33. braises - juin 2024

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Les douleurs réveillent Nea au petit matin. Ses côtes la font particulièrement souffrir. Trois sont cassées. Elle les sent à chaque fois qu'elle respire. Un gémissement s'échappe de ses lèvres. Elle a à peine pu dormir. Les premières lueurs du jour caressent son visage grimaçant. La veille, elle ne pensait qu'à sa survie. Aujourd'hui, elle se demande déjà comment elle va faire pour prendre part au Grand Prix d'Autriche. Ils sont sensés partir pour Spielberg demain. Autant dire que ses chances de pouvoir piloter sont nulles. La perspective de rater une course l'angoisse. Elle s'agite et tente de se redresser, mais une main ferme l'en empêche. Avachi dans un siège inconfortable, Max a passé la nuit près d'elle. Il n'a pas fermé l'oeil. Le jeune homme lui ordonne tendrement de se calmer. Il se lève pour faire venir une infirmière. Dix minutes plus tard, grâce à la morphine, Nea se détend. Il n'y a que ça qui peut la soulager. Elle se rendort.

Il est déjà dix heures quand elle émerge. Max n'a pas quitté son poste. On lui a amené un café. Ses traits sont tirés. Il ne laisse toutefois rien paraître de sa fatigue. C'est important pour lui d'être présent pour Nea. Il caresse doucement son front quand elle cligne plusieurs fois des yeux pour s'habituer à la lumière qui filtre à travers les rideaux. Sa voix est rassurante:

- Je suis là... tu peux te rendormir si tu es fatiguée.

- Je... je ne suis pas fatiguée.

- Tu veux manger quelque chose?

- Pas maintenant. J'ai la nausée.

- C'est normal. C'est à cause de la morphine.

Max explique ensuite à Nea qu'un médecin est passé pendant qu'elle dormait. Il a détaillé les blessures de la jeune femme et précisé qu'elle était hors de danger. Il conseille du repos et de la rééducation pour son épaule quand le traumatisme crânien se sera résorbé. Puisqu'elle n'a plus besoin de soins, il l'autorise à rentrer chez elle. De toute manière, quand un pilote de Formule 1 est blessé, il est suivi par un médecin à domicile. La Finlandaise grommelle:

- Et pour le Grand Prix?

- Nea... c'est pas la priorité.

- Il a dit non?

- Ton épaule est en compote. Tu ne pourras pas piloter.

- On doit pouvoir la maintenir avec une attelle ou un truc du genre.

- Oublie ça. Christian ne te laissera jamais venir en Autriche.

Nea sent les larmes monter. Elle les ravale en grimaçant. Même pleurer est devenu douloureux. Elle laisse Max sécher ses joues humides. Quelle plaie. Le Néerlandais tente de lui remonter le moral:

- Ne t'inquiète pas pour le championnat. Je vais le remporter. Ce qui compte, c'est qu'on te remette sur pieds pour la prochaine saison. Comme ça, j'aurai peut-être enfin un adversaire à mon niveau!

- Qui pilotera ce week-end?

- Ils ont rappelé Daniel. Liam prendra sa place chez AlphaTauri.

- Vous avez déjà tout prévu...

Une pointe de déception se fait entendre dans la voix de Nea. Le monde ne s'arrête pas de tourner quand on est à l'hôpital. Red Bull a réagi dans l'urgence. La jeune femme ne peut pas leur en vouloir. Elle aurait toutefois aimé qu'on la consulte. Max murmure:

- Tu connais Christian.

- Qu'est-ce qu'il a dit?

- Tu vas pouvoir lui parler. Il nous attend à l'appartement.

Le timing est parfait. Une infirmière débarque en poussant une chaise roulante. Son sourire est lumineux. Ce n'est pas tous les jours qu'elle peut s'occuper de patients prestigieux. Elle admire le dévouement de Max qui a veillé patiemment sans jamais se plaindre. On est loin du pilote impétueux et impatient décrit par les médias. Il faut dire que l'hôpital est en ébullition depuis la veille. Il a fallu contenir les journalistes qui se sont amassés devant le bâtiment et repousser les curieux. Un embarras dont les médecins et infirmières se seraient bien passés. Maintenant que Nea est autorisée à partir, la tension se relâche quelque peu.

La femme d'un autre // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant