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Je me réveille en sursaut beaucoup trop tôt par le réveil que j'ai moi-même mis.

- Noooooon, je veux pas commencer.

- Lève-toi et tais-toi, tu me déranges, murmure mon amoureux que j'aime moins avec tout le soutien dont il peut faire preuve.

Je soupire et sors du lit, je commence plus tôt que lui, à mon grand damn, c'était plus drôle de le regarder se lever en râlant.

Je m'habille en vitesse, mange en vitesse puis pars pour mon premier jour, j'ai envie de faire marche arrière à la seconde où je sors de l'appartement. J'ai besoin d'un câlin qu'on m'a refusé contre du sommeil... Copain en carton.

Je me lance dans l'inconnu... Non je mens je sais pertinemment ce que je vais faire mais je le fais en tant que réel boulot, pour gagner ma vie. Et wow, ça fait tellement adulte, moi qu'on a toujours effrayé par rapport à la vie d'adulte, je le vis plutôt bien.

Mais même si je connais, je stresse, oh punaise je panique presque. Alors que je sais que je vais gérer, je connais après tout, pourquoi ça se passerait mal. Pour un tas de raisons auxquelles j'essaye de ne pas penser sinon je vais stresser encore plus. Mince je ne fais que penser à ça.

Et si je me ridiculise devant le patron en bégayant? Et si pour mon premier dossier je fais une grosse bourde? Et si je me fais virer dès la première semaine? Et si enfaite c'est pas ce que je veux faire et que je suis lassé au bout de très peu de temps? Et si, et si... Je pourrais continuer longtemps, mais le bâtiment est proche, je le vois et le trac essaye de me tuer.

Bon, je suis déjà arrivé... Depuis quand c'est si proche de chez nous? Bon sang je dois entrer. Mon lit m'appelle, mon copain un peu moins je sais qu'il veut que je sois encore là. Pitié je veux dormir je suis tellement fatigué.

Je suis accueilli par la même sécrétaire que pendant mon stage, Lilianne, une petite femme d'une cinquantaine d'année aux cheveux tout gris.

- Alexandre! Tiens ça faisait un moment, comment vas-tu? M'accueille-t-elle avec un grand sourire.

- Stressé.

Elle me tend sa boîte de confiserie et m'invite à piocher quelque chose.

- Tu as toujours bien géré ça, ça va aller, tu verras, on te fait confiance.

J'acquiesce et sourit, cette femme est vraiment d'une gentillesse. Mais le fait qu'on me fasse confiance me met la pression.

- Merci.

- Bon, file avant d'être en retard.

J'acquiesce et avance dans les couloirs jusqu'à celui du grand patron, Éric.

Après quelques respirations pour contrôler mes angoisses, j'entre dans le bureau, et c'est parti... Heureusement que je ne suis pas Maël, lui il a fait une crise d'angoisse le premier jour, heureusement qu'Amalia était là. Bien qu'avoir une Amalia n'aurait pas été de trop... Elle a un don pour apaiser les gens.

***

Pourquoi j'ai stressé? À part le fait que j'avais plus de responsabilité, de par le fait que je ne suis plus là pour un stage, tout était pareil. L'équipe avec qui je travaille est toujours aussi accueillante et je sais que ça va le faire. J'aurai sûrement mes propres dossiers importants dans un certain temps, j'ai vraiment hâte d'y être.

Je suis sur le chemin du retour, je vais sûrement devoir faire le souper parce que Maël revient plus tard que moi. Mais ce n'est pas grave, il va s'alimenter d'autres choses que des pâtes pour une fois de sa vie.

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant