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PDV- Jules

Je ne sors pas de mon lit, je n'ai pas envie, je n'ai pas la foi. Aïdan doit être content, je ne voulais plus revenir et maintenant je ne veux plus partir. Enfin pas qu'il ne se permette pas de râler, d'après lui je ne fais plus rien et je devrais un peu me remuer pour ne pas finir dans ce lit pour le reste de ma vie, pour l'instant je trouve plutôt tentant. De toute façon, à quoi bon?

Le voilà justement qui entre dans ma chambre et qui se couche à côté de moi. J'ouvre les yeux pour le regarder, il paraît agacé, de quoi je ne sais pas, mais de toute façon il a cette manie à dire avant qu'on lui demande, donc il parlera bientôt.

- Alex se dispute déjà avec ton frère apparemment.

- Il vient de rentrer?

Il acquiesce. Je me souviens brièvement que Alex nous l'avait dit, il le ramenait aujourd'hui. De toute façon j'ai du mal à le regarder, je ne pensais plus jamais devoir le voir comme ça, je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais perdu lui aussi.

Je ne dois pas y penser, surtout pas y penser. Rejette ça plus loin dans l'esprit et ça ira mieux.

- Je suis content que tu sois revenu, vraiment, mais t'as pas envie de quitter l'appart parfois?

- Je l'ai déjà quitté, plusieurs fois.

Il soupire et s'assied pour me regarder dans les yeux.

- Tu sais très bien ce que je veux dire, fais pas l'innocent.

- Oui, mais je m'en fous.

- T'es chiant.

J'hausse les épaules, sauf qu'il vient vers moi et m'oblige à me redresser à mon tour.

- T'es déjà pas très intelligent, alors si en plus tu laisses le sang te monter au cerveau comme ça, tu vas finir débile.

- Ouais, c'est moi qui suis débile maintenant.

- Ça l'a toujours été Ju', c'est juste que tu ne veux toujours pas te l'avouer.

Je lève les yeux au ciel et croise les bras.

- Viens dans le salon, on doit discuter maintenant, il annonce en se levant, Et il y a plusieurs choses en plus, donc prends le truc qui te sert de cerveau avec.

Je lève encore une fois les yeux au ciel et décide de le suivre, de toute façon je n'ai pas le choix, c'est lui qui décide. Que personne en dehors de cet appartement ne l'apprenne sinon je suis foutu.

Je m'installe à ma place habituelle dans le salon et le regarde s'installer, avec un paquet de chips. Il me le propose et nous le partageons en silence. Puis il me le donne et me regarde, prêt à parler.

- On devrait leur dire, non?

Je fronce des sourcils, je ne vois même pas de quoi il veut parler.

- Lou.

Ah, ça. Je n'ai pas envie qu'il le sache, je n'ai pas envie qu'on en parle d'ailleurs. C'est- c'était ma meilleure amie, je refuse que ça soit réel, pas pour l'instant. On a les détails de ce qu'il lui était arrivé, et d'autres choses, mais je ne trouve pas ça nécessaire. Je n'ai pas envie de penser à tout ce qui s'est passé ce soir-là et tous les autres.

- Ils ont le droit de savoir aussi, et je crois que Maël s'en doute de toute façon.

- Qu'il reste dans le doute alors, je dis plus sèchement que prévu.

- Jules, il dit d'un ton désapprobateur.

- Très bien, alors fais ce que tu veux, moi je ne veux pas en parler.

Sur nos lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant