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Je me suis levé vers 8h, la fatigue bien présente. Victoria s'est levée aussi, j'ai repris mes affaires, et après un bon déjeuner j'ai repris la route.

Elle m'a dit qu'elle voulait parler de moi à ses parents, ça me stresse un peu plus que les cousins. S'ils ne veulent pas de moi c'est fini. Et c'est la sœur de ma mère, j'ai envie de savoir des choses sur elle. Comment elle était avant tout ça, voir, entendre des choses positives. Je ne garde que des mauvais souvenirs et ça m'ennuie beaucoup. Je n'ai rien à dire à Rosy, pourtant j'aimerais, mais je ne garde que les moments où elle a été horrible en tête. J'ai même découvert que le père de Constance et Eden est le frère de ma mère, j'avoue avoir eu du mal à voir qui était cousins et qui étaient frère et soeur...

Hier soir, on m'a dépeint une famille ouverte et belle. Ils s'aiment tous et s'en foutent des différences, leur amour est inconditionnel. Comme devraient l'être toutes les familles. J'aurais aimé grandir avec des parents stables, normaux. J'aurais aimé ça, et qu'ils soient toujours là, au fond je le sais que leur présence me manque, même si elle m'a fait plus de mal que de bien, ils étaient mes parents.

Ils étaient censés être un exemple, mais non, je n'ai pas eu la chance de connaître ça. Je n'ai pas eu de parents au moment où j'en avais le plus besoin. Pendant un long moment, ça me torturait. Et c'est en train de recommencer. Quand je vois ce que j'aurais pu avoir si les addictions ne les avaient pas pourris jusqu'à la moelle.

Heureusement que Rosy n'a pas connu tout ça, elle ne se souvient pas de tout ça, je ne veux pas qu'elle sache tout ce qu'il s'est passé. C'est sa mère aussi, elle n'a pas besoin de savoir toute l'histoire, du moins pas pour l'instant.

Je n'ai pas envie de rentrer, enfin ce n'est pas que je n'ai pas envie, c'est que je ne veux pas rentrer comme ça. De nous deux c'est moi qui devais tenir pour deux, motiver et je sais pas, faire bonne figure. Je suis fatigué de ça, je n'ai pas la force pour le moment. J'ai envie de changement, le déménagement fera du bien j'en suis sûr, et puis je travaille demain, ça changera les idées.

Le trajet passe vite, dans un silence lourd.

Maël n'est pas là quand je rentre, il ne travaillait pas à ma connaissance. Ce n'est pas grave, je vais juste faire un somme. Je suis exténué.

***

Quand je me réveille, Maël s'est glissé contre moi, son téléphone en main. Il ne remarque pas tout de suite, alors j'en profite pour lui faire peur en glissant ma main sous son tee-shirt.

Et ça fonctionne très bien puisqu'il sursaute puis se tourne pour me faire face. Il a l'air de râler, enfin comme d'habitude, mais j'aurais espéré un autre accueil.

- Tu fais déjà la tête?

Il lève les yeux au ciel et éteint son téléphone pour venir se blottir contre moi. Ok, ça je veux bien, je suis en manque, cette nuit, bien que très courte m'a semblé longue.

- Tu vas encore partir à un moment ou tu restes maintenant?

- Je ne sais pas, c'est compliqué toute cette histoire, je ne sais pas comment ça va se passer après.

Il soupire puis ne bouge plus. Je ne sais même pas quelle heure il est. Je ne me souviens pas à quelle heure je me suis couché, et le rideau est fermé, je n'ai aucune notion du temps.

Le téléphone de Maël est toujours abandonné sur le lit, autant en profiter. Il est 18h, donc pas du tout l'heure de dormir, et je ne vais jamais réussir à dormir ce soir, j'ai vraiment dormi toute la journée... Au moins je peux admirer son nouveau fond d'écran, qui n'est autre qu'une photo de nous. Il n'avait jamais mis ce genre de photo, c'était soit Artémis soit Aless, maintenant c'est nous. J'ai envie de l'embrasser. Très fort.

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant