La femme d'un autre // Max Verstappen

17. insomnie - mars 2024

C'est en arrivant à l'aéroport, au lendemain du Grand Prix d'Australie, que Nea prend conscience de sa nouvelle notoriété. La voiture qu'elle occupe et qui est conduite par Kimi est accueillie par une horde de fans. Avant, la Finlandaise faisait partie des pilotes anonymes qui peuplent le ventre mou du classement, mais maintenant, elle a rejoint la classe supérieure. Celle dont font aussi partie les Charles Leclerc et Lando Norris aux jolis minois. Ce n'est pas encore la célébrité de Lewis Hamilton ou de Max Verstappen, mais c'est déjà grisant. La jeune femme est obligée de gesticuler derrière sa fenêtre pour que les curieux s'écartent et qu'elle puisse ouvrir sa portière. À peine a-t-elle mis un pied sur le sol qu'elle est submergée. Tout le monde veut un selfie ou un autographe de Nea Virtanen depuis que la jeune femme a tenu tête au septuple champion du monde. Ce genre de caractère... ça rappelle Max ou même Sebastian Vettel à leurs débuts. Ils sont convaincus qu'elle a tout ce qu'il faut pour devenir l'une des meilleures du monde.

Ainsi, ils se sont extasiés devant l'étreinte de Nea et de Max. Car aux yeux de tous, même Kimi n'y a vu que du feu, ce n'était que ça: une embrassade virile entre deux pilotes qui se soutiennent. Nea, elle, a été complètement retournée. Ces quelques secondes passées dans les bras de Max ont remué quelque chose en elle qu'elle croyait impossible. Aujourd'hui encore, elle sent sur son corps les mains avides et passionnées de son coéquipier. Ça ne s'explique pas, ça se ressent seulement.

La jeune femme, qui s'accommode tout juste à son nouveau statut, prend le temps de répondre à toutes les requêtes que la petite foule lui impose. Elle a mal aux joues à force de sourire. Elle signe des photos en essayant de se frayer un chemin vers les portes du terminal de l'aéroport. Kimi lui sert de garde du corps. Il joue de ses coudes pour qu'elle puisse avancer. Il finit par demander aux gens de s'écarter en rappelant à tous qu'ils ont un avion à prendre.

À l'intérieur, c'est le retour au calme. Nea et Kimi passent la sécurité et rejoignent le lounge de leur compagnie. Ils ont plus d'une heure à tuer avant d'embarquer. Ils patientent avec du thé et du café. Visiblement, ils ne sont pas les seuls à voyager sur ce vol. Max et Lando se pointent peu après eux. La jeune femme leur adresse un signe de la main, la seule chose qu'elle s'autorise en la présence de son mentor. Elle replonge ensuite son visage sur son téléphone. La Finlandaise a beau faire comme si de rien n'était, elle sent son cœur s'emballer. Ça paraît tellement soudain, cette attirance qu'elle a développé pour son coéquipier. Max ne l'a jamais laissée indifférente. Un joli blond aux yeux bleus perçants... c'est exactement son genre. Nea n'a jamais envisagé plus qu'une simple amitié, mais depuis qu'elle a collé son corps contre le sien, elle est troublée. Ce n'est pas de l'amour. Juste une envie irrépressible de le toucher encore une fois.

Nea est mal à l'aise. Assise là à côté de Kimi. Elle a de la peine à tenir ses jambes en place. Elle les croise et les décroise jusqu'à ce que le Finlandais lui ordonne de se calmer. Elle prétexte alors avoir envie d'aller aux toilettes. La jeune femme se lève et quitte la pièce silencieuse où sont affalés des privilégiés en attente de leur correspondance. Elle passe devant plusieurs magasins de luxe jusqu'à s'arrêter devant la boutique Louis Vuitton. Depuis qu'elle gagne confortablement sa vie, elle ne s'est rien acheté. Absolument rien. Elle porte toujours les mêmes vêtements et les mêmes chaussures. La Finlandaise salive devant la vitrine. Elle est sur le point d'entrer quand Max s'arrête à ses côtés. Il lui explique:

- Quand j'ai gagné ma première course, j'ai offert un sac du genre à ma sœur. Je le lui avais promis.

- Tu trouves ça débile? D'avoir envie de dépenser dix milles dollars pour un sac?

- Un peu oui... mais j'ai posé bien plus pour mon simulateur, alors je ne te jugerai pas.

Max et Nea se sourient. Ils restent là à s'observer. Puis, sans prévenir, le Néerlandais dégaine de sa poche un smart phone dernier cri. Il le tend à la Finlandaise en expliquant: