qu'on y était.

Enfin, l'épreuve de l'aéroport passée, nous sommes entrés dans l'avion, moins plus serein que les fois précédentes, Maël toujours aussi paniqué. Il a pris un médicament pour calmer ses angoisses et a fini par s'endormir en très peu de temps, avant même le décollage.

Nous sommes à la fin du vol, je viens à peine de me réveiller et Maël dort encore, tête sur mon épaule et main abandonné de mon côté.

Je le réveillerai quand il faudra, qu'il se repose un peu encore. Gratter des heures de sommeil dans la journée est devenu sa passion première de toute façon. Il ne fait que ça en ce moment.

Je suis quand même obligé de le réveiller au bout d'un moment, l'avion atterrit et nous voilà le pied en Italie, pour le plus grand plaisir du bouclé qui revêt son plus beau sourire. On prend la route ensuite vers la maison familiale, encore un peu long, et après ce qui m'a semblé une éternité, nous voilà arrivé!

Maël se réfugit dans votre chambre directement, profitant des draps frais et à la senteur citronnée. Pas qu'il fasse chaud dehors, mais sa grand-mère est partie en vacances à l'étranger depuis hier et a laissé les radiateurs aller pour ne pas qu'on ait froid. Résultat: on a trop chaud.

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant