𝟷𝟻

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PDV- Aïdan

Je quitte l'appartement du couple la boule au ventre, j'ai très peur de la suite. Je n'ai vraiment aucun indice de ce que le beau brun pourrait me dire. Même si tous les signes que je reçois pourraient être positifs pour moi, je n'ai pas envie d'avoir imaginé tout ça donc j'essaye de ne pas y penser...

Je dois rentrer à l'appart, c'est là qu'il est censé m'attendre. J'espère sincèrement que ça se passera bien, je connais tellement son manque d'émotion dans ce genre de conversation que ça me fait peur. Ce n'est pas comme si aucun de nous deux n'avait jamais ressenti ce genre de sentiments et que, si lui aussi en ressent, on ne sait absolument pas comment gérer ça. Ça s'annonce compliqué, mais je me fais confiance pour tenter de le faire parler plus qu'à son habitude.

Ce n'est pas comme si moi même je ne comprenais pas ce que je ressentais. Ça m'est juste tombé dessus, je n'ai rien choisi, et si j'avais pu franchement je n'aurais pas choisi ce chemin-ci. Surtout que, mes parents, bien que très absents, ne sont pas vraiment pour ce genre de relation et ils se permetteraient de le dire. Jusqu'ici c'était juste physique donc ils ne savent pas mon attirance pour tous les genres, ici je ne pourrai plus le cacher. Encore une fois si lui aussi ressent ça, et a envie de moi. Entre corps et sentiment il y a une différence, je sais qu'il a envie de moi, je le vois à ses yeux, mais je ne sais pas si il a envie de moi.

On verra ce qu'il me dira. Je réfléchis trop, beaucoup trop, qu'est-ce qu'il m'arrive? Il me met dans tous mes états celui-là... Toujours à m'emmerder même sans être là.

À force de trop réfléchir, je ne vois pas le chemin passé et je suis déjà arrivé à destination. Je prends mon courage à deux mains et pénètre dans l'appartement.

Il n'y a personne dans le salon, ni la cuisine et la salle de bain. Ça veut dire qu'il est dans une des chambres, je suppose la sienne même si je l'ai déjà retrouvé dans la mienne parce qu'on y capte mieux le wifi. Il y est comme dans la sienne de toute façon, on a passé tellement nuit ensemble que dire "ma chambre" serait presque une blague.

Je le trouve en effet couché sur son lit, son téléphone en main, devant une série. Son casque l'empêche de remarquer ma présence, et je dois m'asseoir sur son lit pour qu'enfin il me voit, non sans sursauter. Ses yeux trahissent son agitation à me voir arriver. Je rime avec "conversation sérieuse" pour l'instant je pense.

- Salut, je dis à mi-voix, me surprenant moi-même.

- Je pensais pas que tu rentrerais si tôt. Désolé de t'avoir viré hier.

J'acquiesce.

- C'est pas grave j'ai eu des pancakes pour le déjeuner, et pas toi.

Ma voix moqueuse lui arrache un sourire, j'en suis fière, une petite victoire pour commencer.

- On doit parler, je pense, je commence.

Il acquiesce à son tour et fuit mon regard, je ne sais pas si c'est bon ou mauvais signe, mais je doute que ça soit parfait comme réaction. Je vois toujours Alex lire en Maël, moi je ne peux même pas tenter de le comprendre à travers ses iris foncés.

- Je ne sais pas vraiment ce que je dois dire.

- Fais comme d'habitude, lâche l'info, laisse-moi réfléchir un peu, puis explique-toi, je dis moqueur.

- Je ne suis pas si nul pour discuter.

- Mouais, disons que ce n'est pas dans tes habitudes.

Il lève les yeux au ciel et fait non de la tête. Il ne peut pas me contredire, même si, si il est nul pour avoir de vraies conversations, c'est un fait.

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant